La Voïvodine étend son autonomie mais suscite la crainte des radicaux serbes

En Bref publié le 1/09/08 5:15 dans Europe par Mikael Bodlore-Penlaez pour Mikael Bodlore-Penlaez

La Voïvodine réforme son statut afin d'étendre son autonomie. Les radicaux serbes disent que la province commence un processus similaire à ce qui a conduit le Monténégro à l'indépendance.

Les partis qui gouvernent la Voïvodine préparent un nouveau statut qui accordera plus d'autonomie à ce territoire plurinational du nord de la Serbie. Les formations politiques de Voïvodine veulent récupérer, au moins, une partie de l'autonomie qu'avait la province avant 1990, et travaillent pour que le nouveau statut puisse être approuvé en 2008.

Après les élections provinciales du mai dernier, la Voïvodine a formé un gouvernement de coalition réunissent le parti pro-européen Divisé Démocratique du premier ministre serbe Boris Tadic, les régionalistes de la Ligue des Sociaux-Démocrates de la Voïvodine, la Coalition Hongroise, le Parti Socialiste de la Serbie et des libéraux du G17 Gratification. Elle considère que la Voïvodine doit assumer de nouvelles compétences et, pour cela, a ouvert des consultations pour élaborer un nouveau statut.

Le président du conseil exécutif de Voïvodine, Bojan Pajtic, a assuré que le nouveau texte ne supposera aucune menace pour l'intégrité territoriale de la Serbie, un état dont la diplomatie lutte depuis plus d'un an et demi pour annuler la proclamation d'indépendance du Kosovo. Selon Pajtic, l'élargissement des attributions de la Voïvodine respectera dans le cadre constitutionnel serbe et qu'une autonomie sur base ethnique ne sera pas créée, selon le journal B92.

Cependant, cela n'a pas été suffisant pour éviter que l'opposition du Parti Radical Serbe ait assuré que le projet de statut que le gouvernement de Voïvodine élabore -et qui a été publié par quelques journaux ce mois-ci- pourrait conduire vers la séparation de cette province. Selon les radicaux, les prescriptions que le nouveau statut inclura dessinent un panorama similaire à ce qui a conduit, en 2006, à l'indépendance de Monténégro.

Mais aujourd'hui aucun parti politique de Voïvodine ne réclame l'indépendance de ce territoire. Au maximum, la Coalition Hongroise réclame qu'on crée une province autonome magyare au sein de la Voïvodine. D'autres, comme la Ligue des Socio-Démocrates, veulent que la Voïvodine récupère l'autonomie qu'elle avait avant l'époque de Milosevic. Il semble, au mieux, que les partis au gouvernement préparent un statut qui accorderait à l'assemblée provinciale le droit à légiférer sur de nombreuses compétences.

Bien que les Serbes forment la majorité absolue de la population (avec près de 65 %), la Voïvodine est habitée par un bon nombre de groupes nationaux. Le plus important est constitué de Hongrois (14,5 %), puis les Slovaques (2,8 %), les Croates (2,4 %) et beaucoup d'autres, dont des Roumains, Ruthènes, Monténégrins et Gitans. La Voïvodine a six langues officielles : serbe, hongrois, croate, slovaque, ruthène et roumain.

La Voïvodine a joui d'une considérable autonomie pendant la dernière étape de la Yougoslavie socialiste, entre 1974 et 1990. Dans le processus de désintégration yougoslave, le président serbe Slobodan Milosevic a éliminé une bonne partie de l'autonomie de cette province, de même qu'il a fait avec le Kosovo. En 2002, le Parlement serbe a rendu à la province septentrionale une partie de ses pouvoirs. Les partis locaux, cependant, considèrent que la norme de 2002 n'a pas été assez ambitieuse et, maintenant, ils réclament un notable accroissement de l'auto-gouvernement.

Article traduit du catalan : MónDivers.cat est partenaire d'Eurominority.eu


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