Un militant d'Ai'ta ! jugé au tribunal de Rennes le 18 novembre

Agenda publié le 31/10/13 16:45 dans Langues de Bretagne par Collectif pour Collectif
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Un militant du collectif Ai'ta ! est convoqué le 18 novembre prochain par la cour d'appel de Rennes pour être jugé pour « affichage sur équipement concernant la circulation routière ». Lors d'un premier procès en décembre 2012, ce militant avait été condamné, sans avoir pu se défendre, à plus de 7 000 euros d'amende pour avoir apposé des autocollants « E brezhoneg ! » sur la signalétique monolingue des communes de Fouesnant et La Forêt Fouesnant (29). Le collectif Ai'ta ! dénonce vigoureusement ce jugement politique et, dans une période où se joue l'avenir de la langue bretonne, exige la relaxe du militant incriminé. Ai'ta ! appelle l'ensemble des Bretonnes et des Bretons soucieux de l'avenir de notre langue à se mobiliser fortement pour dénoncer cette injustice et soutenir l'action d'Ai'ta ! sans restriction. Un rassemblement de soutien est d'ores et déjà prévu devant le parlement de Bretagne à Rennes le matin du procès, dès 8h30.

L'origine de l'affaire

Depuis plusieurs années déjà, les militants et sympathisants du collectif Ai'ta ! utilisent des autocollants « E brezhoneg ! » afin de dénoncer l'absence de prise en compte de notre langue dans la vie publique et exiger, entre autre, que le breton ait toute sa place dans les signalétiques. C'est pour des autocollants de la sorte apposés sur des panneaux des communes de Fouesnant et la Forêt-Fouesnant qu'un militant du collectif Ai'ta ! a été appréhendé par la gendarmerie fin 2011. En premier lieu, la mairie de Fouesnant lui avait adressé une facture pour « frais de nettoyage ». Ai'ta ! avait alors réagi en organisant un rassemblement et une action dans la mairie de Fouesnant. Le maire, Roger Le Goff (UMP), avait fini par accepter de recevoir le collectif lors d'une réunion ultérieure qui s'était soldée par l'engagement à rencontrer l'Office Public de la Langue Bretonne afin de faire progresser la place de la langue bretonne sur la commune, ainsi que l'arrêt de toute poursuite contre le militant d'Ai'ta ! incriminé.

Jugé en son absence !

Roger Le Goff, brittophone de naissance, manie actuellement la langue de bois avec plus de facilité que la langue de ses parents. En effet, courant 2012, force était de constater que la signature de la Charte « Ya d'ar brezhoneg » à Fouesnant n'était pas à l'ordre du jour, mais également que les poursuites contre Ai'ta ! étaient quant à elles bien d'actualité. Le militant mis en cause se voyait convoqué devant le tribunal de Quimper. Celui-ci ayant demandé un report, c'est début 2013 qu'il s'y est rendu, accompagné de plusieurs soutiens, pour entendre que… son cas avait déjà jugé en son absence, et qu'il était condamné à plus de 7 000 euros : une amende de 1000 euros, 1690,60 euros en dommage et intérêts à la commune de Fouesnant, 2439,84 euros à la commune de la Forêt-Fouesnant, 574,18 euros au Conseil Général du Finistère, et, cerise sur le gâteau, 1500 euros de frais de procédure ! Le collectif Ai'ta ! a donc fait appel de cette décision de « justice ».

Casser le militantisme pro langue bretonne.

Tout au long de l'année 2013, les militants d'Ai'ta ! ont tenté de régler cette affaire de façon diplomatique, en écrivant tout d'abord à l'ensemble des élus concernés, la plupart n'étant pas même au courant de cette histoire. Puis, à force d'insister, nous pûmes rencontrer chacun à leur tour les principaux protagonistes de ce dossier. Roger Le Goff, maire de Fouesnant, essaie à son habitude de noyer le poisson ; Raymond Peres, maire de la Forêt Fouesnant, met en avant sa « fibre naturelle » pour la culture et la langue bretonne, mais décide… de ne rien décider sans s'être concerté avec son homologue de Fouesnant ; enfin, Pierre Maille, président du Conseil Général du Finistère (PS), au grand étonnement d'Ai'ta, en fait « une question de principe », que « sûrement, on pourrait faire plus de choses pour le breton, mais ce n'est pas pour autant qu'on le fera ! » et qu'au final refuse de faire quoi que ce soit, pas même de prendre en compte la situation précaire du militant condamné.

