Tous les étés, les touristes viennent des quatre coins de la France et même d'au-delà, pour voir la Pointe du Raz. Ils se garent au parking (payant) et font les trois kilomètres aller-retour pour voir ce penn-ar-bed où l'océan se fracasse. Pour les touristes, le Cap-Sizun c'est la Pointe du Raz. Pour les Bretons c'est un peu plus, d'abord il y a le mythique phare d'Ar Men au large de l'Île de Sein et puis le tout autant emblématique village de Plogoff, lieu d'une épique bataille contre le projet d'implantation d'une centrale nucléaire en 1980. Mais le cap Sizun, c'est aussi un formidable bout de Bretagne, un des plus sauvages et un des plus beaux.
La côte qui va de Douarnenez à la pointe du Van est la plus sauvage de toutes les côtes bretonnes. Celle qui ressemble le plus à l'Irlande. La mieux préservée car il n'y a pas de route côtière mais un sentier des douaniers d'une beauté époustouflante et des corps de ferme qu'on aperçoit à peine tant ils sont enterrés à l'abri des éléments. On dit que seuls les gens qui sont nés ici peuvent y vivre tant les hivers sont venteux et humides. Ce cap est entouré de légendes, de vieilles histoires de contrebande et, pendant la seconde guerre mondiale, des lieux de départs clandestins de résistants vers l'Angleterre.
Le phare du Millier est une maison-phare située sur cette côte nord du cap Sizun, sur la commune de Beuzec-Cap-Sizun. Il a été automatisé en 1993. Il est tout près d'un moulin à eau, le moulin de Keriolet, qui a été restauré et qui fonctionne. Oui il produit de la farine ! L’association «Phare en Cap» a pour but de mettre en valeur ce patrimoine maritime breton et tout particulièrement celui de la baie de Douarnenez et du Cap Sizun.
Le premier projet devrait ouvrir en septembre 2016. Ce sera un «musée des gardiens de phares» dans la maison de l'ancien phare du Millier. De nombreuses activités sont prévues cet été pour lever des fonds dont une traversée à la nage de la baie de Douarnenez le 12 juillet. Vous pouvez participer au financement sur le site (voir le site)
■À propos du phare d'Armen dont il est question ici, je me souviens encore du livre de Jean-Pierre Abraham (1936-2003), un Breton né à Nantes, intitulé Armen. (Voir sa page wiki).
Il a été trois ans gardien de ce phare. Du vécu, donc. Et si bien raconté que j'ai mis plusieurs jours à me défaire de cette humidité qui suintait aussi dans les mots...
Je le relirai avec plaisir.