Les Arts de la table, un nouveau projet d’exposition pour l’Institut culturel de Bretagne

Interview publié le 6/10/11 16:23 dans Patrimoine par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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Gildas Le Minor et Bernard Le Floc'h à Pont-l'Abbé.
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Gildas Le Minor à Nantes. Lors de l'Assemblée générale Produit en Bretagne en février 2009.

L'Institut culturel de Bretagne ayant toujours été soucieux de promouvoir les traditions culturelles de Bretagne, Bernard Le Floc'h, son premier vice-président, initiateur du concours de broderie qui a donné lieu à une exposition cet été à Vannes (1), a une idée de prolongement de ce travail : une exposition sur Les Arts de la Table en Bretagne.

Bilan de l'été : 60 participants au concours, de toute la Bretagne et au-delà, 10.000 visiteurs... de l'exposition. L'ICB ne pouvait en rester là. Bernard Le Floc'h a rencontré depuis l'été Gildas Le Minor (2) et Pascal Jaouen (3), qui l'appuient dans son projet.

Après quelques échanges brefs avec lui à la suite de l'assemblée générale extraordinaire de l'Institut culturel de Bretagne à Vannes de samedi dernier, ABP l'a interrogé par téléphone.


ABP – Après l'assemblée générale extraordinaire de l'Institut Culturel de Bretagne du samedi 1er octobre, quel peut être maintenant l'avenir du concours de broderie Îles en aiguilles ?

Bernard Le Floc'h : J'ai constaté l'adhésion d'un public nombreux et enthousiaste au concours-exposition et cela me conduit à confirmer ma proposition de développer un événement vers les Arts de la table. Ce serait un véritable épanouissement pour ce concours de broderie qui ne doit pas se contenter de n'être qu'un Hanter-dro [une danse vannetaise, littéralement “moitié de tour”, ndlr] sur la scène estivale vannetaise. C'est un but à atteindre dans un contexte nouveau pour l'ICB.

Déjà nous pouvons compter sur Gildas Le Minor qui nous apportera les compétences de sa tradition familiale et de Pascal Jaouen, dont la réputation de créateur est reconnue au-delà des frontières. J'ai établi un avant-projet sommaire à enrichir de manière collective. L'idée continue son chemin et les décisions devront être prises à court terme.

ABP – Comment évaluez vous la démarche de l'Institut a posteriori ?

B. L F. : Aujourd'hui la broderie a retrouvé ses lettres de noblesse et rythme avec le renouvellement de l'esthétique en Bretagne. Je pense que nous avons été bien inspirés d'organiser ce concours-exposition dont le succès révèle l'actualité de cet art. Cet événement créé par l'ICB est une première à Vannes. Il se singularise par sa conception mais aussi par exemple avec les journées de formation. Nous avons choisi Vannes parce que notre siège se trouve au château de l'Hermine. C'est notre manière d'affirmer notre présence et notre participation au rayonnement de Vannes, ville d'art et d'histoire...

De plus, cette exposition agréable à l'oeil du visiteur, s'est avérée être un matériau ethnographique que les esprits créatifs pourront interpréter. Le travail réalisé est le fruit d'une équipe constituée de Monig Loosen Baron, Viviane Hélias, Hélène Cario, Daniel Goiset, Mikaël Le Bihannic et Arzela Roy, tous engagés avec passion.

ABP – Quel regard portez-vous sur la broderie bretonne aujourd'hui?

B. L F. : La broderie d'aujourd'hui est le fruit de la riche expérience des brodeurs et, avec le concours, la mémoire féconde d'une tradition. Sans nostalgie bien sûr, la broderie s'est décorsetée. Par sa conversion à la modernité, elle est sortie de l'intimité des dames et, avec cette liberté, certains brodeurs se démarquent des leçons apprises. Cela me plaît parce que je suis de ceux qui pensent que le patrimoine, s'il a une valeur en soi, a surtout une valeur dans ce qu'il représente pour le futur. Il en est de même de la broderie qui est enfin reconnue comme un art pour notre époque.

ABP – Merci Bernard.


Propos recueillis par Maryvonne Cadiou


Notes

(1) Concours et exposition de broderie : (voir notre article) et (voir notre article). (voir le site) des infos de Penhars, près Kemper, pour tout savoir sur le gagnant.

(2) Gildas Le Minor : héritier depuis 1988 de la Maison familiale de broderie fondée en 1936 à Pont-l'Abbé par sa grand-mère (voir le site)

(3) Pascal Jaouen : bien connu pour ses broderies et ses écoles de broderie d'art (voir notre article) et (voir le site)


Vos commentaires :
Didier RAISON
Vendredi 27 décembre 2024
C'est étonnant. Nous avions cru que l'Institut culturel recentrait son activité sur la diffusion des fondamentaux culturels.
En tout état de cause, ce type d'exposition culturelle sera très intéressante. Bravo.

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