Yoann Barbereau, André Markowicz et Françoise Morvan au salon du livre de Douarnenez
Chronique publié le 7/08/21 22:27 dans Littérature par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
Yoann Barbereau, André Markowicz et Françoise Morvan à Douarnenez CC-BY-SA-NC
Les trois spécialistes de la littérature russe se sont retrouvés place de l’Enfer à Douarnenez devant une centaine de personnes au 4e Salon du livre et de la poésie . Le thème ? Un livre qu’ André Markowicz et Françoise Morvan viennent de retraduire. Il s’agit du chef-d’oeuvre de Mikhaïl Boulgakov Le Maître et Marguerite écrit entre 1927 et 1939. Boulgakov était contre le régime soviétique et ce livre ne paraîtra en URSS dans sa version non censurée qu’en 1973.
André Markowicz, né en 1960 d’une mère russe dont la mère avait été envoyée au Goulag en Sibérie et d’un père français, a traduit tous les romans et nouvelles de Dostoïevski, le théâtre de Pouchkine, de Gogol et de Tchekhov, souvent en collaboration avec Françoise Morvan. Il est aussi poète et éditeur.
Françoise Morvan, née en 1958 à Rostrenen mais élevée à Paris, est une éditrice, traductrice, essayiste et dramaturge bretonne. Elle est surtout connue pour avoir écrit un livre contre le nationalisme breton Le monde comme si. L’objet du livre est de montrer une continuité entre la collaboration de certains nationalistes bretons avec l’occupant allemand pendant la guerre et la renaissance du mouvement breton depuis les années 70. C’est bien sûr du pur délire mais la presse nationale a sauté sur l’occasion pour casser du breton et mettre en avant ce livre. Françoise Morvan a d’ailleurs depuis, mais ça reste occasionnel, accès aux colonnes du Monde et de Ouest-France.
L’enfer que décrit Boulgakov dans le Maître et Marguerite c’est la vie dans les années 1920 à Moscou dans des appartements communautaires volés aux « riches ». Oui, les appartements bourgeois de Moscou avaient été transformés dans des sortes de Kolkhoses ! Une famille par chambre. La propriété privée n’existait plus. Elle avait été abolie par les soviets.
Que d’anciens Trotskystes, [[courant lambertiste]], comme Markowicz ou sa compagne Françoise Morvan défendent la propriété privée a quelque chose de cocasse – surtout quand on sait qu’ils continuent à considérer, comme tout bon marxiste, que toute forme de nationalisme est une activité « petite bourgeoise » contraire aux « intérêts des travailleurs» –.
Françoise Morvan, au-delà d’une présentation intéressante du livre de Boulgakov et des subtilités exigées par une bonne traduction, n’a pas pu s’empêcher d’ironiser sur la Bretagne des militants de la cause bretonne. Elle a lâché quelques bribes de sarcasmes qui n’avaient aucun rapport avec le thème de la table ronde. Le public qui n’était pas venu pour ça n’y a rien compris d’ailleurs. Les blagues sur l’identité bretonne, ça ne fait plus rire personne.
On pensait que Mme Morvan avait tourné la page, mais non. Cette vieille querelle avec les militants de la cause bretonne lui colle à la peau. Elle en est marquée au fer rouge à vie. Dommage, car on aurait pu attendre d’elle bien plus si son esprit avait pu trouver un peu de sérénité. La vérité est qu’elle ne peut pas « tourner la page »... d’un livre controversé mais qui continue à être réédité. Les paroles passent mais les écrits restent.
Un exposé intéressant mais le public a regretté que le Nantais Yoann Barbereau n’ait pas pu nous en dire plus sur ses mésaventures en Russie. Non pas celle de Lénine ou de Staline, mais celle de Poutine. En 2011, alors qu’il vivait en Sibérie et était directeur de l’Alliance Française à Irkoutsk, il fut arrêté brutalement par des agents du FSB (la police d’état qui a succédé au KGB) sous les yeux de sa fille et de son épouse russe.
Accusé d'avoir commis des actes pédocriminels, il est torturé et jeté en prison. Plus tard, il sera interné en hôpital psychiatrique, puis assigné à résidence sous contrôle d’un bracelet électronique. Il a réussi à s’échapper et à rejoindre la France. Dans son sac, le livre de Mikhaïl Boulgakov Le Maître et Marguerite qu’il avait lu en prison et qu’il a ramené avec lui. Lui-même a écrit Dans les geôles de Sibérie sorti chez Gallimard en 2020.
