Convention Etat-Région langues de Bretagne : au secours, Blanquer revient !

Communiqué de presse publié le 17/01/23 9:25 dans Langues de Bretagne par pour Kelennomp
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≡ Communiqué de Presse : Nombre de postes ouverts aux concours enseignants 2023, Le Ministre n’imprime toujours pas !  

Dans une réponse orale du Ministre de L’Education Nationale (voir ici ), à une question posée mardi dernier en soirée à l’Assemblée Nationale concernant le nombre de postes offerts aux concours du second degré en langue bretonne, M. Pap Ndiaye a annoncé qu’il revenait sur la réduction du nombre de postes annoncé au CAPES et… rétablissait « LE poste supprimé ».

Le problème est que ce rétablissement du « poste supprimé » ne change en rien la situation car le nombre de postes offerts aux concours de second degré oscille depuis 2009 entre 4 et 5 postes et restait déjà totalement insuffisant pour couvrir les besoins existants et les départs en retraite. La « grande générosité du ministère », avec 4 postes pour 2023, ne permettra pas de respecter les objectifs de la convention Etat-Région signée en mars 2022 (article 10 : « L’État affirme sa volonté d’aboutir à la parité horaire effective de l’ensemble du second degré en renforçant le recrutement et la formation à la langue bretonne d’un nombre adéquat d’enseignants de disciplines non linguistiques. L’objectif de l’enseignement bilingue est la parité de compétences en langues française et bretonne ») et encore moins l’ouverture prévue pour la rentrée prochaine de nouvelles filières bilingues dans 3 lycées et 6 collèges publics.

A titre d’anecdote ô combien révélatrice, nous venons d’être contactés par un principal d’un établissement secondaire public, dont le professeur de breton part à la retraite en mars, et pour lequel le rectorat n’a rien prévu pour la suite de l’année. Le principal nous demande si nous n’aurions pas des contacts…(sic)

Plus globalement, malgré la loi Molac votée en mai 2021 (Loi sur la promotion et la protection des langues régionales, 1ère loi votée sur le sujet depuis la loi Deixonne de 1954) dont l’article premier indique: « L’Etat et les collectivités territoriales concourent à l’enseignement, à la diffusion et à la promotion de ces langues.»), l’Etat et l’Académie de Rennes ne veulent pas dans les faits, notamment à travers les moyens budgétaires débloqués, appliquer cette loi dans le domaine de l’Education telle que définie par la convention Etat-Région de mars 2022.

Malgré la mobilisation des élus bretons qui viennent d’écrire une lettre collective signée par 15 députés au Ministre ou d’initiatives individuelles de députées bretonnes qui viennent également d’écrire en leur nom au Ministre comme Mme Le Hénanff ou Mme Graziella Melchior ou bien Mme Lysiane Métayer qui a déposé une question écrite au gouvernement (ici), le ministère reste sourd !

Le problème va se poser sous peu également dans le premier degré alors que l’académie de Rennes devra supprimer 60 postes à la rentrée 2023 ! On voit mal, dans ces conditions, comment développer l’enseignement bilingue.

Dernier exemple en date du refus de l’administration d’appliquer la loi Molac : alors que la convention a prévu la création de « postes à profil particulier » (article A39), permettant de faire revenir dans l’académie des enseignants formées au breton, nous venons d’apprendre que les 5 postulantes enseignantes en région Parisienne venaient toutes d’être refusées par les Services Départementaux du Finistère, ce qui s’assimile à un véritable SABOTAGE !

Quant à l’application du code de l’éducation (article L. 312-11-2, transposition de l’article 7 de la loi Molac) qui stipule que : « dans le cadre de conventions entre l’Etat et les régions (…), la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves. », c’est silence Radio !

Comment, dans ce cadre, appliquer d’ici 2027 ce qui est prévu dans la convention Etat-Région, à savoir (article A14), la « généralisation progressive de l’enseignement de la langue bretonne dans le cadre de l’horaire normal des cours dans le 1er degré, d’abord dans le département du Finistère (336 écoles), puis progressivement sur le reste du territoire académique : 50% des établissements du premier degré du Morbihan (125 écoles) et 25% des établissements des Côtes d’Armor (77 écoles) et d’Ille-et-Vilaine (78 écoles) à l’échéance de la présente convention. » ou bien encore (article A16) «le déploiement d’un enseignement systématique de la langue bretonne aux élèves de 6ᵉ avec l’objectif de couvrir 30 collèges équitablement répartis sur le territoire à l’échéance de la convention» hors enseignement bilingue ?


Vos commentaires :
Mercredi 24 avril 2024
Seul compte le rapport de forces. La censure de l'enseignement immersif aurait généré de graves troubles à l'ordre public : le Conseil Constitutionnel a été prié de se coucher devant une petite circulaire. En revanche, l'Administration freinera des quatre fers pour éviter d'appliquer la loi Molac pourtant non censurée. A l'exception notable des signes diacritiques dans les prénoms, la République ne peut plus guère faire prévaloir une opposition de principe vis-à-vis des langues dites régionales, mais il lui restera la mauvaise volonté des services de l'Etat.
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