La publication par le Collectif Géographes de Bretagne d’un ouvrage se proposant de lier ces deux questions importantes pour l’avenir de la Bretagne pouvait sembler être une bonne nouvelle. Malheureusement, au-delà de quelques contributions sérieuses et intéressantes sur la géographie bretonne, quoique n’apportant pas nécessairement d’éclairages nouveaux pour répondre à ces questions, ce livre met surtout en avant le projet de société des deux principaux auteurs et co-directeurs de cette publication, Yves Lebahy et Gaël Briand, projet de société qui nous apparaît idéologiquement inquiétant.
Puisqu’il est question de réunification de la Bretagne, ce nouveau livre n’échappe pas dès son premier paragraphe à l’évocation du fameux décret du 30 juin 1941, avec toujours le même raccourci historique, puisque Yves Lebahy nous précise doctement que “cette rupture, problématique pour la société bretonne, met fin à une très longue période de stabilité politique et administrative (...)”. Les amateurs d’une lecture rigoureuse de l’Histoire apprécieront...
Vient ensuite un chapitre intitulé « Réflexions sur les notions de frontières » écrit par Gael Briand, militant de l’Union Démocratique Bretonne et rédacteur en chef du Peuple Breton, qui présente surtout sa vision critique du modèle français d’Etat-Nation, “qui cherche à fondre des peuples divers dans un moule commun”. Il tente d’illustrer son propos en évoquant la politique coloniale française et donc l’imposition arbitraire de ce modèle à des peuples africains :
“Faisant fi de la géographie et de l’histoire, que signifient les identités malienne, ivoirienne, syrienne ou irakienne ? Comment concevoir l’organisation des Etats avec une vision aussi dogmatique ? Les peuples ne peuvent pas se fondre sous l’étiquette artificielle d’un Etat à moins que chaque Etat n’émane de la volonté d’un peuple. (...) Le Mali par exemple est peuplé de Bambaras, de Peuls, de Songhaïs, de Dogons, de Touaregs, de Toucouleurs et de bien d’autres peuples vivant dans une Etat calqué sur le modèle français d’Etat-Nation, héritier de la colonisation”.
Si cette critique n’est pas nécessairement dénuée de tout fondement, l’exemple du Mali, qui n’est absolument pas une construction coloniale, l’illustre particulièrement mal. Cette ignorance du sujet traité est même particulièrement inquiétante de la part de quelqu’un qui publie au même moment un essai dédié à la question coloniale, mais cette fois-ci pour parler de la Bretagne (“France-Bretagne, une relation coloniale”). Elle traduit surtout une vision très ethno-différentialiste du monde et une vraie difficulté à penser la possibilité d’espaces civiques ou politiques en dehors de ce prisme.
S’agissant de la Bretagne et de ses métropoles, c’est principalement Yves Lebahy qui détaille au travers de longs chapitres son projet de société et les raisons pour lesquelles il faudrait s’opposer à une métropolisation qui selon lui menace la spécificité bretonne.
A travers la critique de la métropolisation, c’est tout d’abord à la “mondialisation libérale” que s’attaque Yves Lebahy. La multiplication du nombre de métropoles à l’échelle mondiale traduit selon lui une soumission aux logiques néolibérales de marché et de libre concurrence, mais aussi de “mobilité sans contrainte” que la Bretagne se doit de refuser. En reprenant les propos de Jean-Pierre Garnier, sociologue, il critique cette volonté des métropoles d’attirer “les investisseurs” et “la matière grise” et surtout les moyens mis en oeuvre pour y parvenir, qui reviennent pour le sociologue à “dérouler le tapis rouge (...) devant les exploiteurs et la petite bourgeoisie intellectuelle, grosse consommatrice d’ « évènements culturels ».”