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Vos commentaires :
Bernard Grua
Jeudi 26 décembre 2024
Merci à Philippe Argouach d'avoir su rendre compte de cet événement en mentionnant les qualités de chaque intervenant. Il n'a pas dû être facile de rester serein face à Françoise Morvan qui, comme on pouvait l'anticiper, s'est lancée dans une de ses habituelles tirades brittophobes, aussi hors sujet que discourtoise pour l'assemblée bretonne, qui était présente, et pour la terre de Bretagne où elle vit.
Voir:
Voir le site Mais que venait faire Yoann Barbereau dans cette galère ? Il avait pourtant tellement à partager. Le 7 mars 2020, à Nantes, il disait qu'il n'existait pas de vraie aventure si on ne risquait pas sa vie. Son récit
«Dans les geôles de Sibérie» est sidérant. Son évasion depuis Irkoutsk flirte avec l'impensable. Pourtant, ses plus belles pages sont celles où il parle de la Sibérie et du peuple, qui l'habite. Aucun Français n'a eu ce talent et cette empathie. La qualité d'écriture de Barbereau le hisse au niveau des grands auteurs russes. Mais il y, aussi, en lui du Ferdynand Ossendowski, l'inoubliable auteur des ouvrages
«De la Présidence à la Prison» ,
«Asie fantôme» et, bien sûr,
«Bêtes, Hommes et Dieux».
Alors, pour oublier les aigreurs rancies de Morvan, écoutons Yoann lire un passage de son ouvrage.
Voir le site Pour celui qui écrit ces lignes et qui a eu le bonheur de vagabonder sur le Baikal, en été, comme en hiver, ces paroles tombent juste et touchent le coeur.
Voir le site
Michel bernard
Jeudi 26 décembre 2024
Il y a de très bonnes analyses dans ce débat sur la littérature russe, qui garde une identité singulière et que les lenino-trotsko-staliniens avaient rejetée comme bourgeoise et décadente avec la complicité de nos écrivains et poètes de l' après-guerre. Lisez donc «Vive l'Oural» d'Aragon à la gloire de Staline.
Quant à madame Morvan, son trotskisme ne fait pas rire si on rappelle que son idole était un des plus grands assassins du siècle dernier. En cherchant à salir la Bretagne résistante, elle démontre qu'elle délire grave et devrait voir un psy.
Kerbarh
Jeudi 26 décembre 2024
Des trotskystes donneurs de leçons !
Ils feraient mieux de prendre conscience des dégâts et crimes que leur idéologie a commis.
S’acharner sur le mouvement autonomiste breton est un moyen de détourner l’attention sur le passif marxiste.
Jakez Lhéritier
Jeudi 26 décembre 2024
Autour de ce débat de littéraires russe bretons,Je me demande dans quelle Bretagne je vis?
Quel impact de tout cela aux chantiers de l'Atlantique à St Nazer ,au pied d'une tour HLM,au marché de Malestroit,à l'ANPE de Rennes ou de Nantes.
Au fait la période ou les comités d'entreprises organisaient de telles rencontres semble bien révolue.
Discuter dans des salons cela me semble une époque que l'on a combattu.
P. Argouarch
Jeudi 26 décembre 2024
Les commentaires sur cet article sont principalement sur la page
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PCosquer
Jeudi 26 décembre 2024
Dans la lecture du commentaire de Mr Markowicz sur la page Face Book on perçoit nettement le préjugé dans son argumentaire qui part du fait qu'il n'y a pas de différence entre les Bretons et les autres. Je suis effaré de constater qu'une personne qui justement se dit de culture puisse ne pas prendre en compte la différence qui existe entre toutes les personnes du vivant..., ce que l'on retrouve dans tous les êtres du vivant. Ce que l'on appelle justement la diversité.
