Dimanche 30 novembre, une des plus grosses manifestations régionalistes qui aient eu lieu en Alsace depuis longtemps a rassemblé 3 à 4 000 personnes dans le centre ville de Colmar. C'est le renouveau de l'autonomisme en Alsace, avec la complicité involontaire du gouvernement.
Quelle mouche a donc piqué le Ministère de l'Intérieur quand il a souhaité « mettre les organisateurs devant leurs responsabilités » s'agissant d'une manifestation contre la fusion forcée de l'Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardennes ? Plusieurs services de police avaient, soi-disant, eu vent du fait que des « casseurs » voulaient l'infiltrer (voir notre article).
Le Collectif «Les Alsaciens réunis » s'est laissé impressionner par cette curieuse communication que le préfet accompagnait d'une profession, un peu saugrenue, de ne pas vouloir attenter à la liberté de manifester. La manifestation officielle était donc annulée, mais le résultat de cette brillante manoeuvre a été que, non seulement, Unser Land-Le Parti alsacien a pu la maintenir « hors de tout cadre légal », selon l'aveu même de la Préfecture du Haut-Rhin, et, elle a rassemblé plus que celle de Strasbourg, le dimanche précédent.
Dimanche 30, à 15 heures, la place de la gare de Colmar était égayée par les couleurs vives des drapeaux alsaciens, celui de la Région Alsace (combinaison de rouge, or et blanc des blasons des départements) et le drapeau « Rot un' Wis » (Rouge et Blanc), créé en 1872 et qui déploie des couleurs traditionnelles dans le monde germano-austro-suisse (voir notre article). Comme le gwenn ha du, cet emblème prend le dessus de manière évidente, y compris sur les édifices publics, et on voit les deux couleurs déclinées de différentes manières. Personne ne sera surpris d'apprendre qu'au moins trois drapeaux bretons étaient aussi présents, l'un des porteurs étant coiffé d'un bonnet rouge. Un drapeau corse était aussi de sortie. Un défilé s'est ensuite dirigé vers la préfecture devant laquelle ont eu lieu des prises de parole des dirigeants d'Unser Land et d'invités bretons.
Une centaine de motards s'étaient auparavant concentrés à Obernai avant de faire une opération-escargot sur l'autoroute pour se rendre à Colmar où ils ont été accueillis au milieu des fumigènes. Une cinquantaine de cyclotouristes les ont rejoints à l'entrée de la ville, ainsi que de jeunes conducteurs de Vélosolex.
La présidente d'Unser Land-Le Parti alsacien, Andrée Munchenbach, adjointe au maire de Schiltigheim, et connue pour ses convictions écologistes, a appelé à la résistance et à la défense de la Heimat alsacienne, tout en signalant, qu'en France « manifester peut être mortel ». Jean-Georges Trouillet, vice-président du parti, a dénoncé la phrase méprisante de Manuel Valls (« il n'y a pas de peuple alsacien ») et a précisé ( qu'il n'avait) « rien contre les Champenois ou Ardennais », mais, « nous n'acceptons pas une telle remise en cause de notre identité, ou encore de notre langue. Nous n'acceptons surtout pas de ne pas être consultés sur notre avenir… ».
Les deux grandes banderoles portées en tête de défilé étaient révélatrices, car la première, en alsacien, proclamait : « Elsasser sin mir, Elsasser bliewe mir » (Alsaciens, nous sommes, Alsaciens nous restons) et la seconde plus radicale : « L'Alsace avec ou sans la France ». Une pancarte manuscrite énumérait les dates des 5 annexions de l'Alsace depuis 336 ans, de 1678 à… 2014, et proclamait : « Trop subi, trop trahie, notre futur, c'est l'autonomie ».
Pour annoncer la manifestation précédente, Unser Land-Le Parti alsacien avait rappelé, qu'il y a exactement 100 ans, le Maréchal Joffre, entrant dans l'Alsace reconquise, déclarait à Thann : « La France vous apporte, avec les libertés qu'elle a toujours représentées, le respect de vos libertés à vous, des libertés alsaciennes, de vos traditions, de vos convictions, de vos moeurs. » et la commentait ainsi : « cette phrase historique, chaque Alsacien la connaît. Si les mots ont vraiment un sens et que la France n'a qu'une parole, c'est le moment de la tenir » .
Fait remarquable, le président du Conseil général du Haut-Rhin, Charles Büttner, dans la ville siège du département, était venu à la manifestation, ainsi que d'autres élus, dont Christian Chaton, conseiller général, maire de Sainte-Marie-aux-Mines, et le maire écologiste de Kaysersberg, Henri Stoll, sans se soucier, ni de l'ambiance frondeuse, ni de son caractère théoriquement illégal. Charles Büttner a publié, ensuite, un communiqué officiel, disant : « J'étais heureux d'être là au milieu d'hommes et de femmes de toutes générations, notamment ces très nombreux jeunes qui manifestaient dans la bonne humeur et avec conviction. C'était une communion d'hommes et de femmes qui ne peuvent accepter l'humiliation, qui refusent le déni de leur identité et qui ne demandent que le respect de ce qu'ils sont ».