Mais cette critique de la mobilité, loin de se limiter à un rejet aux accents gauchistes d’une forme de bourgeoisie mondialisée, s’étend aux flux migratoires sous toutes leurs formes. Yves Lebahy reprend en effet à son compte les thèses très controversées que Christophe Guilluy développe dans son ouvrage Fractures françaises. Il considère que son analyse “décrit à la perfection les phénomènes que nous pouvons ressentir sur nos territoires et les dynamiques observables (...)”. Les éléments qu’il met en avant comme constituant les points clés de l’analyse de Guilluy tournent presque tous autour des questions migratoires, reflétant une obsession en la matière tout à fait stupéfiante. Ainsi pour lui, la métropolisation se traduit par la “connexion de ces métropoles aux dynamiques migratoires internationales”, à une “intensification des flux migratoires”, créant un système dans lequel “les inégalités sociales laissent la place aux inégalités ethnoculturelles au grand bénéfice des classes dominantes”, “comme si ces tensions ethniques étaient souhaitées pour faciliter un meilleur contrôle du marché”. Il reprend ainsi la prédiction de Guilluy “d’une meilleure intégration de ces nouveaux migrants de l’économie monde”, pendant que les autochtones sont relégués dans des “zones péri-urbaines et rurales [qui] deviennent des foyers résistance sociale et culturelle”.
Chacun pourra juger par lui-même du fondement, tout particulièrement en Bretagne, d’une telle obsession. S'interrogeant sur la capacité à “concevoir une identité culturelle si la population ne cesse de bouger au gré de ses intérêt particuliers”, il déplore que “l’identité de ces territoires (...) se dilue au gré des nouveaux arrivants aux origines géographiques, culturelles et sociales hétérogènes”, y voyant là “un processus d’uniformisation sociale et culturelle dans lequel [la Bretagne] perd originalité et identité”.
Au-delà de l’homogénéité sociale et culturelle que Yves Lebahy prétend défendre dans son projet de société, c’est aussi l’environnement, qui se trouverait directement menacé par cette immigration, puisque selon lui “l’actuelle poussée démographique vers l’Ouest de la France, reposant sur l’attrait de ces territoires en termes de villégiatures, de vie urbaine et d’activités, se traduit par une consommation excessive de terres agricoles”. Mais en la matière, les nouveaux migrants ne sont pas seuls coupables à ses yeux et c’est finalement l’augmentation de ces “populations urbanisées, coupées de la nature”, qui lui pose vraiment problème et donc le fait de confier davantage de pouvoirs à des métropoles “coupées des réalités du milieu naturel”, quand l’enjeu fondamental serait de garantir “des espaces ruraux vivants et productifs [et] des milieux naturels équilibrés”.
Ce projet de société et la vision pour l’avenir de la Bretagne qui en ressort sont parfaitement cohérents. Ils s’inscrivent dans la droite ligne d’une écologie profondément conservatrice, anti-libérale, anti-urbaine et anti-moderne. Ils traduisent un refus de penser le monde autrement qu’en entités territoriales ethniquement et socialement homogènes, hermétiques au cosmopolitisme.
Pour Yves Lebahy, dans le contexte de perte d’homogénéité sociale et culturelle qu’il croit percevoir et qui serait même d’après lui voulu par les élites, “la question de la réunification ne se posera bientôt plus”. A ce titre, il le reconnaît d’ailleurs, “les partisans de la Bretagne historique à 5 départements font déjà figure de nostalgiques passéistes”. Pour lui, l’opposition est simple et impossible à dépasser : “métropolisation contre réunification, le jeu semble clair et semble, dans ce processus, inéluctable”.
Il existe pourtant une alternative à ce fatalisme aigri et à la vision effectivement passéiste et rétrograde que nourrit Yves Lebahy pour la Bretagne, vision suscitant forcément le rejet de ceux qui, à Nantes comme ailleurs, refusent de voir leur ville entrer dans un moule visant à limiter développement et rayonnement, ainsi qu’à imposer une politique d’homogénéisation sociale et culturelle.
Cette vision, c’est celle d’une Bretagne moderne, qui voit la perspective de sa réunification et d’une assemblée de Bretagne, comme l’ouverture d’un champ de possibilités démocratiques nouvelles et l’affirmation d’une véritable citoyenneté bretonne. C’est aussi celle d’une Bretagne confiante dans sa capacité à s’insérer positivement dans la mondialisation et qui voit dans l’affirmation de ses métropoles des opportunités supplémentaires pour y parvenir. C’est enfin celle d’une Bretagne qui ne voit pas son identité comme une expression figée et purement culturelle, menacée par les coups de boutoir de la mondialisation, du développement urbain, ou des diverses migrations, mais qui la considère au contraire comme une identité avant tout civique, en évolution et en constante réinvention.
