Départementales, l'UDB à la conquête de Sant-Nazer

Interview publié le 12/03/15 23:59 dans Politique par Hubert Chémereau pour Hubert Chémereau
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La volonté de tourner résolument Sant-Nazer vers la mer se retrouve dans l'affiche de campagne.

Le tandem Michel Beaupré – Marie Doisneau se présente aux Départementales sous les couleurs de l'Union Démocratique Bretonne à Sant-Nazer /Saint-Nazaire. Cette candidature dans la 4e ville de Bretagne ne doit rien au hasard, avec une claire volonté de Michel Beaupré, responsable fédéral de l'UDB 44 et membre du Bureau Politique du parti autonomiste, de rappeler que « les idées de la gauche fédéraliste et écologiste bretonne entendent bien contrer le rouleau compresseur municipal qui vise à éradiquer depuis les années 80 l'identité bretonne et maritime de Saint-Nazaire ». Michel Beaupré d'insister sur le concept de fédéralisme en soulignant que « la gauche fédéraliste vise à donner plus de pouvoir à des régions clairement identifiées et non décidées sur un coin de table par des technocrates » et ceci dans l'esprit des propos du député UDB Paul Molac tenus dans un portrait qui lui était consacré par F3 Bretagne : « la Bretagne est une nation mais en France on n'a pas le droit de le dire !».

Michel Beaupré était déjà sur la liste d'ouverture St-Nazaire en Bretagne menée en 2001 par l'UDB et qui avait fait un score très honorable approchant les 7 %. Sur les marchés ou au cours de la diffusion de tracts dans les quartiers il ne manque pas de rappeler que Saint-Nazaire est un véritable laboratoire, du PS et de ses alliés ( PCF & EELV), de débretonnisation du département de Loire-Atlantique. La ligne rouge a été dépassée avec les derniers propos du maire PS David Samzun qui au conseil municipal du 27 janvier n'a pas hésité à comparer à des extrémistes islamistes et de droite les militants bien pacifiques de la cause bretonne. Dans la foulée le premier magistrat aux racines belliloises a voulu se faire historien en qualifiant les Nazairiens de «gens de Loire».

Rappel des faits: (voir le site)

Pour Michel Beaupré, « assez du mépris et d'être considéré comme de gentils breizhous » d'autant que la relève militante semble assurée avec l'arrivée de jeunes au sein de la fédération UDB 44 et aussi de déçus du PS à la suite du refus de la réunification de la Bretagne en maintenant l'annexion de la Loire-Atlantique par la baronnie Pays de Loire. Le rajeunissement de la base militante se retrouve aussi dans cette candidature avec deux jeunes Nazairiens comme suppléants : Anne Lemerre, 24 ans et Thomas Louërat, 23 ans.

Dans leur programme, le tandem Michel Beaupré – Marie Doisneau entend bien développer les échanges avec le reste de la Bretagne, qu'ils soient universitaires, économiques, liés aux transports que sur le plan portuaire et maritime avec la création d'un grand port autonome breton Nantes/Saint-Nazaire – Lorient - Brest. Pour Michel Beaupré « il y en a marre de voir brider ce département, d'en faire un territoire terrien et sans identité alors qu'il est tourné vers la mer et est Breton depuis que la Bretagne existe ! ».

L'affaire de l'Usine élévatoire, outil portuaire nazairien unique en Europe (1910), que veut transformer en centre d'interprétation des Pays de Loire le tandem Auxiette-Samzun reste en travers de la gorge de ce pédagogue et directeur d'école publique. Et d'enfoncer le clou en faisant remarquer qu' « en 1957, une coalition d'hommes politiques du 44 s'est battue pour faire de la Loire- Inférieure, la Loire-Atlantique c'est à dire un département ouvert vers l'océan comme les quatre autres départements bretons à des fins avant tout économiques et touristiques et que font nos Ayrault, Batteux et Samzun, ils renient les considérations de leurs prédécesseurs pour faire du département, une entité tournée vers la terre et inféodé à des Pays de «Loire supérieure» ! ».

Michel Beaupré tient aussi à rappeler une évidence trop souvent occultée : « Une véritable alliance droite / gauche jacobine existe pour contrer les aspirations légitimes des Nazairiens et des habitants de Loire Atlantique à retrouver la Bretagne ». Ce quinquagénaire chaleureux assène avec conviction qu' « il est plus que temps de contrer les coups bas portés à la bretonnité de Saint-Nazaire, car de quel droit ces gens réécrivent-ils l'Histoire ? Aux nazairiens de saisir cette occasion qu'il leur est offerte d'affirmer haut et fort qu'ils ont « le droit de décider » » (c'est le slogan choisi sur les affiches). Cette candidature est aussi un hommage combatif à la mémoire de Damien Perrotin, jeune responsable de la section nazairienne foudroyé en mars 2014 en pleine campagne municipale qu'il menait aux côtés de l'ex syndicaliste docker et militant écologiste Gilles Denigot (ancien conseiller général de Saint-Nazaire est).


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