Voeux pour les langues déposés par EELV et UDB hier au Conseil régional de Bretagne. L'UMP n'a pa

Communiqué de presse publié le 30/03/12 12:25 dans Politique par Yannik Bigouin pour Yannik Bigouin

La diversité linguistique et culturelle dans le monde est un enjeu majeur pour les années à venir. En France, les langues régionales et en particulier les langues bretonne et gallèse font partie des langues classées « en danger sérieux d'extinction » selon l'Unesco. Ceci doit appeler une politique volontariste de sauvegarde et de développement des langues et cultures bretonnes et des actions significatives conduites en partenariat avec les différentes collectivités territoriales et l'État, qui a une responsabilité particulière sur cette question.


En effet, la France a ratifié la « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » ainsi que la « Convention sur la sauvegarde du patrimoine immatériel de l'humanité » de l'Unesco. De plus, la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République a introduit dans la Constitution un article 75-1 qui indique que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».

Par ailleurs, la présence de cet article au sein du titre consacré aux collectivités territoriales donne toute sa légitimité à celles-ci pour conduire des actions de promotion et de développement des langues régionales en lien avec l'État.

Pour la Région Bretagne, les langues bretonne et gallèse constituent un élément fondamental qui participe de l'identité et de la personnalité de la région, non seulement comme partie intégrante du patrimoine régional, national et mondial, mais également comme contributeur à l'identification du territoire, au renforcement du lien social et à l'ouverture au monde.

C'est pour ces raisons que la Région Bretagne conduit une action volontariste en ce domaine en lien avec ses partenaires publics et privés et a pris position en faveur du développement des langues de Bretagne, à travers notamment l'adoption de plusieurs vœux en ce sens.

L'objectif est aujourd'hui de franchir une nouvelle étape et de permettre à toute personne d'accéder à la connaissance des langues et cultures de Bretagne et de participer à leur transmission, conformément aux textes internationaux :

– en leur assurant une place accrue dans les médias audio-visuels, à des heures de grande écoute ;

– en encourageant davantage la création littéraire, théâtrale, musicale et cinématographique dans les langues de Bretagne ;

– en développant les enseignements des langues bretonne et gallèse par une politique d'offre généralisée telle qu'elle s'applique déjà dans d'autres territoires de la République (Corse, Pays basque) ;

– enfin, en favorisant la pratique sociale des langues bretonne et gallèse par leur introduction dans l'espace public (signalisation, accueil dans les lieux publics, documents administratifs comme cela se pratique déjà au Pays basque…).

En conséquence :

- Le Conseil régional de Bretagne s'associe à l'appel « Deomp De'i! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d'asambl » ;

- Le Conseil régional de Bretagne demande à l'État de ratifier la charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe et de prolonger cette ratification par l'adoption d'une loi cadre permettant pour chaque région la reconnaissance, la protection, la promotion et le développement de leurs langues et de leurs cultures dans la société d'aujourd'hui ;

- Dans le cadre de la nécessaire décentralisation, le Conseil régional de Bretagne demande à disposer de la compétence en matière de politique linguistique et des moyens dédiés.


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