Source: (voir le site)
■Votre vision d'une Bretagne urbaine et celle des bobos.
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mais oui attention, écoutez bien,la réunification est VITALE pour la Bretagne...
Pendant ce temps une commune qui a toujours fait partie de la Bretagne et du pays nantais, faisait encore partie de la commune de Montrelais après la Révolution va se voir imposé des panneaux «ANJOU»...pathétique
Au petit jeu de la mondialisation, la Bretagne ne s'en sortira que réunifiée dans l'autonomie.
Comme ce n'est pas le cas, il vaut mieux qu'elle en prenne le contre-pied en montrant à Paris qu'elle n'accepte pas ce modèle si elle ne l'a pas choisi elle-même.
Se jeter dans le bain de la mondialisation mais avec les règles édictées depuis Paris, c'est tout simplement faire le GO.
C'est la logique que vous défendez.
Bien joli de se prétendre moderne ou réaliste. On a le droit. Mais c'est entrer dans le jeu parisien. Et ce n'est pas être réaliste de croire qu'on peut lui damer le pion.
Un peu comme ceux pensant que l'aéroport de NDDL sera un aéroport breton. C'est ne pas être réaliste sur la fragilité de la Bretagne dans un modèle de métropolisation vu à l'échelle de l'Hexagone.
La cohérence est donc de conclure qu'avec votre vision des choses, vous travaillez pour le GO.
A votre corps défendant si vous voulez vous donner bonne conscience. Mais gare à la gueule de bois.
Une métropolisation de la Bretagne, choisie par les Bretons, c'est une autre question.
Mais dans le réel, elle ne se pose pas.
La seule qui se pose, c'est une métropolisation choisie par Paris, à l'échelle hexagonale uniquement.
Y répondre «oui», c'est favoriser la vision GO de Paris.
Espérer qu'un grain de sable extérieure vienne mettre à mal ce processus, c'est hypothéquer la Bretagne.
Je sais que vous êtes favorable aux thèses régionalistes anti-modernistes - qu'elles se disent de gauche ou de droite a peu d'importance ici - puisque vous vous classez plutôt à l'extrême droite:
«L'apport en masse de populations étrangères est utilisé pour créer cette division afin de permettre un meilleur control par l'oligarchie. Sous convert des droits de l'homme et toute la rhétorique développée depuis 2 siècles, il s'agit en fait de nous paraliser et culpabiliser. Un peuple pour s'apanouir a besoin d'un territoire sanctuaire dans lequel il peut donner libre cours à son art, architecture etc...» (14 janvier 2015)
Voir le site
Il y a d'un côté ceux qui ont confiance dans les Bretons à assumer leur destin dans la mondialisation et il y a les autres ...
Si vous étudiez les statistiques, la vile de Paris est plutôt depuis quelques décennies en train de se vider d'autant plus qu'elle ne disposait pas de gouvernance à l'échelle de son aire urbaine réelle pour s'organiser politiquement face à la mondialisation (régulation faible).
En revanche, les métropoles urbaines dans les régions se sont fortement développées sur la même période tirant profit quant à elles de la mondialisation.
La métropolisation urbaine s'inscrit déjà dans les faits partout dans le monde et non seulement en Bretagne. C'est une tendance majeure dans la création des richesses marquée de plus en plus par l'économie du savoir. Lutter contre cette tendance, c'est donc faire le jeu des forces de résistance conservatrice qui au final soutiennent a centralisation étatique au nom de la redistribution nationale. En fait, le localisme ruraliste et le centralisme parisien ne sont que les faces d'une même pièce (et d'un même système).
Certes la métropolisation doit être soutenue mais elle doit être une composante du régionalisme, ou plutôt d'un régionalisme urbain qui défend tous les intérêts bretons, y compris des grandes villes bretonnes.
Au contraire, en rejetant ces dernières, le régionalisme breton hypothèque son avenir. Aujourd'hui, les urbains bretons ne votent pas «régionalistes». Et pour cause !
Quant au Grand-Ouest dont vous parlez, nous n'avons jamais dit que nous y sommes favorables. Alors pourquoi nous faire ce procès d'intention ?
La question de fond est de savoir comment doter la Bretagne des institutions qui répondent à ses besoins réels: pouvoirs métropolitains et pouvoir régional.
