Eau et Rivières de Bretagne en Finistère : témoignage d'une adhérente

Interview publié le 14/02/12 1:13 dans Environnement par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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ABP- «En tant qu'adhérente d'ERB, peux-tu nous expliquer ce qui se passe actuellement entre l'association et la fédération départementale des agriculteurs ? »

Odile - Il y a toujours eu des différences d'analyse, mais la tension actuelle vient d'un bras de fer qui porte sur la position des élus et par voie de conséquence les subventions. Il est pratique d'accuser les normes environnementales pour expliquer les difficultés financières des agriculteurs bretons, alors que la fermeture à d'autres pratiques ont plombé les virages possibles (comme par exemple les CTE en 1999) et les rééquilibrages entre éleveurs et céréaliers-betteraviers de la FNSEA ne sont pas faciles. Les algues vertes ont mis les élus au pied du mur (depuis le basculement Algues Vertes = danger et non plus problème environnemental seul), et nous avons bien senti qu'aujourd'hui plus qu'hier ils sont demandeurs de notre soutien dans les commissions, ou de nos avis. Et je pense que c'est cette nouvelle posture qui irrite les vieux routards du syndicat majoritaire, surtout celui du 29.

Par exemple, sur le diagnostic du territoire 4C et Pays fouesnantais, les études financées ont été réparties entre Civam, GAB et Chambre d'agriculture 29. Ce qui peut augmenter les complémentarités, mais qui peut aussi être ressenti comme un désaveux. Au-delà de cela, émergent aussi des distensions entre départements, car les syndicats départementaux peuvent avoir d'autres approches, mais ici c'est un élu agricole finistérien qui parle au nom de la chambre régionale.

ABP-«Est-ce la première fois que les choses vont si loin ? »

Odile - L'intimidation est courante. Mais le saccage des locaux de Brest et du siège à Guingamp a modifié notre comportement. Il est de la responsabilité de tous les bénévoles impliqués de protéger les salariés.

Sur le rapport de force en lobbying, il n'y a pas photo, nous avons peu de moyens en temps salarié. Les espaces publicitaires du monde agricole et agroalimentaire dans la Presse quotidienne régionale, pèsent aussi sur les lignes éditoriales. Notre seule arme, c'est la transparence et la conviction des adhérents.

ABP - La mobilisation des militants est-elle suffisante ?

Odile - Je ne sais pas trop. Sur toute la zone littorale, peu de mobilisation finalement aux manifestations algues vertes. Mais vu les confusions entretenues (occuper l'espace presse systématiquement à la même heure et la même date), c'est bien.

Globalement, la difficulté d'ERB vient du difficile équilibre entre la fonction un peu fédérative que l'association joue, et son créneau étroit «eau» au sein du monde écolo, qui demande au contraire de coller au terrain. Ses membres actifs sont motivés car ce n'est pas dans sa culture de faire de la retape pour les adhésions ou les grandes bouffes. Seuls restent les convaincus. 

C'est bien pour la compétence, rébarbatif à souhait pour la jeunesse !


Vos commentaires :
Naon-e-dad
Vendredi 15 novembre 2024
Mazette! C'est vraiment un article pour initiés.

D'où une suggestion: pourquoi ne pas placer des tags (modalités à imaginer: couleur du titre ou signal très simple associé au titre, ou...?) pour qualifier le type d'article (professionnel spécialisé ou tout public généraliste?

Ainsi l'internaute pourrait décider plus rapidement de lire ou non un article.


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