Marine Le Pen veut supprimer les régions administratives
Marine Le Pen s'est prononcée pour la suppression des intercommunalités et des vingt-sept régions françaises. Dernièrement elle a qualifié les régions de "baronnies" et les présidents de régions de "seigneurs des régions". Sans doute fait-elle allusion aux luttes du machiavélique Louis XI pour asseoir par la force la monarchie absolue au détriment des provinces, le tout aboutissant à la révolution.
Rappelons ce qu'a dit Marine Le Pen dans son discours du 2 février 2011 : "La région administrative non plus n'a pas démontré son utilité. Trop grande pour être l'échelon de proximité, elle est trop petite pour jouer un vrai rôle stratégique. Créée dans les années 1980, a-t-elle vraiment apporté un plus à notre pays ? Je n'en suis pas certaine. Le département et l'État, un État fort qui doit reprendre des compétences notamment en matière de transports, sont à mon avis largement suffisants ". (voir le site)
Si certaines des revendications du Front National sont légitimes comme la proportionnelle, l'anonymat des endossements pour les candidats à la présidentielle ou même le droit de pétition pour des référendums d'initiative populaire, ses positions contre toute forme de fédéralisme ou de dévolution sont anti-démocratiques et une insulte aux Bretons et à nos revendications légitimes. Veut-elle vraiment s'inscrire dans la tradition de Robespierre et de Louis XI ?
Alors que les experts comme Jacques Attali ont prôné la suppression des départements et que la réforme territoriale prévoit une fusion des conseillers généraux et régionaux, Marine Le Pen, devenue plus jacobine et “laïcarde” que le pire des jacobins, veut juste garder les communes et les départements. "La décentralisation crée des inégalités entre les Français et les territoires, elle se fait au détriment de l'État, appelé à s'effacer devant la reconstitution de baronnies locales" a-t-elle expliqué dans son programme. (voir le site) Le moins que l'on puisse dire est que l’inégalité flagrante entre Paris et le reste du territoire ne semble pas la déranger.
Paradoxalement, Marine Le Pen rejoint l'extrême gauche, les partisans du centralisme démocratique, de Mélenchon, et des Lambertistes, dont un de ses représentants bretons, Pierrick Le Guennec, déclarait à Vannes en 2005 : " Je suis pour les régions, mais je n'en veux qu'une " ! Marine Le Pen aussi.
Les Bretons seront prévenus. Avec Marine Le Pen, qui n'a de breton que le nom, il y aura une recentralisation et le retour de préfets à la schlague pour reprendre un mot qu'elle vient d'utiliser à propos des Allemands.
Philippe Argouarch
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