Le vent des indépendances souffle à nouveau en Espagne

Chronique publié le 29/09/17 20:45 dans Politique par Yves-François Le Coadic pour Yves-François Le Coadic

L’Espagne indivisible (comme la France) est confrontée à une demande d’organisation le 1er octobre 2017 d’un référendum sur l’indépendance (1) d’une de ses composantes, la Catalogne.

Au lieu d’accepter démocratiquement ce référendum, comme l’ont fait la Grande-Bretagne avec l’Ecosse, le Canada avec le Québec, le pouvoir espagnol vient de déclencher une batterie de mesures d’une effarante violence: 750 maires (sur 948) cités à comparaître, saisie des moyens ou instruments destinés à organiser le référendum (urnes, formulaires électoraux, propagande électorale), fermeture du site internet, injonction aux médias de ne pas diffuser d’information sur le sujet,.. Et mercredi 20 septembre au matin, la “Guardia Civil” a pris d’assaut le gouvernement catalan.

Violence caractéristique d‘un véritable coup d’éEtat. Alors que les autorités catalanes envisageaient sereinement, sans violence et de manière très démocratique de se séparer des Espagnols. Ce déchaînement est indigne d’une monarchie qui se veut démocratique mais qui conserve des traces de son passé dictatorial.

Après 40 ans de lutte armée, les Basques se préparent eux aussi « à décider ». “Qu'ils soient pour l'indépendance, ou non, les citoyens de l'autre puissante communauté autonome espèrent pouvoir s'exprimer librement sur leur avenir au sein de l'État espagnol. Une position largement partagée par la société civile basque, qui suscite aussi l'intérêt de certains partis politiques. Au grand dam du gouvernement central espagnol.” (2)

En France, c’est un peu “radio silence” sur ces problématiques. On parle plus volontiers du référendum au Kurdistan. Le Monde en fait toutefois sa “une” ce samedi 30 septembre. On peut redouter que, si l’une de ses composantes Pays Catalan, Corse, Bretagne, Pays Basque ou Alsace se décidait à faire de même, ce scénario se reproduise en France, mais en pire. Avec plus de violence car ces collectivités, dirigées par un Préfet de région, exécuteur principal, “conseillé” par un Conseil régional, exécuteur secondaire, n’ont pas l’autonomie de la Generalitat catalane définit en 2006 comme “nation” à l’intérieur de l’Etat espagnol.

La monarchie républicaine française est encore plus indivisible.

(1) (voir le site)

(2) (voir le site)


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