Depuis trente ans, les Bretons interpellent l'Etat français sur le problème de la qualité de l'eau en Bretagne. L'Union Européenne a condamné la France pour son laxisme vis-à-vis des excédents de nitrates dans les sols et cours d'eau. Le gouvernement vient tout juste de se rendre compte que les algues vertes sur nos plages sont toxiques et mortelles. Dépêché sur place, le Premier Ministre vient de promettre la prise en charge par l'Etat du ramassage des algues vertes. Il propose aussi de mettre à l'étude des moyens de piéger la prolifération des algues vertes avant qu'elles ne se déversent sur les plages. Bien que tardive et dans l'urgence, tout cela est déjà une première reconnaissance officielle du problème, et le Parti Breton s'en félicite. Toutefois, toutes ces mesures seront insuffisantes tant que le problème ne sera pas résolu à sa source. C'est au niveau des bassins versants en lien avec l'ensemble des acteurs économiques et sociaux qu'il faut agir.
Jusqu'alors, les préfectures bretonnes sont restées sourdes aux recommandations des associations environnementales, en permettant ces dernières années le développement d'un modèle agricole et d'une sur-urbanisation littorale inadaptés aux exigences environnementales. On ne rectifie pas les dérèglements écologiques des décennies passées par le fait d'une baguette magique, mais par des mesures d'ensemble, rigoureuses et concertées. Or le gouvernement français ne propose aucun plan d'envergure pour l'agriculture bretonne qui doit faire face par ailleurs aux difficultés du marché. De plus, le gouvernement fait la sourde oreille aux demandes répétées de la Région Bretagne administrative pour obtenir la compétence Eau, à titre expérimental, comme le permet la constitution française depuis 2003.
Le Premier Ministre est venu en Bretagne en catastrophe, principalement sur le thème de la sécurité. C'est en effet un des services minimums que la population bretonne peut encore espérer du gouvernement français. On aurait aimé cependant un mea-culpa de l'Etat français pour toutes ces années perdues, pour l'atteinte à l'image de marque et pour le préjudice moral porté à la Bretagne, et cela en pleine saison touristique, déjà relativement morose par ailleurs !
Pour le Parti Breton, l'Etat français a failli à sa mission. Dans le domaine de l'écologie, de la qualité des eaux, du développement agricole, et de la protection du littoral. Aujourd'hui, les Bretons sont fortement motivés pour la défense de leur environnement et de leur agriculture. Là où l'Etat français a échoué, les Bretons sont décidés à réussir. En conséquence, le Parti Breton demande rapidement pour la Bretagne tous les pouvoirs d'action dans le domaine environnemental, agricole et maritime.
Le Parti Breton apporte son soutien aux associations et à la population mobilisées contre la prolifération des algues vertes sur le littoral breton ainsi qu'au monde agricole engagé avec la population bretonne pour des pratiques agricoles durables.
Pour le Parti Breton,
Le porte-parole,
Emile Granville, adjoint au maire de Redon
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