Les communautés humaines se sont construites il me semble sur l'environnement naturel dans lequel elles se sont développées; ces communautés ont élaboré des stratégies évolutives pour s'adapter à cet environnement. C'est cela moi que j'appelle culture et je crois que chacune de ces cultures marquent autant de différences qu'il y a de communauté humaine. J'ajoute que la langue en est le premier outil collectif sans lequel la nécessaire créativité propre à l'être humain ne peut se faire. Cette communication génère l'intelligence collective d'une communauté humaine ce qui permet la vie humaine de ces communautés de culture et le cas échéant leurs survies . N'omp ket mestr war an natur... a-viskoazh, morse ha da viken...Nous ne sommes pas maître de la nature...Cette culture pour chaque peuple est donc essentielle et existentielle...
Or on essaie justement de nous faire croire le contraire... Ce qui explique probablement le racisme, la colonisation, l'assimilation et... la perte d'identité que l'on commence à ressentir aujourd'hui individuellement.
Mr Markowicz oubli que tout le monde n'accepte pas cette façon de voir l'avenir.
Partant de là il me semble inconvenable de dire que les Bretons n'ont pas de différences avec les autres peuples... et cela implique aussi son extension aux autres peuples , ou alors seul les Bretons seraient dans un fantasme. Il me semble donc tout aussi inconcevable de considérer qu'aucun peuple n'a de différence avec les autres. Il y a l'évidence d'une volonté de remplacer les cultures par La CULTURE qui elle justement n'existe pas car bien trop artificielle...et trop liée au concept de DEVELOPPEMENT que l'on connaît aujourd'hui.
En revanche les cultures, oui, et elles sont les preuves de la diversité humaine...Les animaux et les plantes s'adaptent aussi. L'homme par son inter action avec la nature est un élément éminent de celle-ci; il agit en prédateur ou en protecteur. Les croyances anciennes, culturelles ou religieuses bornaient justement les limites des prédations que l'on connaît aujourd'hui sur la nature. Ces croyances que les LUMIERES ont justement bannies et dont la disparition n'assure plus l'équilibre naturel entre l'homme nature et l'environnement nature. 250 ans après, la planète s'appauvrit dangereusement.
Le fait de ne pas considérer de différence est un élément d'asservissement des peuples. Sous couvert d'égalité, Il y a assimilation: on leur soustrait leur culture afin qu'ils adoptent la CULTURE des dominants.
La différentiation des différences est absolument naturelle et normale, elle est même souhaitable pour multiplié les intelligences collectives. Seul la hiérarchisation des différences est dangereuse et conduit au racisme. Ce que les Bretons ont du subir comme d'autres peuples.
Je suppose que Mr Markowickz qui nous explique que le Breton d'aujourd'hui n'est plus la véritable marque d'une différence oublie quelque chose dans son exposé d'histoire sociale de la langue: le comportement des Bretons nés vers 1930. On peut expliquer trois réactions de cette génération: la lutte des familles pour la survie de la langue, le laissé faire d'une autre partie et la francisation pour la troisième partie la plus importante avec l'acceptation du remplacement de la langue bretonne par le français. Ce que Mr Markowicz oubli c'est que ces comportements sont le résultat du délire politique de l'Unité Culturel Française érigé en obligation de survie pour les peuples du territoire. Cette CULTURE qui s'est imposée militairement puis autoritairement à la culture bretonne. Ce que Mr Markowicz oubli c'est que des professeurs sont devenus «les mamans» et «les papas» obligés de la survie linguisitique, ce que Mr Markowicz oubli c'est que la filiation linguistique naturelle du breton parlé s'est tu dans beaucoup de famille par obligation de survie et que seul la page écrite en breton à pu assurer «la sonorité» de la langue qui justement ne s'entend pas dans un écrit, ce que Mr Markowicz oubli c'est qu'une partie non négligeable de Bretons à fait le choix inverse qui est de transmettre le breton 'tro dro d'an ti' , ce que Mr Markowicz ne semble pas dire c'est qu'il existait aussi une culture écrite du Breton... il semblerait que seul la culture du petit peuple était potentiellement intéressante, comme si il n'avait jamais existé de rang sociaux en Bretagne ( rien que les habits en sont pourtant la preuves )...Mr Markowicz oublie que les enfants qui n'ont pas été élevés en langue Bretonne n'ont jamais été interrogés et qu'il est probable qu'ils n'étaient pas pour certain et qu'ils ne soient plus pour une large part de cette génération d'accord avec la décision de leurs parents...Etc Mr Markowicz oubli beaucoup de chose pour être crédible.
l'histoire sociale d'une langue porte bien son nom : elle est faites d'évolutions internes à la langue décidés par les locuteurs eux-mêmes mais aussi externe c'est à dire d'influence extérieure...comme les anglicisme dans la langue française, bien moins cruels eux... Les reproches assez tirés par les cheveux que l'on fait au breton standard marqueront de toutes façon un problème externe à la langue qui fait déjà partie intégrante de l'histoire sociale de la langue bretonne...