Le collectif Ai'ta ! dénonce donc l'injustice du jugement rendu à Quimper et le cynisme des élus concernés, quelle que soit leur couleur politique et les fonctions qu'ils exercent. Injustice car le militant incriminé ne demande qu'une chose : que ses droits élémentaires, ceux de pouvoir utiliser sa langue au quotidien dans son cadre de vie, soient respectés… ce que l'Etat français, qui se targue d'être la patrie des Droits de l'Homme, continue de refuser obstinément aux Bretons. Injustice encore car le militant en question ne saurait être tenu pour seul responsable des actes qui lui sont reprochés, nombreux sont ceux qui, en Bretagne ou ailleurs, se servent d'autocollants pour faire avancer leurs causes sans que pareilles charges ne soient retenues contre eux. Nous avons la conviction que l'Etat, par le biais de son appareil judiciaire, se sert du cas présent pour faire un exemple et casser la dynamique d'Ai'ta ! et toute revendication militante concernant la langue bretonne. Injustice enfin puisque la personne en question n'a pas même eu l'occasion de se défendre !

Justice pour notre langue, mobilisons-nous !

Face à ces fins de non recevoir, et à un moment où se joue la survie de notre langue, Ai'ta ! annonce que des actions sont d'ores et déjà prévues dans les semaines à venir, si les condamnations étaient maintenues par la cour d'appel de Rennes. Une association de soutien aux militants d'Ai'ta ! est d'ores et déjà sur les rails, avec pour but principal de d'apporter une autre notoriété au combat mené pour la langue bretonne. En attendant d'en dévoiler plus, nous appelons tous ceux qui refusent une telle parodie de justice et qui veulent que notre langue vive à nous apporter sans délai leur solidarité et leur concours, en contactant Ai'ta ! (ai.ta.breizh@gmail.com) pour plus d'informations, et en se rendant le 18 novembre prochain devant le Parlement de Bretagne afin de soutenir le militant lors de son jugement.


Vos commentaires :
Yann LeBleiz
Vendredi 22 novembre 2024
Roger Le Goff a honte de ses parents et de la langue qui était la leurs, comme probablement ces propres parents avaient honte de leurs propres parents qui eux ne parlaient probablement pas français!

Car cette honte, il ne l'a probablement pas apprise de lui-même!

Avec honte de ses parents... un mal breton!

Mais un mal nécessaire pour faire parti des êtres humains civilisés (un français Républicain)!

Rejeter la langue de sa mère (langue maternelle), l'identité de sa mère!

Il y a là, un signe de grande détresse morale!


Yannig Pennkalet
Vendredi 22 novembre 2024
7 500¤ evit bezañ bet peget pegsunioù war ar panelloù !
Kement ha paeañ ken ker, gwelloc’h e vefe distrujañ anezho, e-giz ma veze graet gant SAB gwechall. Rak, bezañ ma oa bet tapet lod eus izili SAB gant an archerien, disoc’hoù a oa bet memestra gant paotred ar c’holtar d’ar poent-se. SAB a oa bet savet end-eeun o vezañ ma ne oa ket ar pegañ pegsunioù efedus a-walc’h da lakaat ar gouarnamant gall da ober ur respont dereat d’ar Vretoned war ar goulenn se.

Yann S.
Vendredi 22 novembre 2024
Gant pegsunioù Ai'ta ! zo disoc'hoù ivez, hag aesoc'h int da implijout, n'eus forzh pelec'h, gant n'eus forzh piv... An dra-mañ ne vir ket ouzh an hini a fell dezhañ d'ober gant koltar evel-just. Dav bezañ aozet mod all, setut tout !

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