Au lendemain du dimanche 11 octobre, le Parti Breton félicite et remercie « A la Bretonne ! » et le « Breizh Civic Lab » pour l’organisation de cette journée qui fera date dans le combat pour la réunification. Jamais autant d’élus n’avaient été réunis ensemble, de tous bords politiques, pour débattre de la question. Couplé avec l’annonce du Gwenn Ha Du sur le fronton de la Mairie de Nantes, l’impact médiatique de cet évènement est énorme.
Toutefois, les positions consensuelles et quasi-uniformes des représentants politiques ont provoqué l’interrogation des élus et des dirigeants du Parti Breton présents dans la salle. Le principe de référendum comme unique solution pour la réunification était acté par tous les intervenants ; et de débat sur cette question fondamentale, il n’y en a point eu.
Pourtant, il y a bien des raisons d’être prudent sur ce point et d’envisager d’autres chemins.
Premièrement, cette demande de référendum s’appuie sur la pétition des 105 000 signatures souhaitant une consultation pour le droit d’option dans le cadre de la loi Notre. Or, cette loi est terminée. Elle n’est plus d’actualité.
Deuxièmement, la mise en place d’un référendum exige du temps avec un résultat changeant selon les critères retenus. La définition du périmètre et la formulation même de la question feront, à coup sûr l’objet d’un sous-débat et d’une exacerbation des clivages. La sincérité du scrutin risque également d’être altérée par la multiplication des chantages politiques, tel Monsieur Grosvalet qui explique que « si c’est pour former une collectivité unique ensuite, je ferais campagne contre la réunification ».
Enfin, même si le résultat était le OUI, rien n’indique qu’il serait appliqué (exemple : NDDL).
Dans tous les cas, il faudra passer par l’Assemblée Nationale et par une nouvelle loi pour organiser un référendum. Il est donc inutile de rajouter une étape. Le Parlement doit entendre la demande des Bretons, voter directement l’aboutissement de la loi Notre et acter l’intégrité de la Bretagne.
Aujourd’hui, des élus de tous bords se prononcent en faveur de la Réunification. Nous avons même la chance d’avoir des élus favorables à Nantes. Ne laissons pas passer cette précieuse opportunité. L’organisation d’un référendum se transformerait vite en une dangereuse boîte de Pandore où chacun poserait ses conditions. Après 50 ans de combat, nous n’avons plus le temps d’attendre. Il nous faut aller vite, clore ce dossier afin de nous consacrer pleinement à construire une Bretagne forte capable de relever les défis de demain.
________________Joannic Martin, Porte-Parole du Parti Breton
___________________partibreton.bzh
■.
La réunification de la Normandie s'est bien faite de cette façon, sans coup férir, en 2014-15, mais il faut dire qu'à la différence des nôtres, les leaders normands n'ont pas failli, ce qui a fait la différence. Toutefois le «deux poids deux mesures» constaté dans le traitement des deux Régions voisines reste foncièrement discriminatoire et interroge sur la volonté de respecter une démocratie de bonne foi.
Tout le monde sait que la Bretagne est entrée dans la France avec un périmètre historique vieux d'un bon millénaire, et que le Droit actuel, notamment européen, rejette toute modification territoriale sans l'assentiment directe de la population concernée. C'est du reste pourquoi une ratification ultérieure de la décision présidentielle par la majorité parlementaire comme en 2014-15 reste un artifice dans la mesure où aucun Parti hexagonal ne s'étant engagé au préalable sur cette question et ne l'ayant donc pas soumis à l'appréciation des électeurs, on peut légitimement s'interroger quant à sa légitimité à s'exprimer sur cette question en tant que représentant de ses électeurs.
Si nous avions bénéficié de l'opération comme nos voisins normands, nous n'aurions pas fait d'histoires, mais dans la mesure où nous sommes lésés, il faut se défendre.
On comprend bien qu'après avoir laissé passer le délai légal pour le référendum départemental proposé avec l'appui remarquable des 105 000 signatures du 44, on va désormais nous entraîner dans une suite incertaine de consultations et de référendums sur laquelle nous n'aurons pas beaucoup de prise. En effet pour peu qu'on lui laisse le champ libre, le Pouvoir Central décidera de tout : du libellé des questions, de la date des consultations et même de l'application (ou non) des résultats. Plus encore : dans habile élan de généreuse égalité, il imposera de faire voter en l'état, en plus du 44 soumis à la propagande ligérienne depuis trois générations, la Région Bretagne lourdement dépossédée et la Région des PdL largement bénéficiaire.
Bonjour le triptyque républicain !
Rappelons au passage et pour mettre les choses en perspective que, bien que le Brexit soit une affaire infiniment plus importante que le simple transfert d'un département d'une Région à l'autre dans le cadre de la République, le Royaume Uni s'est déterminé - pour le meilleur ou pour le pire - lors de la consultation référendaire, sans qu'il soit jamais question de laisser Bruxelles formuler le questionnaire et encore moins solliciter le vote des 27 pays européens restants, toutes choses qui nous seront semble-t'il imposées pour simplement récupérer notre dû…
Dernière réflexion : la rationalité voudrait probablement qu'avant toute chose, pour préparer utilement le terrain, soit ré-ouverte la proposition réfléchie de nos géographes reconstituant l'Ouest hexagonal sur des bases solides avec la Bretagne complète, le Centre-Loire etc…