Paul Molac : Il nous faut agir pour changer la Constitution avant l’élection présidentielle

Reportage publié le 26/08/21 6:50 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour ABP
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(Photo ABP/P.Argouarch)
Paul Molac en appelle à un changement constitutionnel (307 vues)
Tangi Louarn dénonce les attaques du gouvernement contre l’enseignement des langues régionales (156 vues)

Une réunion de réflexion sur l’avenir des langues régionales a eu lieu ce mercredi 25 août dans le cadre du festival de cinéma à Douarnenez. Organisée par Kevre Breizh , la Coordination Culturelle de Bretagne et ELEN (European Language Equality Network), elle a rassemblé une vingtaine de responsables engagés dans la défense ou l’enseignement de la langue bretonne. Il s’agissait de réfléchir aux actions possibles suite au rejet de l’enseignement immersif par le Conseil constitutionnel au printemps dernier.

Élus, universitaires, associations, écoles de breton, se sont concertés pour mettre au point une stratégie commune face au renforcement du jacobinisme que constituent 1) l’anticonstitutionnalité de l’enseignement des langues régionales par immersion et 2) la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République (dite aussi « loi contre le séparatisme ») qui va obliger les associations culturelles à s’engager à ne pas remettre en cause les institutions ou les valeurs républicaines.

Une vingtaine de participants étaient présent dont le député Paul Molac, auteur de la [[loi Molac]] sur les langues régionales, des représentants du Conseil régional comme Stéphanie Stoll, l’universitaire Gwenolé Larvol de la section Cultures et Langues régionales du CNU (Conseil national des universités), Alan Coraud pour l’association Bretagne réunie, Jean-Pierre Thomin, Yann Rivallain, Anna Arbeg de KEAV (Kamp Etrekeltiek ar Vrezhonegerien), Yann Uguen, le nouveau président de Diwan, Claudine Perron, vice-présidente d’Emglev Bro An Oriant, mais aussi des associations d’enseignants de filières bilingues comme Mervent. Skol Uhel ar Vro, l’Institut culturel de Bretagne était aussi présent.

Nous sommes aujourd’hui dans une incertitude juridique et dans une opposition manifeste de l’Éducation nationale au développement des langues régionales et à leur reconnaissance en tant que langues de société - Tangi Louarn

Ce qui est prévu

Pour cette rentrée il y aura une rencontre de Diwan avec Jean Castex, le Premier ministre. Il y aura aussi la finalisation du Contrat de Plan État-Région 2021-2027 qui inclut un volet pour l’enseignement du breton et du gallo. Finalement une grande manifestation est prévue en Octobre pour défendre les langues régionales en coordination avec les défenseurs de toutes les langues minoritaires historiques en France.

Tangi Louarn, le président de Kevre Vreizh, en appelle à résister et à continuer l’enseignement comme avant, tout en développant la coordination « nationale » avec les autres régions de France concernées et en sollicitant les institutions internationales comme l’ONU.

Le député Paul Molac en appelle à une mobilisation générale pour tenter de modifier la Constitution et ceci avant l’élections présidentielle. Il s’agira d’ajouter à l’article 75-1 de la Constitution qui dit « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France », la petite phrase : « l’enseignement par immersion de ces langues est constitutionnel ».


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
A lire dans le quotidien Le Télégramme Numéro 23778 du jeudi 2 septembre 2021, à la page Spered ar Vro, l’interview, par Anna Quéré, du député bretonnant des Côtes d’Armor Yannick Kerlogot.
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Selon l’interviewé, qui a participé à une mission d’enquête pour le gouvernement, le délai serait trop court avant l’élection présidentielle pour envisager une retouche de la Constitution. Serait-ce qu’après, cela lui paraitrait possible ?
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Une solution pragmatique alternative pourrait se dessiner ?

Deux phrases-clé :
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…/…«n’eo ket skrivet resis e-barzh kod an deskadurezh petra eo ar soubidigezh » »
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« Ar Ministr Blanquer zo prest da lakaat un destenn dre skrid evit anavezout ar c’helenn divyezhek dre soubidigezh. »
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Apparemment donc, et si l’on comprend bien la voie suggérée par le député, quand on veut on peut. Espérons que les bons vouloirs politiques s’accorderont pour faire vivre l’enseignement de et en langue régionale. Il en va de leurs survies. « Where there is a will, there is a way » comme dit un auteur britannique.
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Il paraît que nous sommes en démocratie. C’est le moment d’en faire la preuve.
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A lire dans le Télégramme (article en breton, avec un résumé en français), achat au numéro possible sur le site du journal.
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Notenn :
. le terme breton « soubidigezh », très concret et imagé, correspond au français « immersion ».
. Talvezout a ra ar ger brezhonek « soubidigezh » evit hini gallek « immersion ».

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