Thomas
Jeudi 26 décembre 2024
Comme jesaisplus qui a dit, la france est un pays qui a réussi à faire passer son nationalisme pour de l'universalisme ( sans compter le «Allons civiliser les autres», idée de la gauche de l'époque)
Ce qui est marrant dans cette rhétorique de hiérarchisation des cultures étatique(merci malraux) c'est qu'elle ne peut qu'engendrer du ressentiment par les «autres» et une forme de puritanisme culturel(les joies de l'entresoi).
Personnellement, je comprends parfaitement le fait que ces deux nationals socialistes veulent faire plaisir à leur patron. Cela fait parti du jeu. J'ai comme l'impression que certains rancœurs sont vivaces entre certaines personnes. je rejoins un peu l'avis de Jakez ou comme disent les jeunes, blc.
Par contre, j'ai jamais compris pourquoi depuis 75 ans plein de monde parle de la collaboration comme un anathème parce que, mine de rien, tous les partis politiques ont voté les pleins pouvoirs à pétain. Est-ce une sorte d'amnésie sélective ?
kris braz
Jeudi 26 décembre 2024
Que penser de ce traducteur ultra médiatisé (il existe des dizaines et des dizaines d'excellents traducteurs francophones - y compris du russe) qui n'est en fait qu'un retraducteur (prose et théâtre russe, Shakespeare…) ? Mystère…
Bernard Grua
Jeudi 26 décembre 2024
Tout d'abord, je salue la pertinence des contributions de PCosquer et Thomas. Par ailleurs, chacun trouvera sur la page Facebook d'André Merkowicz la réponse qu'il a fait à cet article. Il n'est donc pas nécessaire d'en faire la promotion en y insérant un lien. Je copie ici le commentaire que j'y ai fait.
Je livre ce commentaire à votre éventuelle censure, #AndréMarkowicz.
Permettez-moi de vous dire que vous ne choquez pas seulement des nationalistes, terme dont vous accablez tous vos contradicteurs. Vous mélangez tout pour, encore une fois, vous positionner en victime. Mais, que dire ? Rien de surprenant pour qui a fait l'effort de décrypter vos chroniques.
C'est le fonds de commerce de votre compagne, dont vous assurez la promotion, quitte à être hors sujet. Quel rapport entre Boulgakov et la volonté de vengeance pluri-décennale de Françoise Morvan ? Aucun. Quel rapport entre Yoann Barbereau votre hôte, Douarneniste d'adoption, et les provocations d'une femme aigrie contre sa terre d'accueil ? Aucun, là encore. Mais, vous connaissant, cela n'a rien de surprenant. Vos chroniques sont truffées de ce second discours. L'auteur, qui vous invitait, avait été prévenu. Il avait manifesté, avec humeur, sa surprise quant au fait qu'on puisse envisager ce type de propos. Lui, aussi, finalement vous connaît bien mal.
En effet, vos admirateurs ont raison de vous complimenter sur vos travaux, dont chacun connaît les mérites. Mais ils ignorent votre face sombre, intolérante, manipulatrice et imprécatrice ou, alors, ils ne l'imaginent même pas concevable. Vous abusez de leur bienveillance et de leur honnêteté, quand vous ne sollicitez pas abusivement leur compassion. Pourtant, aucun ne tolérerait, sur l'Ukraine ou sur la Russie, ce que vous déversez sur la Bretagne et sur les Bretons.
Alors, bien sûr, vous me traiterez, moi aussi, de nationaliste. C'est tellement facile. Qualifiez-moi d'anti-Maidan, de pro-Poutine et de propagateur des calomnies ignobles contre Yoann. Après tout, cela serait en ligne avec votre pitoyable référence au FSB et avec votre fausse indignation quant à une «vidéo clandestine», prise dans un espace public, lors d'un événement public. On n'est plus à ça près, quand on connaît vos méthodes de commissaire politique, remises à l'honneur par Sputnik, RT et tous les medias trash du Kremlin.