La Catalogne existe-t-elle sans Barcelone ? Glasgow, l'indépendantiste et très business, ne donne-t-elle pas confiance à l'ensemble de l'Ecosse ?
En bref, pourquoi n'aimez vous pas les Bretons urbains ? Pourquoi ne voulez vous pas leur faire confiance ? Pourquoi également rejeter les grandes tendances qui sont pourtant notre unique chance de prendre en mains notre destin ?
Même Christian Troadec, en plein Centre Bretagne, fait venir des entreprises chinoises pour développer son territoire !
La Bretagne a besoin de leaders optimistes et non de frileux localistes qui finalement font système avec l'orthodoxie conservatrice.
Il est grand temps de changer notre logiciel !
Je sais que vous êtes favorable aux thèses régionalistes anti-modernistes - qu'elles se disent de gauche ou de droite a peu d'importance ici - puisque vous vous classez plutôt à l'extrême droite:»
Les années 80 sont finies vous savez. Toutes les formations politiques réalistes s'interrogent désormais sur la gestion des flux migratoires. La Catalogne elle-même va voir s'effondrer avec douleur l'illusion qui lui faisait croire qu'elle avait pu assimiler les xarnegos (à présent majoritaire) à la culture régionale. À Barcelone, le catalan n'est plus la langue que de 25% de la population. Les zones majoritairement catalanophones, sont des régions rurales et retardataires.
J'ai ressenti l'ensemble de votre tribune comme un appelle à s'enfermer dans l'illusion, à ne surtout pas voir les dangers que les métropoles font courir à la culture locale. À chacune des objections concrète de Yves Lebahy, vous répondez par une «identité civique» qui touche à la métaphysique et que jamais vous ne définissez. Au juste, ce que vous réclamez pour les métropoles, c'est un droit à la démesure qui interdit aux campagnes et aux villes moyennes de seulement survire.
Stéphane Péan veut-il nous dire que l'avenir est à la métropolisation?
A l'heure d'internet? Ou un logiciel gratuit comme Skype, avec un simple ordinateur permet à un ingénieur à Carhaix de faire une réunion vidéo avec un chinois en Chine?
Si l'avenir est à la Métropolisation, la Bretagne est foutu!
Pour une raison simple : Même si l'ensemble de la population bretonne venait vivre à Nantes, cela ne ferait qu'une ville de 4,5 millions d'habitants, c'est à dire une bourgade au vu de certains métropoles chinoises!
En plus, une bourgade dans un désert plus grand que la Belgique...!
Par contre, dire qu'un Nantais ou un Rennais ne serait pas un «vrai» breton car citadin est totalement absurde! Les Villes ont toujours existé, les gens n'en sont pas moins Bretons, Allemands, Chinois!
Un habitant de Glasgow sait mettre un kilt, pourquoi un Nantais oublierait comment jouer de la Veuze (le biniou nantais)!
Si nous devons changer de logiciel, à mon avis, c'est plus dans le sens d'arrêter de voir la Bretagne comme une terre d'expérimentation idéologique au titre que cela ferait moderne, progressiste :
Il faut arrêter avec une Bretagne qui devrait être l'expérimentation du Socialisme (Fantasme de l'UDB), de la Métropolisation (Fantasme du PS français), de l'ouverture sur le monde (des complexés de leur propre identité), etc....
C'est pas le manque de Métropolisation qui fait qu'un groupe international breton de 18000 employés comme UBISOFT n'a que 3000 employés en Bretagne!
Ce n'est pas le manque de Métropolisation qui fait que si tous les enfants de Bretagne connaissent UBISOFT, pratiquement aucun ne sait que les Lapins Crétins sont Bretons!
Je pourrais aussi évoquer tous les Bretons qui montent dans un Airbus, sans savoir qu'une grande part de l'avion (cockpit et fuselage central) est fabriqué en Bretagne à Saint-Nazaire! Combien d'école aéronautique en Bretagne????
On le sait, un avion, c'est pas Breton, Jean-Marie le Bris, connait pas! Et Saint-Nazaire, c'est des bateaux qu'on y fabrique!
Si on laissait simplement la Bretagne être la Bretagne : Avec ses villes et ses compagnes, avec sa paysans et ses entreprises hi-tech,...
