Il faut être fou pour organiser une chose pareille !
Course nuit et jour pendant sept jours et six nuits, une nouvelle équipe toutes les quatre heures, soit près d'une quarantaine d'équipes d'une dizaine de personnes faisant courir 1500 coureurs, sans compter les enfants des écoles, les ados, les jeunes adultes, les bébés en poussette... la redadeg, c'est tout ça.
Certains ont couru plusieurs fois sur les 1.500 kilomètres, d'autres ont assuré l'intendance, le repas des bénévoles, des Basques, ont assuré le gîte des épuisés qui font la «totale» et qui essaient de dormir ici ou là.
Course sportive aussi, mais surtout conviviale, suivie parfois de façon extraordinaire, parfois, de l'indifférence du public qui semble ignorer ce qui se passe devant ses fenêtres.
Et puis, il y a les belles rencontres, les enfants qui rient, les petites jambes appliquées qui courent en rythme, qui se concentrent. Il y a ceux qui n'étaient pas prévus et qui remplacent un coureur, puis finalement courent 15 kilomètres en disant qu'ils reviendront.
Il y a les ados qui courent à côté de leurs parents et les bébés qui dans leurs poussettes sont tout étonnés. Il y a le tracteur qui s'arrête sur le bord de la route et dit deux mots de breton. Les voitures qui klaxonnent, la moissonneuse qui s'impatiente...
Les SDF de la place qui chantent avec les Basques, ceux qui comparent les cours de breton pour adultes et ceux en basque, ceux qui crient «Chocht !», pour appeler les 70 chanteurs et danseurs à boire du cidre breton ...
Il y a plein de petits miracles.
Finalement, la redadeg, c'est tellement plein de petits miracles comme ça, que ceux qui l'ont vécue ne rêvent que de repartir...
■