Comment peut-on ne pas être Français ?

Présentation de livre publié le 8/07/22 9:28 dans Politique par Philippe Argouarch pour ABP
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Le Temps Éditeur 15 Euros Pour commander en ligne https://letempsediteur.fr/

En 1970, Morvan Lebesque publiait "Comment peut-on être Breton ? ". En écho à cette interrogation, cinquante ans plus tard, le philosophe breton, auteur bilingue et musicien Tugdual Kalvez repose la même question, Comment peut-on ne pas être Français ?

Ce livre est à contre-courant de ces valeurs de la république que nos politiques et nos medias nous vendent à longueur de temps. La France est principalement un État-système, un projet politique qui se résume essentiellement à une citoyenneté donnant un certain nombre de droits (pouvoir voter, avoir un passeport) et de devoirs (respecter les lois et s'assimiler). Si dans le passé il s'est agi d'assimiler des peuples aussi divers que les Corses, les Alsaciens ou les Bretons, aujourd'hui, les bouleversements climatiques , les famines en Afrique, les guerres du Moyen-Orient et maintenant le retour de la guerre aux portes de l'Europe, provoquent une augmentation massive de l'immigration que la France se croit obligée d'assimiler. Paris renforce donc son jacobinisme et refuse toute évolution vers une différentiation ou une simple reconnaissance de sa diversité.

Certes, on a le droit et la liberté de se dire breton ou même indépendantiste corse ou arabe ou je ne sais quoi. Cette liberté de parole est garantie par le système et reste une valeur fondamentale que l'on retrouve dans d'autres démocraties et que l'on ne retrouve pas dans les régimes autoritaires comme en Chine ou en Russie. Cette liberté se limite à la parole, les institutions bloquent tout développement d'une identité, d'une culture ou d'une nationalité qui remettrait en cause le pouvoir central parisien. L'égalité est mise en avant, mais elle cache aussi la francisation de tous y compris et encore des Bretons.

Tugdual Kalvez a d'ailleurs parfaitement compris que derrière les valeurs de la république et son universalisme se cache un nationalisme français. Il y oppose la diversité et la véritable démocratie du respect de la différence. Il cite Aimé Césaire «ma conception de l'universel est celle d'un universel riche de tous les particuliers» ou Senghors «La France a réussi à faire passer son nationalisme pour de l'universalisme».

Tugdual calvez résume ainsi le dilemme que Morvan Lebesque appelait La découverte ou l'ignorance : «Si être Français, c'est devoir renoncer à notre langue (non reconnue), à notre culture (marginalisée dans les médias et l'enseignement), à nos droits imprescriptibles de peuple et de nation; si être Français c'est devoir accepter la domination sans partage de Paris; de devoir encore reporter indéfiniment la réunification administrative de notre pays; si c'est encore le refus de l'accès de nos jeunes à une histoire bimillénaire ... Alors oui, vous savez pourquoi nous ne pouvons être Français».

L'Auteur

Tugdual Kalvez, linguiste, militant de la langue et de la culture bretonnes, a été professeur de psychopédagogie aux Écoles Normales de Vannes et professeur de philosophie en lycée. Philosophe, il a notamment publié un « Dictionnaire bilingue de la philosophie », breton-français, édité par l’Université Européenne de Bretagne (CRBC Rennes-2). Membre de l'Institut culturel - Skol Uhel ar Vro, il a reçu le collier de l'Hermine pour son oeuvre et plus spécialement en défense de la langue bretonne.


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Tugdual Kalvez emploie les mots de l'adversaire, soit : «Traité d'Union» (p.57). Et ceci fait gros problème. En effet, ce «traité» n'existe pas ! Y compris dans les texte produits par des sommités, le terme de «traité d'Union» relève de la pure propagande jacobine.
Si les mots ont un sens, n'importe quel traité suppose, au moins, une vraie négociation parfois rugueuse entre les parties contractantes légales, puis un accord général établi par un écrit reconnu et accepté, puis toujours signé par les parties.
Le fait est que ce «Traité de 1532», n'appartient absolument pas au domaine du Droit International Public (DIP). Il ne comporte aucune des caractéristiques obligatoire d'un acte de DIP. En l'occurence, il n'est signé que par le Roi. En réalité, il s'agit d'un simple Édit royal n'ayant force de droit qu'interne au royaume français. Mais pas en Bretagne souveraine et indépendante mais vaincue et occupée.
Le plus pertinent est de parler d'Édit d'annexion. En effet, en 1532, il n'y eut ni Traité, ni Union mais Édit et annexion.
C'est ce texte unilatéral français que les révolutionnaires annulèrent le 4 août 1789 afin d'en finir avec les Corps intermédiaires, soit, ici, : la Coutume de Bretagne garantissant les droits de la Bretagne et des Bretons, stupidement décrits comme autant de privilèges ! A commencer par la validation des Édits royaux par le Parlement de la Bretagne statuant selon la Coutume de Bretagne.
Comme il est justement écrit (p.111), abolir le pseudo «Traité du 7 août 1532» consistait pour la Bretagne (et probablement tant d'autres provinces annexées), à revenir à la situation d'un État souverain. D'autant que Renée, légitime et légale Duchesse de Bretagne, héritière du Duché mais outrancièrement spoliée par François Ier au bénéfice de sa soeur Claude, avait certainement une descendance, l'uchronique DIP stipulait qu'à ce moment du processus révolutionnaire, et stipule aujourd'hui que la Bretagne était, en droit, souveraine et indépendante.
Ceci devrait suffire à constituer un fondement juridique et politique pour une réforme constitutionnelle faisant de la France un système institutionnel d'autonomies selon les si réputés modèles de nos voisins.
Le dernier texte de DIP entre le Bretagne et la France, soit entre leur souverains : Anne et Louis, est et reste leur contrat de mariage de janvier 1499.
AV
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