Le vrai problème actuelle de la Bretagne est simple : La Bretagne n'a nullement de droit d'être elle-même!
L'Etat central paralyse les Bretons, ne nous y mettons pas nous aussi!
Quant à la Bretagne, les dynamiques sont déjà en cours. Comment les accompagner pour que les Bretons puissent enfin avoir des institutions urbaines et régionales dignes de ce nom dans la mondialisation et l'économie en réseaux ?
Le reste relève de l'art et non de l'économie ou de la politique.
«Quant à la Bretagne, les dynamiques sont déjà en cours. Comment les accompagner pour que les Bretons puissent enfin avoir des institutions urbaines et régionales dignes de ce nom dans la mondialisation et l'économie en réseaux ?»
Commencer par ne pas critiquer une dynamique portée par les auteurs du livre ?
Ce que votre article passe son temps à faire avant une conclusion éthérée et idéologique.
Vous avez heureusement le droit de ne pas partager la dynamique en face mais pourquoi se présenter en opposition ? Faites alors vos propositions indépendamment de ce que pensent d'autres.
Sur ce que la politique peut apporter à l'économie, les démonstrations de dévolutions autonomistes ou fédéralistes ont démontré avoir un impact positif sur celle-ci.
Que voulez-vous vous même pour l'évolution institutionnelle de la Bretagne ? Vous n'en dîtes rien. La réunification, vous en parlez comme si c'était acquis. Dans le microcosme politique breton oui mais c'est loin d'être le cas dans les institutions !
Vrai ou faux ?
A quoi sert votre article alors ? A vouloir convaincre les brebis égarées de la réunification ? Ce sont eux qui empêchent cette réunification ? Vraiment ?
On ne lit même pas dans votre texte «décentralisation», encore moins «dévolution», «fédéralisation» ou «autonomie». Choisissez déjà un de ces modèles et vous ferez alors une proposition. Sans choix, on ne peut que conclure que vous soutenez votre modèle dans le statu quo.
Il sert à quoi d'autres sinon taper sur ceux qui la veulent ? Simplement parce qu'ils se méfient de l'urbanisation ? A tort ou à raison ?
Votre discours, c'est «le futur est urbain».
Et l'eau, ça mouille ? Le Dessous des Cartes d'arte, ça existe depuis 20 ans.
Avec votre article, vous êtes dans la réaction, donc vous plaçant vous même en position inférieure.
Dans l'optique politique actuelle, et réelle, vous vous définissez par rapport à ceux que vous critiquez.
Si vous ne réclamez pas au moins la réunification B5 et la dévolution, non pas la décentralisation, le plus simple est de ne rien faire.
Si vous voulez vraiment une réunification et une dévolution, le plus efficace est de ne pas critiquer des alliés objectifs, quand bien même vous ne partagez pas tout leur discours, et de dignement présenter vos idées comme alternatives et non pas divergentes.
Parce que de votre article, qui ne propose rien de neuf ou de concret, on peut facilement comprendre que vous cherchez à convaincre une partie de ceux auxquels vous vous confrontez.
Ils ne pèsent pas lourd, vous n'aurez rien à y gagner.
En revanche, le discours que vous pouvez avoir de comment s'en verra fortement affaibli.
Vous êtes dans une dynamique négative.
La déconstruction, ce vieux truc gauchiste, n'a de valeur que quand elle s'attaque à un modèle dominant.
Là, vous cherchez à déconstruire une alternative.
Vos efforts ne bénéficieront qu'à la politique déjà mise en place. L'urbanisation bretonne est depuis longtemps amorcée et ne se dément pas.
Vous cherchez des ennemis là où vous pourriez avoir des compagnons de routes pour un temps.
Votre démarche, à moins de tailler des croupières à une minorité et, consciemment ou pas, de travailler pour la politique jacobine actuelle, est incompréhensible.
Maintenant, les autonomistes bretons sont tous d'accord pour dire qu'ils préfèrent que les villes secondaires se développent plus que les villes mastodontes (je ne vous classe pas en autonomiste, vous ne le revendiquez pas). L'urbanité n'est pas qu'une question de concentration. Ce qui passe alors par une politique rurale cohérente.