J'appelle vos lecteurs au discernement. Et je leur livre la «vidéo clandestine», dont, dans d'autres circonstances, vous vous seriez réjoui. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat, même et surtout s'il se nomme Behemoth. Voir le site
Pascal Lafargue
Jeudi 26 décembre 2024
Je n’irai pas ici crier avec les loups. Je me considère sans complexe comme étant un militant breton et pourtant j’ai du respect pour Françoise Morvan, même si je ne partage pas vraiment son combat. Je la respecte parce qu’elle est une femme intelligente et de grande culture. Aussi, je l'admire en cela qu'elle est à mes yeux une exploratrice du Beau. Enfin je la respecte encore pour le grand courage dont elle a fait preuve pendant tant d’années. Je dis tout cela sans aucun sarcasme.
Certes, elle est une adversaire redoutable du milieu breton, mais peut-être la ou les personnes l’ayant profondément et injustement blessée il y a de cela de nombreuses années, sont-ils responsables de ce qu’est devenue Françoise Morvan, ou pour mieux dire, du long combat contre une certaine politique culturelle bretonne qu’elle entreprit alors de mener.
J’ai lu son livre «Le Monde comme si» et cela m’a été d’un grand enseignement, voire une révélation, et ce malgré le trop plein de passion dans sa plume. Durant mes études de breton/celtique, à la fac de Rennes II dans les années 90, j’étais trop jeune et nouveau dans le militantisme pour pouvoir discerner clairement les choses, mais je ressentais tout de même comme une certaine gêne dans la façon qu’avaient quelques professeurs de concevoir la langue bretonne, (ils étaient peu nombreux mais très influents). De fait, l’emprunte du gwalarnisme, héritée du nordisme breton de Roparz Hemon, était encore bien présente. Il se trouvait encore ici et là ce breton froid et mathématique, sonnant paradoxalement comme du français à peine déguisé, crée jadis par des individus méprisants les guardiens du breton véritable au nom desquels ils prétendaient lutter… Et puis, si nous étudiions toutes les époques de l’Histoire de Bretagne, du haut moyen-âge jusqu’au Celib, rien n’était dit sur la guerre 39-45, on laissait s'esquiver ce passé qui ne passait pas… Il n’y avait pas de Nazis à la fac, mais il n’y avait pas non plus de mea culpa par rapport à des intellectuels qui l’avaient été et dont quelques uns de mes profs se faisaient les héritiers, du moins en ce qui concerne leur politique linguistique et leurs oeuvres littéraires. Et je ne parle ici que de mon expérience personnelle à la fac… Pour avoir osé mettre cet héritage en lumière chez les tenants de la langue bretonne, Françoise Morvan mérite notre respect. C’est tout un monceau de mensonges par omission voire de mensonges tout court qu’elle a fait éclater au grand jour. Personne avant elle ne l'avait fait, à part peut-être Francis Gourvil.
J’ai tout de même un ou deux reproches à faire à Françoise Morvan. D’abord, tous les militants bretons ne se considèrent pas comme les héritiers de Roparz Hemon et autres intellectuels douteux. Il se trouve aussi de nombreux militants bretons pour qui la langue bretonne est affaire de cœur et non un vulgaire outil idéologique. Elle gagnerait peut-être des supporters si elle savait faire ce travail de discernement. Enfin, Françoise Morvan ne parvient pas toujours à canaliser sa passion, ce qui lui fait parfois dire quelques regrétables aberrations mais aussi ce qui induit l’image d’une personne excessivement voire maladivement hargneuse. Je comprends que son aversion viscérale envers le militantisme breton se nourrit, proportionnellement, des nombreuses attaques haineuses qu'elle subit...
Fred Le Pors
Jeudi 26 décembre 2024
«Par contre, j'ai jamais compris pourquoi depuis 75 ans plein de monde parle de la collaboration comme un anathème parce que, mine de rien, tous les partis politiques ont voté les pleins pouvoirs à pétain. Est-ce une sorte d'amnésie sélective ? »
Et surtout un moyen d'amnistie collective. Il n'y a qu'à voir tous les moyens déployés par les pays collaborateurs des nazis, très nombreux en Europe, actuellement pour discréditer l'Angleterre, la Russie, la Serbie...des pays qui ont gagnés la Guerre en Europe contre les allemands (avec distinction systématique aujourd'hui entre l'Allemagne et les «nazis»).
