Paddy Ashdown avertit que «le rêve» de Radovan Karadzic est aujourd'hui «plus probable que jamais» depuis la fin de la guerre.
Paddy Ashdown, qui a été haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine entre 2002 et 2006 (chargé de superviser l'application des accords de paix de Dayton), considère qu'à l'heure actuelle il existe «une menace réelle» que le pays balkanique «se divise de nouveau». En fait, pour Ashdown, le plus ironique est qu'au moment où Radovan Karadzic a été arrêté, «son rêve, qui était la division de la Bosnie, est plus probable que jamais».
Le diplomate britannique déclarait, dans le journal The Observer, croire que la menace vient du premier ministre serbo-bosniaque, Milorad Dodik. Les Britanniques affirment «qu'il crée des institutions parallèles» et «qu'il a utilisé l'autonomie garantie par l'accord de Dayton pour saper la Bosnie». Dodik, en plusieurs occasions, s'est manifesté favorable à ce que la République serbe de Bosnie proclame l'indépendance, de la même manière que vient de le faire le Kosovo.
Ashdown considère que les autres peuples constituant la Bosnie ne font pas grande chose pour arrêter Dodik : les Croates «regardent et attendent» et les Bosniaques musulmans «se bagarrent entre eux», tandis que l'Union européenne «pense que la Bosnie est déjà faite». Pour Ashdown précisément, les Bosniaques musulmans sont ceux qui sortiraient perdants d'une éventuelle division, parce que leurs membres qui se sont rendus à Srebrenica se trouveraient tout d'un coup dans un État indépendant presque exclusivement serbe et parce que les Croates, en voyant l'exemple des Serbo-Bosniaques, voudraient aussi s'en séparer.
La Bosnie-Herzégovine est une fédération de deux entités : la Fédération de la Bosnie-Herzégovine, constituée surtout par des Bosniaques musulmans et Croates, et la République serbe, à majorité ethnique serbe. Il existe une troisième entité, de facto le district de Brcko, qui est ethniquement mixte.
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