Une votation c'est quoi ? Ce mot français qui était tombé en désuétude est utilisé en Suisse pour désigner les référendums d'initiative populaire. En Californie, on appelle ces référendums «propositions», ils sont constitutionnels depuis 1911, au niveau des communes, des comtés ou de l'état. En France, rien de tel, l'état, les gouvernements de gauche comme de droite, ont toujours refusé de donner de tels pouvoirs aux citoyens. Les parlementaires n'ont pas l'intention d'abandonner une partie de leur pouvoir, d'autant plus que la branche législative en France est largement dominée par l'exécutif. Il y a eu des faux-semblants, des lois «convolutées», des droits donnés aux élus, mais jamais de référendums d'initiative populaire. Il y a un an, le Parlement a adopté une loi de «référendum d'initiative partagée». C 'est un référendum qui peut avoir lieu que s'il est signé par un cinquième des parlementaires et 10% du corps électoral soit 4,5 millions de citoyens ! Une vraie farce....Une autre raison qui fait peur, voire donne des cauchemars aux députés, c'est la fameuse proposition 13 passée en Californie en 1978. Elle interdit à l'Etat d'augmenter les impôts ! Pour préciser, en Suisse comme en Californie, un référendum qui passe devient la loi du pays dès le lendemain et rien, pas même le parlement ne peut la changer sauf un autre référendum !
Suite au refus de la Cour constitutionnelle d'Espagne de valider l'organisation d'un référendum par la généralité de Catalogne, les Catalans ont mis en place un référendum, non pas organisé par le gouvernement catalan, mais par les citoyens eux-mêmes. Il a eu lieu le 9 novembre 2014 comme d'ailleurs déjà en 2011 et 2012. Aucune loi en Espagne, comme d'ailleurs en France, n'interdit aux citoyens d'organiser des référendums eux-mêmes, qui, pour les distinguer des référendums officiels peuvent très bien être désignés par le mot «votation». Les mairies ont parfaitement le droit d'aider ces initiatives en fournissant des locaux et des conseils et même les listes électorales. (voir le site) pour la procédure.
L'association DIBAB (qui veut dire décider en breton (voir le site) ), lancée à Rennes le 25 octobre a pour but d'organiser sur les cinq départements bretons, et dans un maximum de communes, des votations autour de deux questions :
Si oui, êtes-vous pour la fusion des conseils départementaux et du conseil régional au sein d'une Assemblée de Bretagne ?
Vendredi dernier, DIBAB a organisé une réunion publique à Quimper pour expliquer les enjeux et les procédures pour organiser des votations en Bretagne. Une Catalane, Judit Cusido, était venue expliquer son expérience. Catherine Milin, Guillaume le Pape et Naïg le Gars ont présenté DIBAB. La route est longue mais possible. Elle peut se résumer par le proverbe chinois : «un voyage de mille lieues commence par un pas». Une commune du pays de Retz, Saint-Viaud, a déjà répondu favorablement afin d'aider cette initiative. La première votation aura donc lieu le 30 novembre prochain.
■Attention cependant, et ceci est vrai pour toutes les initiatives bretonnes : tout assaut d'infanterie à bulletins doit être précédée d'une préparation d'artillerie médiatique.
Autrement c'est le casse-pipe assuré.
Et c'est là que, malgré la vaillance de quelques escouades de passionnés, il faudra faire preuve d'imagination et d'efficacité pour accroître et multiplier les forces agissantes..
Heureusement, nous sommes à l'ère du web rendant possible bien des choses qui ne l'étaient pas avant.
Je dis celà, parce que les sondages sur la réunification de la Bretagne effectués par les anti réunification comme Ouest France et les collectivités locales utilisent un questionnaire à entrées multiples de telle sorte à noyer la vraie réunification de B5 dans des options secondaires voire fantaisistes pour qu'elle n'obtienne pas les 50%.
Certains de ses sondages ne tiennent pas compte des indécis, voire même les classent parmi les opposants.
«-Quelle ville, Nantes ou Rennes voulez-vous comme capitale ?
-Souhaitez-vous l'autonomie de la Bretagne ?»
Je n'ai pas d'idées pour d'autres questions, mais sur ces exemples, c'est NON.
Pour la capitale, on sait à l'avance que ce ne sera pas facile. Attendons de voir si cette opération rencontre le succès avant d'y ajouter cette difficulté.
Même chose pour l'autonomie, ne mettons pas la charrue avant les boeufs. Nous ne sommes pas réunifié. Ce genre de question fait peur, c'est le meilleur moyen pour permettre la caricature réunification = indépendance.
Rien que la présence de la 2e question est critiquable, c'est suffisant.
@ABP
Je pensais avoir envoyé un message à ce sujet. Pas grave.