Le sondage de l'émission de ce matin de Jean-Jacques Bourdin, Bourdin Direct, émission quotidienne sur la radio RMC, portait sur cette question : si un jour la Corse ou la Bretagne voulaient devenir indépendantes, les laisseriez-vous partir ? Oui ou NON . 58% ont répondu OUI.
■N'empêche que si une majorité des auditeurs du sondage laisseraient volontiers la Corse ou la Bretagne voler de leurs propres ailes, c'est que beaucoup sont persuadés, à tort, que les régions périphériques sont toutes à leur charge, comme l'est dans une certaine mesure la Corse insulaire.
Gageons cependant que leurs élus n'entendraient probablement pas ce renoncement de la même oreille.
Et d'ailleurs le corps électoral breton serait le premier surpris de faire face à cette éventualité, alors qu'on limite son Conseil Régional (budget et compétence) à un simulacre de pouvoir depuis des décennies, pour aboutir à une Régionalisation en trompe-l'oeil.
Cette insuffisance est donc générale pour les Régions françaises et comme PIERRE CAMARET le précise sur un autre fil, elles totalisent un budget global de 25,5 Milliards, quasi équivalent au seul budget gallois de 24 Milliards...
Par contre en ce qui concerne le record d'élus, nous sommes toujours là encore bien placés : 83 Conseillers Régionaux pour gérer notre petit 1,5 Milliard, alors que le Parlement National du Pays de Galles se satisfait de 60 Députés pour gérer un budget de 24 Milliards...
Pas étonnant à ce rythme que la France possède la moitié de tous les élus européens (600 000)...
Pas étonnant... mais consternant !
Ni contestation ni résistance, rassurez-vous. Apparemment solidaires du statu quo les «heureux élus» sont aux anges, en attendant de se soucier de qui finance !
C est vrai que Boniface qui a bossé avec Chevènement essayait de se rassurer en permanence...ils sentent bien que il va se passer quelque chose , que leur s écroule !!
Il est parfois un peu comique de voir comment des gens « sérieux » expliquent que le phénomène catalan ou écossais ne pourrait pas survenir en France en raison du caractère institutionnel de la République. Je passe sur tous les détails chacun sait que la République est « Une et indivisible ». Beaucoup confondent « République » et « France » au sens territorial. Les colonies aussi ont été « françaises » ça n'a pas empêché qu'elles ne le sont plus maintenant. S'il suffisait d'une proclamation solennelle pour que la chose soit vraie, on se demande pourquoi les autres constitutions, espagnoles, britanniques, etc … n'aient pas invoqué ces mots magiques de l'indivisibilité. Il n'existe aucun empire qui puisse se targuer d'être éternel et pas plus la France qu'une autre. Ce n'est en général qu'une affaire de rapport de forces et à défaut d'intérêts en partage.
Pour en revenir au sondage, cette grande majorité de Français qui ne verraient pas d'inconvénients à voir la Bretagne et la Corse se détacher de la France ne présume pas d'un changement dans l'opinion populaire . Personne n'aime être quitté, il faudrait voir comment la question est posée réellement et apparemment cela s'apparente plus à une réaction d'humeur d'une partie des gens interrogés qui croient que Bretagne et Corse c'est pareil et sans doute toutes les régions. La majorité des gens s'imagine qu'elles sont toutes économiquement dépendantes de l'état français. La Bretagne est présentée comme une « charge », la laisser partir c'est en quelque sorte se soulager. Tous les discours entre collectivités et état alimentent cette crédulité : les communes et les départements et sans doute bientôt les régions protestent contre la baisse des dotations de l'état. Conclusion : elles dépendent de l'argent du «père Noël».
Ils oublient tout simplement que l'argent de l'état c'est celui collecté par les impôts, taxes et emprunts collectés autant en Bretagne que chez eux. En quelque sorte chacun répond comme si c'était l'autre qui coûte mais jamais soi même. Le discours syndical qu'il soit agricole ou ouvrier alimente cette croyance de la dépendance à un état protecteur. Des slogans comme « La Bretagne se meurt » sont destructeurs, ils apparaissent comme des appels au secours d'un état protecteur alors que s'ils appelaient à rendre l'argent que l'état prend au Bretons, la perception de la réalité en serait inversée.
Catalogne :
Dimanche, j'ai vu des remarques incroyables de gens «sérieux» sur le Figaro.fr.
Des gens en train d'expliquer, qu'hors de l'¤, les catalans allaient devoir s'exposer à l'économie réelle. Admettant et refoulant en même temps qu'ils vivaient dans une bulle et refoulant également que rien ne dure éternellement.
J'ai 2 anecdotes dans 2 endroits complètement différents.
Un responsable à commission EU, en privé évidemment, m'a martelé plusieurs fois, «ici on ne fait que de la politique». Implicitement toutes ces aides et les logos sur le pancartes sont d'abord un moyen de se faire aimer. Les ressources/impots sont invisibles.
En Arabie Saoudite, un Emir passe ses journées a ouvrir les lettres des gens qui demandent. Maintenant on ne peut plus arrêter ce système d'aides sans risquer une crise politique et un coup d'état.