UPPB / Un Enfer breton ?

Communiqué de presse publié le 24/06/14 21:43 dans Cultures par Simon Alain pour Simon Alain

L'UPPB a achevé, le samedi 21 juin dernier, son cycle du printemps 2014 sur la formule de Jean-Paul Sartre (1905-1980) : « l'Enfer, c'est les autres » (Huis-clos, 1944). L'Enfer étant pour Sartre « l'impossibilité de faire l'économie de la représentation que l'autre se fait de moi ». Autrement dit : c'est toujours « un enfer/mement ». Au contraire, pour René Descartes (1596-1650), l'autre m'offre la possibilité de me représenter moi-même et donc, pour ainsi dire, d'exister.

Autant dire que nous vivons actuellement, dans le cadre de la relation entre la Bretagne et la France, un véritable « enfer », à savoir que cette dernière continue de refuser que la Bretagne puisse exister « en-dehors de sa représentation à elle ». D'où la captivité bretonne et l'incapacité d'agir. Voire l'inexistence ! Car chez Sartre, le néant n'est pas «rien», mais la totale indifférence, soit «la non-considération de la réalité».

Ainsi que le rapportait « Bretagne Prospective » la semaine dernière (dans un article consacré à la réunification) : « le problème réel auquel la classe politique française doit faire face actuellement est le renouvellement de son logiciel de pensée ». Relire Descartes en 2014 (année d'Anne de Bretagne) consiste exactement en cela : renouveler notre logiciel de pensée à nous autres, Bretons et, tant que faire se peut, aider les Français à renouveler le leur. Ce qui est loin d'être gagné, tant ceux-ci (et parmi eux certains Bretons) ne comprennent rien au mouvement des Bonnets Rouges.

Ne rien comprendre aux Bonnets Rouges, c'est ne rien comprendre à la Bretagne (à son existence, à son histoire, à son esprit). Celle-ci «préexiste» au mouvement et celui-ci la «relève» à un moment où, une fois de plus, on la force à genoux. Répétons-le à nouveau : ce mouvement n'a ni programme, ni stratégie, mais il permet déjà de se défaire de l'hypocrisie et du cynisme de certains élus bretons qui, pour ne pas les nommer, desservent non seulement la Bretagne mais qui, en outre, l'humilient (ce qui est bien la dernière des choses dont elle ait besoin en pareille situation). Nous saurons nous en souvenir.

La Bretagne est « la conscience de la France », et le philosophe Descartes n'y est pas pour rien. De par sa spécificité et son existence, la Bretagne oblige la France à réfléchir et à faire retour sur elle-même. Elle l'empêche de céder complètement au climat de décomposition ambiant. Il n'y a rien de plus beau que d'exister dans l'esprit d'un autre : tant que nous n'aurons pas compris cela, nous vivrons, comme le formule Sartre, un véritable « Enfer ».

L'UPPB reprendra ses activités en septembre, lors de la publication des volumes 2 et 3 de ses « Cahiers » (sessions automne 2013 - printemps 2014 / automne 2014 – printemps 2015). Tous à Nantes ce samedi 28 juin!

Bevet Breizh.

Simon Alain

www.simonalain.com


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