Christian Rouaud avait réalisé «Tous au Larzac». Dans ce film, il revient vers le grand maître sonneur, André le Meut qu'il avait déjà eu l'occasion de filmer il y a vingt ans lors du film «Bagad», où il racontait les six mois de répétition du bagad de Locoal Mendon jusqu'à la victoire au championnat des bagadoù à Lorient.
Heureux spectateurs de Quimperlé qui ont pu voir le sonneur, chanteur, humaniste André Le Meut et le réalisateur du film que la musique et les personnages étonnants passionnent. Cette soirée était organisée par l'association Chlorofilm dans le cadre du mois du documentaire organisé par l'association Daoulagad Breizh.
Issu d'une famille de chanteurs, Dédé est «sauvé» par la musique alors que son entourage pense qu'il ne va pas pouvoir vivre une vie d'enfant comme les autres. A quatre ans, il ne parle pas, on pense qu'il est autiste.
Il chantonne, commence la musique, et la bombarde devient pour lui une passion telle qu'il la partage aussi bien avec son bagad, qu'avec son compère lors des mariages, avec l'organiste de Sainte Anne d'Auray ou un pianiste anglais classique.
André est le fils de Jean le Meut, grand chanteur des Trouzerion, qui lui a transmis la musique ... sans les paroles. C'est à l'occasion d'un stage de six mois à Stumdi qu'il va enfin se mettre à parler le breton. Il n'est plus alors ce «chanteur frustré» et il en donne l'exemple lors de la projection. Le film à peine terminé, il se met à sonner et à chanter en breton une mélodie, puis un kas a barzh avec son frère.
Humaniste, ouvert aux autres, il parle de convivialité, d'humilité, du plaisir de vivre ensemble, de danser et de faire de la musique. Les rires fusent dans la salle.
Le documentaire de Christian Rouaud passe dans de nombreux cinémas dans toute la France. Et chaque spectateur de partir sur la route, aux archives du Morbihan, de répétitions en spectacles, dans la chambre d'enfant, avec les devoirs à faire, la vie quotidienne.
La fabuleuse histoire d'un homme honnête, un fou de musique et de Bretagne, tout simplement.
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