Vous êtes pour un étalement urbain ou non ? Quelle capitale ? Une ou plusieurs ? Vous n'en dites rien ! Et vous prétendez porter l'idée d'une Bretagne urbaine. Commencez par nous parler de ça plutôt que de critiquer d'autres.
J'ai l'impression que vous êtes à deux doigts de penser que certains veulent refaire les Khmers rouges.
Il suffit d'être réaliste pour comprendre que ce n'est pas prêt d'arriver.
Encore faut-il vouloir être constructif et ne pas se complaire dans le déconstructivisme facile.
Celui que pratique les auteurs de ce livre a au moins le mérite de s'en prendre à un modèle dominant, mené par des institutions à bout de souffle.
Que vous acceptiez ce modèle dominant, pourquoi pas, mais en vous critiquant ceux qui s'y opposent, vous travaillez implicitement pour les institutions qui le mettent en place (vous savez comment Lénine appelait ça).
Défendez-là donc votre Bretagne urbaine si ça vous chante ! Mais ne vous trompez pas d'ennemis.
Parce que l'urbanité, vous l'aurez, c'est sûr. Avec la Bretagne ? Ca l'est moins.
Alors qu'en usant de sagesse, vous comprendrez qu'il ne vaut mieux pas s'attaquer à ceux qui pensent d'abord à la Bretagne. Parce que, de toutes façons, l'urbanité, vous l'aurez.
Ca fait maintenant des milliers d'années que le modèle urbain est leader, je ne vois même pas l'intérêt d'en faire une croisade.
Enfilez des perles à l'ancienne si vous voulez mais rien ne vous oblige à dénigrer d'autres qui cherchent à imaginer une nouveau modèle de collier.
Une remarque me fait un peu sursauter ceci dit : «Pour une raison simple : Même si l'ensemble de la population bretonne venait vivre à Nantes, cela ne ferait qu'une ville de 4,5 millions d'habitants, c'est à dire une bourgade au vu de certains métropoles chinoises!»
Si la population bretonne se concentre à Nantes, alors vous pouvez être certains que Nantes fera bien plus que 4,5 millions d'habitants, à moins de mettre des murs de 20 mètres d'épaisseur et 30 mètres entre Machecoul , Clisson, Vitré.
Donc le débat sur l'avenir ne se fait pas autour de la métropolisation, mais plus sur le fait de connaitre ses valeurs propres et de partager un même projet.
Or dans leur majorité, les Bretons ignorent pratiquement tout de la Bretagne, son histoire, sa géographique, sa culture et son son économie...
Je préfèrerais un débat sur comment, avec UBISOFT, faire de la Bretagne la Mecque mondiale du numérique et donner l'envie aux jeunes d'être l'élite de la spécialité chez eux au pays des chapeaux ronds!
Je crois me rappeler que le patron d'UBISOFT avait exprimé à Nantes son regret de constater que son entreprise est mieux connue et accueillie à Québec et en Californie que dans son pays d'origine...
Une tristesse quand on connait les salaires dans ce type d'entreprise.... Ce qu'il avait d'ailleurs souligné.
Je pense que le Patron d'UBISOFT posait la base d'une réflexion très pertinente pour l'avenir de la Bretagne que personnellement j'estime plus profonde que l'opposition urbains ruraux!
Je constate que votre article est à l'image de vos posts.
Une longue première partie pour dénigrer autrui.
Puis à partir de "Il existe pourtant une alternative à ce fatalisme aigri et à la vision effectivement passéiste ... , la chute finale : un sermon de 10 lignes creuses.
Vous ne démontrez rien, rien sur la fiscalité, rien sur les budgets, rien sur le droit, rien sur l'économie, rien sur la finance ... Aucun chiffre.
Je précise que la mondialisation ne me fait pas peur, je suis à 100% dedans. Je ne travaille pas en français, je n'ai rien à voir avec la France, pas de sécu, pas de retraite, rien ... Je suis un entrepreneur 100% indépendant.
Paris et le 7ème arrondissement, j'y ai habité quelques années.
Dans la vraie mondialisation, la vraie, la dure, tout le monde s'en fout de votre classification d'extrême droite.
Pour sortir de ce que je considère l'extrême creux. Démontrez moi quelque chose et je vous donnerai mon opinion.