Les Etats-Unis ont également réussis dans la culture populaire à faire passer leur guerre comme une guerre de civilisation alors qu'ils ont été longtemps très permissifs avec l'Allemagne nazie contre le bolchévisme, et ne sont intervenus uniquement qu'en raison de l'attaque japonaise sur leur sol (japonais qui ont payés le prix fort ensuite avec les bombes nucléaires sur des mégapoles entières) bien après l'invasion de nombreux pays d'Europe par le IIIème Reich.
Jiler
Jeudi 26 décembre 2024
Il existe un syndrome qui regroupe:
- la rigidité et l'incapacité à se remettre en question;
- surtout : le raisonnement assez juste à partir d'une base fausse;
- la tendance à se sentir persécuté;
- la tendance à se venger contre de prétendus persécuteurs;
Ce syndrome s'appelle : .......mais je m'arrêt là, tout cela me rend trop triste.
Naon-e-dad
Jeudi 26 décembre 2024
Je dois dire que j'admire parfois - comme dans cet article - la capacité de Philippe Argouarc'h à dire les choses, de manière synthétique, avec simplicité et force, sans énervement. Mais sans rien céder aux adversaires de la Bretagne, dont la « romancière » (je n'ai pas lu son bouquin) est un exemple flagrant, de l'avis général..
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Au fait, pourquoi continue-t-elle de signer « Morvan »? « Maurice » eut été plus seyant, non? J'effectue ici un rapprochement avec la toponymie caviardée: Roc'h-Morvan , en breton, transcodé en La Roche-Maurice, en français. Resterait-il quelques gouttes de « bretonnité » au plus profond de la traductrice?
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Un dra zo da mennegiñ: kenderc'hel a ra ar skrivagnerez da embann dre an añv brezhonek a vMorvan pa c'hellfe-hi en ober dre hini gallekoc'h a vMaurice. Ar pezh a lakfe da soñjal n'eo ket kollet tout?
Bernard Grua
Jeudi 26 décembre 2024
Le trio de Douarnenez devrait être prudent. Le trollisme, surtout, s'il est mené par une personne qui se pense être d'influence, est dangereux. Il n'est jamais bon de s'en prendre à quelqu'un sur un réseau social par des contre-vérités, voire des mensonges flagrants, sans lui laisser la possibilité de se défendre, en le bloquant. Il n'est jamais bon, non plus, d'envoyer un message personnel de provocations et d'insultes sans laisser, là encore, la possibilité de répondre.
L'extase béate d'un auditoire choisi provoque un illusoire sentiment d'impunité. Pourtant, on s'expose, ainsi, à se trouver contré sur un autre réseau social, voire sur un outil mieux référencé. Finalement, un désaccord, bien loin d'être résolu dans un cercle limité, devient un sujet public se retournant contre celui qui a le plus à perdre, celui qui a fait preuve de malignité. Le troll se retrouve confronté à un groupe outragé bien plus large que la victime qu'il entendait pourfendre, surtout s'il a lancé de grotesques menaces de «procédure bâillon».
Un exemple de MP:
«Les insultes et injures antisémites sur la page Bretagne Presse sont insupportables. (NDA parlons en!)
Vous vous mettez du côté d'une poignée d'imbéciles qui s'offusquent de rien...entraînant derrière eux une poignée de cerveaux vides
Cessez d'y associer mon nom.»
Un exemple de commentaire:
«C’est juste, et je redis ici ce que j’ai beaucoup dit : ces gens sont petits, petits, petits, dans tous les sens du terme, leurs mots parlent contre eux ; ils n’ont de pouvoir que celui qu’on leur abandonne… Face à la parole de xxx et yyy, ils oscillent entre embarras et franche bêtise, passent leur journée à mollement masquer les commentaires haineux et antisémites sur leurs canaux de communication… La lie…»
Pour information, le commentaire, immédiatement enlevé, qui aurait pu être qualifié d'antisémite sur la page Bretagne Presse a été posté par une personne que l'on retrouve en soutien de Markowicz... C'est clair, non? Alors puisque le corbeau parle d'antisémitisme et puisqu'il ne laisse pas la possibilité de répondre en privé, on lui demande, ici de produire les commentaires anti-sémites de la page Bretagne Presse auxquels il fait référence.
A suivre.