Carles Puigdemont : L'histoire se répétera-t-elle ?

Chronique publié le 27/03/18 19:18 dans Politique par Philippe Argouarch pour ABP
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Lluís Companys et Carles Puigemont, deux présidents de Catalogne démocratiquement élus.

Avec l'arrestation par les Allemands, le 25 mars 2018, du Président de la Generalitat de Catalogne, Carles Puigdemont, de sombres souvenirs reviennent à l'esprit : l'arrestation, aussi par des Allemands, d'un autre président de la Généralitat en 1940, Lluís Companys, alors réfugié en Bretagne. Élu président de l'Assemblée catalane en 1933, Companys devint ensuite le premier président élu de la Catalogne.

L'histoire se répétera-t-elle ?

Après une insurrection nationaliste en octobre 1934, Lluís Companys avait été élu et avait aussi proclamé l'indépendance de la Catalogne. Arrêté par le régime de Madrid et condamné à 30 ans de prison, il fut libéré juste avant la guerre civile et eut le temps de s'exiler en France. Il résidait à La Baule quand la Gestapo est venue l'arrêter, en septembre 1940, grâce à des informations données par la police française. Livré à Franco, il fut condamné à mort et fusillé le 14 octobre 1940 (voir notre article) et (voir notre article).

Des commémorations ont lieu régulièrement à La Baule et nous en avons parlé une vingtaine de fois (voir le site)

Traités internationaux, droit national et droits fondamentaux

L'Allemagne va-t-elle livrer à nouveau à l'Espagne un président catalan démocratiquement élu ? Certes, ce ne sont plus les nazis qui sont au pouvoir à Berlin et l'Espagne n'est plus franquiste mais les réactions de solidarité entre les État-nations restent les mêmes à travers tous les régimes.

L'intérêt national et les traités signés prennent le pas presque toujours sur les droits fondamentaux des peuples. On y assiste aussi avec le sacrifice des Kurdes sur l'autel du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) dont la Turquie est toujours membre malgré des infractions graves à la charte de cette pas si sainte alliance. La [[Sainte alliance]] de 1815, l'OTAN de 1949 et le traité de Lisbonne de la CEE ont tous en commun ceci : la paix et l'ordre établi doivent passer avant toute remise en cause juridique, politique et territoriale en Europe. L'ordre doit prévaloir sur les droits fondamentaux des peuples et des individus. Sauf que. Après 1815 et le retour aux monarchies absolues, il y a eu 1848 et après le verrouillage de l'Europe par les États-nations, il y aura aussi un autre réveil des peuples. Oui l'histoire se répète.


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Ne vaudrait-il pas mieux parler des «peuples sans état» ? Deux exemples : les Kurdes, les Palestiniens. Tous
les deux n'aspirent ils pas à devenir des «états nations» ?
Quant aux catalans, ne vaut-il pas mieux parler de «population catalane» ou mieux encore de «population de
la Catalogne espagnole»
?
Proposition : distinguer par le vocabulaire des situations différentes ...Nommer les choses et les nommer correctement autant que faire se peut.
@spered dieub : parler de «revendications nationalitaires» fait alors bien la différence avec «revendications
nationalistes»
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