Communiqué de presse du 25 mars 2012 à 17 h 35
Franck Cammas et ses hommes ont passé les premiers la deuxième marque virtuelle de la limite des glaces et plongent depuis minuit vers le cap Horn, encore distant de 2.000 milles. Groupama 4 maintient l'écart sur les Américains et conforte son avance sur les Espagnols, alors que les Néo-Zélandais ont décidé de faire une escale technique dans le port chilien de [[Puerto Montt]].
Le rythme s'est de nouveau accéléré depuis que Groupama 4 n'est plus limité par les marques virtuelles des glaces. Il devrait encore augmenter vers 23 h UTC quand la brise d'ouest-sud ouest (35 noeuds) de ce dimanche midi va laisser place à un flux retournant au sud-ouest, mollissant à 25 puis 20 noeuds après le lever du jour (heure locale). Il y aura certes une phase difficile à cause de l'état de la mer, mais il faut s'attendre, dès lundi matin (heure française), à des vitesses supérieures à 20 noeuds voire à 22-25 noeuds. D'abord parce que les conditions de navigation vont progressivement devenir plus maniables, mais aussi parce que le vent est plus favorable par devant. Le leader aura toujours un temps d'avance et devrait donc creuser l'écart vis-à-vis de ses concurrents.
Pour les Néo-Zélandais, cette étape est un tournant dans la course. Leur problème structurel de cloison avant n'est toujours pas circonscrit. Chris Nicholson a décidé de faire route plein Est vers Puerto Montt à environ 2.400 milles pour, d'un côté être certain que Camper sera parfaitement en état pour passer le cap Horn, de l'autre pour diminuer les efforts sur la coque dans des conditions météorologiques moins rudes. Ce détour leur rend le podium inaccessible à Itajaï, et ils pourraient même laisser la quatrième place à Abu Dhabi, pas très chanceux depuis son nouveau départ d'Auckland. Le voilier émirati est empêtré dans les petits airs qui suivent la grosse dépression que les leaders contournent. Il ne va pouvoir réellement redémarrer que lundi soir, avec plus de 1.000 milles de retard...
Il ne reste donc plus que les trois plans Juan Kouyoumdjian pour viser le podium au Brésil. Mais attention, la route est encore longue, il y a encore 4.000 milles à couvrir, dont les deux tiers dans une forte brise ! Les équipages qui ont retenu les rênes de leur monture ces derniers jours, vont pouvoir naviguer à bride abattue. En arrivant sur la bordure Nord de la dépression australe qui entame sa descente vers la péninsule antarctique, les trois leaders vont en effet profiter d'une véritable « coulée » de vent de nord-ouest dès lundi midi, une « avalanche » nettement moins froide, moins violente (25-30 noeuds), moins tortueuse, car la mer va se ranger progressivement. Il n'y a donc plus aucun obstacle sur la route du cap Horn, mais il faudra de nouveau être prudent à son approche...
Car la dépression qui s'étiolait en descendant vers l'Antarctique, retrouve de la vigueur en se compressant sur la Terre de Graham. Dès mardi midi, c'est de nouveau 35 à 40 noeuds de vent établi de secteur Ouest qui attend Groupama 4 et ses deux poursuivants ! Le passage dans le détroit de Drake s'annonce mercredi très violent avec une mer très grosse et des grains à plus de 50 noeuds... Franck Cammas et ses hommes ont donc le dilemme suivant : ils peuvent aller très vite ce lundi et même probablement friser voire dépasser la limite des 600 milles en 24 heures dans des conditions « raisonnables » et « maniables » (huit mètres de creux, 25-30 noeuds de vent, un ris dans la grand-voile et gennaker de brise). Ils feraient ainsi le break avec leurs poursuivants qui bénéficieront de conditions un peu moins favorables.
Mais ensuite ? Pourront-ils aller assez vite pour passer le cap Horn avant mercredi midi, au moment où le front associé à la perturbation régénérée dans la mer d'Amundsen va franchir le détroit de Drake ? A ce jour, ce n'est pas du tout évident : soit il ne faut pas aller trop vite ces heures prochaines, soit il faut mettre le maximum de charbon pour passer avant la tempête australe. Dans le premier cas, les trois plans Juan Kouyoumdjian seront probablement très groupés au cap Horn ; dans le deuxième cas, Groupama 4 bénéficiera d'excellentes conditions pour remonter vers le Brésil, quand ses deux poursuivants devront freiner pour laisser passer le plus fort du coup de vent austral... Réponse dès lundi midi !
1 - Groupama à 4029,3 milles de l'arrivée ;
2 - Puma à 47,9 milles du leader ;
3 - Telefonica à 120,4 milles du leader ;
4 - Camper à 298,4 milles du leader ;
5 - Abu Dhabi à 935,9 milles du leader ;
6 - Sanya - Abandon.
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