C'est donc un triomphe pour Unser Land-Le Parti alsacien, qui, ayant eu une couverture médiatique locale inespérée, ne peut plus être mis à l'écart par les partis parlementaires de droite et du centre, d'autant qu'il est situé plutôt au centre sur le spectre politique. Il a obtenu, brièvement, en 2011, avec David Heckel, le siège de conseiller général de Sarre-Union. Membre comme l'Union démocratique bretonne, de la Fédération Régions et peuples solidaires qui réunit des partis autonomistes et régionalistes de France, il va devoir muscler son fonctionnement, et pour faire face à l'afflux d'adhérents et affronter la compétition pour se partager les dépouilles de la (faible) gauche socialiste en Alsace qui a trop suivi les pulsions jacobines de Hollande et de Valls.
Christian Rogel
■En ce qui concerne RPS ... oui ce sont au mieux des autonomiste au pire des régionalistes .
Bonjour a tous ,
ou comme on dit en Bretagne:
«Demat d'an holl».
Si je suis ici aujourd'hui ,
c'est dans le but de témoigner pour les Bretons et la Bretagne,
de notre solidarité,
envers VOUS,
le peuple d'Alsace ...
Afin de témoigner notre solidarité envers votre NATION!!!
NOUS,
nation bretonne,
nous vous rejoignons de ce combat...
1- Pour dire NON a cette fusion qui vous a était imposé,
sans qu'aucun referendum ne vous est été proposé par le pouvoir centrale de paris ...
2-Egalement,
en tans que breton,
pour réclamer a paris ce qui nous revient de droit ,
la réunification de la Loire atlantique en Bretagne....
NOUS ,
peuples minoritaires...
( Je salut au passage les Savoisiens, Niçois, Corses, Occitans et les Basques qui je l'espère nous regardent )
Nous réclamons un droit de réponse...
Suite a cette réforme ,
( véritable affront faite a nos légitimités en tans que nations )
Nous réclamons a Paris:
1- Une dévolution du pouvoir centrale aux dites régions et nations qui les composes,
2- L'autodétermination des peuples ou droit de nation a disposer de nous même,
3- Notre autonomie politique et économique par le retour de nos institutions,
(Parlement, chambre des comptes) ,
4- L'enseignement des langues et histoires des peuples dans NOS régions/nation,
5- Ainsi que le transferts des compétences aux régions/nation à la manières des «landers» Allemands et/ou «cantons» Suisse ...
PARIS n'a trop longtemps méprisé nos peuples ...
Il doit se rendre compte ...
Que nous existons ...
Il doit se rendre compte.... que... s'il ne veut pas composer avec nous, il le fera sans nous
Après tous, si l'état français ne nous considère pas , pourquoi devrions nous le considérer ??? ....
Envoyons lui ce message...
«ALSACE / BRETAGNE UNI CONTRE PARIS»
...
ENTEND NOUS PARIS ,
car les assises de ton pouvoir,
ne sont pas aussi stable qu'ils ni paraissent !!!
ENTEND NOUS,
car tu n auras bientôt plus mots a dire !!!
Et comme on dit en Bretagne...
BEVET BREIZH DIEUB
Comme on dit ici chez vous en Alsace ...
ELSASS FREI .....
Ah ben après, libre aux mordus, aux accrocs, aux dépendants, aux formatés grave, de répartir les choses selon l'impérial schéma binaire qui, s'il n'est pas sans fondement, ne suffit pourtant pas à rendre compte de toutes les réalités existantes et en particulier les nôtres, coupant de plus trop souvent en deux de légitimes solidarités de terrain.
Ainsi donc, parce qu'il y a plus de trente ans, le Marseillais Defferre avait exigé de Mitterrand une régionalisation refusée à de Gaulle une quinzaine d'années auparavant, on avait fini par croire que le PS n'était pas un parti tout à fait jacobin. D'autant que le courant Rocard était girondin, que bien des électeurs socialistes l'étaient également et qu'une fois dans l'opposition les élus en place chez nous jouaient leur partition avec talent sur l'air de la Bonne du Curé : «J'voudrais bien, mais j'peux point !».
Bonne volonté quand même, qu'on se disait. Ah, eux aussi, ils en gros sur le coeur ! C'est bien simple : ils ne décolèrent pas !
S'il n'en tenait qu'à eux, c'est sûr que ça changerait de note ! Et pas qu'un peu ! Ouyouyouille, je ne te dis pas. Ca euh... valserait !
