Puigdemont : un indépendantiste catalan de centre droit inébranlable

Chronique publié le 13/10/17 14:13 dans Europe par Philippe Argouarch pour ABP
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Carles Puigdemont. Autor/a: Govern de Catalunya

Puigdemont, le chef du gouvernement catalan, qui a proclamé l'indépendance de la Catalogne, est un indépendantiste résolu du parti de centre droit catalan, le Parti Démocrate Européen Catalan (PDECAT) qui a remplacé la Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) en 2016.

Né à Amer en 1962, dans ce bastion nationaliste catalan qu'est la province de Girona, il reçoit une éducation catholique en espagnol alors que l'on parle catalan à la maison. On est sous Franco et le catalan est interdit comme d'ailleurs le basque. Il a 13 ans à la mort du dictacteur quand son pays renaît. Il a pu grandir avec cette renaissance car depuis très jeune il est indépendantiste. A 10 ans, il aurait même demandé à sa grand-mère de lui tricoter une écharpe aux couleurs catalanes.

Étudiant, il défend la culture catalane au sein d'une association La Crida. Il rejoint alors la CDC et participe à la restructuration de la "Jeunesse nationaliste de Catalogne." Très jeune, il adopte une allure toute britannique jusque dans sa coupe de cheveu (ses amis l'appellent le 5e Beatles) mais c'est une allure trompeuse car c'est un militant convaincu, travailleur et sérieux entièrement dévoué à sa cause. Il parle 5 langues : le catalan, l'espagnol, le français, le roumain et l'anglais (sa femme Marcella Topor d'origine roumaine est une journaliste catalane pour la revue anglophone Catalonia today)-- ce qui lui permet d'accepter des interviews dans toute la presse internationale y compris dernièrement avec le Washington Post.

Après ses études il devint journaliste pour un journal catalan et en profite pour créer l'Agence Catalane de Presse et plusieurs médias en catalan. Il lance une campagne pour changer le nom de la ville, de "Gerona" en espagnol à "Girona" en catalan et réussit.

Puigdemont est un adepte des nouvelles technologies. À Gérone, Il a installé le wifi partout. Il est l'un des premiers politiques, en Espagne, à se créer un compte Twitter, en 2007, sous le nom @KRLS (Carles). Il compte aujourd'hui 450.000 abonnés dont ABP.

En 2006,il se présente aux élections et devient député au Parlement de Catalogne, la Generalitat. En 2011, il parvient lors de sa deuxième tentative à arracher la mairie de Jerona aux socialistes.

Il ne serait jamais arrivé où il se trouve aujourd'hui si les circonstances et les aléas de la politique ne l'avaient pas propulsé à la tête du gouvernement. Éclaboussé par des scandales de corruptions, en relation avec l'attribution de chantiers publics, Convergence, sous le présidence d' Artur Mass, décida de renouveler la classe politique et même le nom du parti. Ils choisirent Puigdemont car son indépendantisme inébranlable ne pouvait que plaire au parti Comite Unité Populaire (CUP), un mouvement indépendantiste anticapitaliste dont les voix étaient indispensables pour avoir une majorité à la Generalitat.

Puigdemont ira jusqu'au bout. Fin diplomate, il mène son combat pour l'indépendance avec le parti social démocrate ERC, le parti historique père du mouvement indépendantiste catalan dont le leader est Oriol Junqueras. C'est grâce à cette unité appelée Junts pel Sí , ensemble pour le OUI, que le referendum pour l'indépendance du 1er octobre a réussi. Par contre, Puigdemont est en train d'être abandonné par les extrémistes anti-capitalistes de la CUP qui poursuivent des objectifs qui ne sont pas les siens et préfèrent même souvent le drapeau rouge au drapeau catalan.

La guerre des nerfs a commencé entre Madrid et Barcelone. Fin stratège, Puigdemont attend que Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, commette les premières fautes. "Messieurs les Espagnols, tirez les premiers" est de circonstance. Puigdemont a un caractère bien trempé. Lors de son investiture il a déclaré "nous ne sommes plus au temps des poules mouillées".


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Rien compris avec ces histoires d'indépendance qu'il faudrait oublier, car l'Europe ne le permettrait pas...

Si c'est le cas, il faut arrêter de critiquer la Chine car l'Europe ne serait qu'une copie de ce système avec l’hypocrisie de prétendre à la démocratie alors que la Chine est honnête sur ce point voir même capable d’évoluer...

Donc, la Bretagne aurait été indépendante du 5ème au 16 siècles et disposant d'une autonomie supérieure à celle de l’Écosse actuelle du 16ème au 18ème siècle, et on devrait faire comme si tout cela n'avait jamais exister???

Qui pourrait respecter un peuple qui enterre lui même un tel passé... tant l'avenir n'existe que par le fait d'être une continuité de son passé...
(Voir les Chinois qui enseignent à nouveau leur histoire à leur enfants, ce que les Bretons ne font pas...)

Croire qu’en abandonnant un but ont parviendrait mieux aux objectifs est clairement une démonstration que la gestion de projet n'est plus une capacité bretonne...

Pour rappel, on ne parvient à un but qu'en remplissant les objectifs, mais on ne peut remplir les objectifs sans avoir de but....

Aujourd'hui, les Bretons en sont au stade d'être incapables de définir des objectifs....

Une chose est pratiquement sûr, c'est que les Bretons seront dans une situation psychologique dramatique le jour où les Écossais ou les Catalan parviendront à leur but après avoir vaincu une opposition sans précédent tant par le pays dominant que par l'ensemble de l'Union Européenne (une UE qui aujourd'hui tourne le dos à ses valeurs fondamentales)...

Leur succès sera d'autant plus beau, la déconfiture d'autant plus terrible pour les Bretons...
Quel est l'avenir pour une nation dans une telle situation d'échec qui plus est aux yeux de tous, et encore plus aux yeux de ceux qui ont eu le courage que nous n'avons pas eu...?

Quel avenir pour une nation qui a tourné le dos à son prestigieux prestigieux pour parvenir à un tel échec qui plus est en croyant bon de faire la leçon aux courageux...

@ Rafig,
Si pour vous la manif de Nantes a capoté pour la raison d'un discours indépendantiste, je me demande ce que vous appelez 'faire parti du mouvement breton depuis 1998'... car visiblement, vous n'avez ni compris qui étaient les acteurs de ce capotage ni les raisons de ce capotage... car ce qui s'est passé n'a strictement rien à voir avec ce que vous évoquez... c'est même très éloigné... Il faut une sacré dose de mauvaise volonté pour ne pas comprendre ces raisons (clairement expliqué sur ABP d'ailleurs)...

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