Nolwenn Korbell : La langue bretonne est un collier d’hermines qui me relie à mes ancêtres

Chronique publié le 24/09/21 18:22 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour ABP
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Nolwenn Korbell à Carhaix le 16 septembre 2016 lors de la remise du Collier de l’Hermine . (Photo P. Argouarch)
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Ma langue bretonne

Alors que demain aura lieu à Quimper la cérémonie de la remise du Collier de l’Hermine, la prestigieuse décoration qui récompense des Bretonnes et des Bretons qui se sont distingués, soit pour avoir fait rayonner la Bretagne un peu plus, soit pour avoir consacré leur vie à sa cause, nous revenons six ans en arrière quand la chanteuse et actrice Nolwenn Korbell a trouvé les mots justes qui ont touché le coeur de milliers de personnes sur ce qu’est pour elle la langue bretonne.

« Ma langue me remue les tripes et le cœur parce qu’elle me relie à mes grands-mères, à mes ancêtres, à mes parents, à mon fils, à mes amis, à ma terre, qui par ses noms de villes, de lieux-dits, de rivières, de chants, me parlent et me disent leur histoire et me permettent d’y inscrire la mienne. - Nolwenn Korbell

Dans son discours, Nolwenn Korbell répondait au philosophe Michel Onfray qui a parlé des langues régionales comme « d'un outil de fermeture sur soi, un dispositif tribal ». Dans une chronique intitulée Les deux bouts de la langue, parue dans Le Monde du 10 juillet 2010, Michel Onfray offrait une vision xénophobe et brutale de la diversité des langues. Il écrivait : « les nationalistes, plus justement nommés indépendantistes régionaux, font de la langue un instrument identitaire, un outil de fermeture sur soi, une machine de guerre anti-universelle, autrement dit un dispositif tribal ». S’ensuit dans sa chronique la promotion de l’[[esperanto]]!

Les positions de Michel Onfray sur les langues minoritaires sont d’autant plus surprenantes qu’il cite souvent le combat des Bretons contre l’État jacobin et qu’il a publié un livre titré « Décolonisons la province ». Il a même accusé l’État et sa clique jacobine d’avoir falsifié l’Histoire. Même les plus grands philosophes ne peuvent faire abstraction de leur propre nationalisme. Peut-on être girondin, être voltairien plutôt que rousseausiste, peut-on être contre le pouvoir central et être en même temps un nationaliste français souverainiste, c’est à dire nier les autres nations qui peuplent ce territoire ? Michel Onfray l’a démontré.


Vos commentaires :
Vendredi 19 avril 2024
Difficile à comprendre cette haine et ce mépris jacobin pour tout ce qui ne parlent et ne pensent pas comme eux.
Encore plus difficile à concevoir cette haine provenant de gens censés faire partie de l’élite.
Pourquoi tant d’intolérance, de rejet, de manque de compassion envers des cultures broyées par une machine etatique sans pitié ?
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