Et puis les équipes finissent par changer. Les politiques par se faire. Et les constats par s'imposer.
Maintenant que le voile est définitivement tombé sur la forfaiture de nos députés bretons (pas tous, mais quand même) le jacobinisme à l'oeuvre par l'équipe au pouvoir, en particulier pour nier nos amis alsaciens et pour proroger notre handicap immérité, apparait dans toute sa limpidité. Et sa brutalité.
Car régionaliser mieux et à moins cher, au départ : bingo ! On était preneur !
Bien sûr : quel découpage, quelles compétences, quelle efficacité et quelles économies ? Mais le processus était engagé.
Les compétences : «On verrait plus tard !». Plaf ! Bof, on n'a pas pas tous la même logique, mais bon, voyons la suite. En plus avec tous les Bretons qu'on a au gouvernement, ce serait bien le diable si...
Ah ben on a bien fait d'attendre : on aurait regretté d'avoir loupé le spectacle !
Découper la France sur un coin de table en une après-midi pour la partager comme un butin entre associés, relève plus du découpage de l'Afrique coloniale que du processus démocratique en usage à notre époque. Amalgamer sans consultation des territoires entiers ne glorifie pas non plus de la démocratie participative la plus exemplaire !
Et puis, nier le peuple alsacien, tout de même, il fallait oser !
Ce qui n'était pas possible sans une belle dose d'inconscience. Inconscience du réel, je veux dire, méconnaissance. Et décalage complet avec la méthode adéquate... Le repli défensif sur un Etat jacobin autoritaire et simpliste peut préserver un moment la main-mise d'un pouvoir central en mauvaise posture, mais cet avantage provisoire est aussitôt annulé par le fait têtu qu'on ne peut effacer les réalités humaines forgées par les siècles et parfois, comme la Bretagne, plus du millénaire.
Les pouvoirs passent, les Etats, surtout hors-sol, ont une durée de vie limitée prévisible. Les erreurs peuvent être plus ou moins réparées. L'avenir peut reprendre ses droits. Mais par qui, si l'on convoque à notre secours le seul schéma binaire gauche/droite du début ? Ou alors on recommence à croire candidement ?
Il faut d'autre part assigner l'Etat français devant un tribunal international pour entreprise génocidaire en Bretagne.
Il n'y a que ces deux démarches qui peuvent nous sortir de la situation coloniale dans laquelle nous sommes.
Aucun parti ni aucune association ne semble vouloir pour l'instant entrer dans cette démarche.
Mais nous n'obtiendront rien de la part de l'Etat français qui est notre Ennemi. Et pas que le notre.
La réforme territoriale le montre une fois de plus.
«la résolution des trois députés socialistes, membres de la commission des Affaires Etrangères Benoît Hamon (Yvelines), Gwenegan Bui (Finistère) et François Loncle (Eure), »proposant que l'Assemblée nationale adopte une résolution invitant le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine au côté de l'Etat d'Israël ».«
Deux des députés à l'origine de cette résolution pour la reconnaisance d'un Etat palestinien sont »bretons« : Hamon, et Bui (remplaçant de Lebranchu)
Hamon, Bui (et Lebranchu) sont tout trois contre la réunification.
»C'est donc pour cela qu'il faut demander à Israël de voter une résolution pour la reconnaissance des Etats Corses et Bretons, histoire de rendre la politesse..."
Je n'ai pas remarqué que les Juifs, en France, aient beaucoup soutenu la réunification de la Bretagne.
Je n'ai pas remarqué que le Crif (soutien inconditionnel de l'Etat israélien), la Licra, ou la LDHF aient jamais porté leur appui aux revendications bretonnes, ou basques, ...
Pourquoi ne pas demander au Crif, à la Licra, etc, de se positionner sur les revendications bretonnes ?
Que voulez-vous dire ?
«Que viennent faire les Juifs là-dedans ? Ils ne sont pas une organisation politique. Si les organisations parisiennes que vous mentionnez intervenaient dans l'organisation politique de la France ce serait vu comme parfaitement saugrenu.»
Mais qui décide de «l'organisation politique» de la «france» ? Les Alsaciens ? Les Bretons ?
Moi on ne m'a pas demandé mon avis. Et on n'a pas demandé leur avis aux Alsaciens.
Il faut donc bien se demander QUI décide de «l'organisation politique» de la france !
On peut répondre dans un premier temps : Valls. Mais qui est Valls ?
Je suis déjà profondément choqué par certains des messages qui sont affichés, je n'ose imaginer la violence de ceux que vous avez rejeté. Continuez à être vigilent, nos petites préoccupations régionales me semblent tout d'un coup bien dérisoires face à tout cela...