Robinet, boirai-je encore de ton eau ?

Editorial publié le 18/08/11 10:45 dans Environnement par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin

Un débat environnemental chasse l'autre et on oublie que tout est lié. Le mot «nitrate» est banni du vocabulaire, alors que ce fichu nitrate est évidemment toujours présent dans les eaux, et nécessite des traitements longs et coûteux avant d'arriver au robinet. Regardez de plus près votre facture d'eau, vos châteaux d'eau, vos stations de pompage, vos forages ... Regardez et vous verrez que rien n'est simple.

Ici, on va multiplier les forages sauvages pour irriguer les terres. Là, on va faire un savant mélange entre l'eau des rivières et l'eau du forage municipal pour que l'eau soit en dessous du seuil fatidique des 50 mg de nitrate qui la rend impropre à la consommation.

Ici, on refuse des antennes de téléphonie mobile sur les châteaux d'eau, là on en rajoute des rangées impressionnantes, sans savoir encore l'impact des ondes électro-magnétiques sur l'eau.

Ici, le réseau d'eau fuit tellement que 30% repartent directement dans la terre à cause de vieux tuyaux pas remplacés. On fore de plus en plus profond pour avoir une eau moins chère et sans nitrate. Seules les grosses communes peuvent se permettre des stations de pompage qui nettoient l'eau des rivières et alors elles la revendent aux communes avoisinantes, les endettant et les rendant dépendantes.

Les communautés d'agglomérations, de communes sous-traitent avec des compagnies privées comme Véolia. La prise en compte citoyenne de l'eau est alors diluée voire carrément effacée.

L'eau est un enjeu d'avenir, il faut s'intéresser à elle avant que les factures grimpent et qu'elle soit tellement traitée qu'elle soit dangereuse pour la santé. Or aujourd'hui, contrairement à l'Inde, personne ne meurt de l'eau en Bretagne. La psychose entraîne de nombreux habitants à acheter des bouteilles d'eau qui multiplient le prix de l'eau du robinet par 200, en laissant des déchets en plastique impressionnants. Solution égoïste et suicidaire.

Citoyens, regardez autour de vous, demandez d'où vient votre eau, sa teneur en nitrates, cherchez les châteaux d'eau, les stations de pompage ... La Bretagne est un château d'eau, mais méditez ce qu'un militant d'Eaux et rivières disait il y a déjà trente ans : «on a l'eau qu'on mérite».


Vos commentaires :
Renée Mazé
Vendredi 15 novembre 2024
Très bonnes explications, très bonne incitation à une prise de conscience.
Du côté de Royan il y a eu récemment une interdiction de boire l'eau du robinet. Elle a été levée après quelques jours. Je n'en sais plus les causes.

Caroline Le Douarin
Vendredi 15 novembre 2024
C'est drôle depuis que j'ai lu votre article je trouve l'eau de mon robinet mauvaise. Je refuse de sacrifier au plastique au transport et au poids. Alors un filet de jus de citron par ces canicules la rend buvable.

Yann Saïg Karadeg
Vendredi 15 novembre 2024
Marcassins...

Combien de divisions?

Algues vertes über alles

Cochons en stalag....
Bien plus nombreux!


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