(Rien à voir avec l'actualité immédiate, encore que…. Gant ar bed o tont, ne lavaran ket. Je n'ai pas la prétention de proposer des solutions aux difficultés économiques présentes de la Bretagne, ni aux différents conflits meurtriers en cours dans le monde. C'est une rêverie fraternelle que je propose aux lecteurs d'ABP.)
France 2 a diffusé le samedi 9 novembre 2013, à 13h15, un documentaire qui incitait à la méditation. C'est après avoir assisté à sa diffusion que j'ai écrit le projet du présent texte. Comme on le voit, je l'ai retenu plus d'une année ! La multiplication de bateaux chargés de malheureux en Méditerranée et les événements de Charlie Hebdo me poussent à le reprendre et à le publier. On voyait dans le film un village de Calabre où sont hébergées des jeunes filles migrantes venues d'Erythrée. Pour l'instant, c'est l'Europe qui paie pour leur accueil : 20 ¤ par personne et par jour, au lieu de 70 pour tenir quelqu'un enfermé dans le centre de transit de Lampedusa. Ça se passe si bien à Acquaformosa qu'on peut penser qu'un jour ces jeunes filles se débrouilleront toutes seules, deviendront européennes, par exemple en se mariant. C'était très émouvant de les voir se balader, faire leurs courses dans l'épicerie locale ; d'accompagner de petits enfants noirs d'autres familles à l'école (désormais sauvée près avoir été menacée) en empruntant le bus scolaire (sauvé) ; et de se réjouir avec de vieux Italiens de cet apport de sang neuf. Ils peuvent comprendre, les Calabrais : la plupart d'entre eux ont été travailleurs immigrés en France, en Allemagne, avant de revenir couler leur retraite au pays ; et ce sont des Albanais qui ont créé leur village il y a quelques décennies ! Impossible de ne pas nous souvenir que nous sommes nous aussi, Bretons, au moins culturellement, des descendants de migrants, venus au haut moyen âge de l'autre côté de la mer. (Un examen de mon ADN par la société américaine 23andMe m'a révélé que j'avais aussi au moins un Viking dans mes ascendants… l'un de ces farouches envahisseurs, massacreurs de moines armoricains ! Petra rin, mignoned, e-giz-se 'mañ ?)
En revenant au temps présent après ce visionnage, j'imaginais une Bretagne « envahie » à l'avenir par des migrants contraints à l'exil par des causes tant économiques que climatiques. Je voyais mon village léonard habité par une population majoritairement colorée ; doté de trois ou quatre restaurants, indonésien, afghan, malien ; proposant le samedi soir, en alternance, des festoù-noz et des soirées plus exotiques… Ça me plaisait plutôt ! Et ça plaisait à tous mes voisins « ensouchés », des enfants aux vieillards ! Ils sont accueillants, les Bretons, et eux-mêmes voyageurs.
Il est intéressant de prendre un peu de recul et de nous interroger sur les valeurs démocratiques, laïques ou religieuses, auxquelles nous souscrivons. Le message chrétien a le premier affirmé que tous les humains se valent. Saint Paul l'a dit avec une force sans réplique : « Il n'y a plus ni Juifs ni Grecs, […] car tous vous n'êtes qu'un en Jésus-Christ » ( Épître aux Galates, 3,28, lesquels Galates étaient des Celtes !) Quelques siècles plus tard, la Déclaration des droits de l'Homme a repris le même postulat. Alors comment s'opposer à l'égalisation des salaires sur toute la planète ou, tant que ce n'est pas le cas, au transfert de nos industries dans des pays plus pauvres ? Ils ont encore davantage besoin de développement que nous ! Le Christ et Jean-Jacques Rousseau approuveraient !
J'ai publié, il y a vingt ans, un livre de conversation avec le philosophe chrétien René Girard : Quand ces choses commenceront… (Arléa, 1994). Nous n'étions pas d'accord sur tout puisque je suis athée, mais nous étions l'un et l'autre capables d'amitié en dépit de nos différends. Girard est un penseur extraordinairement puissant, qui explique la formation des sociétés humaines, de leurs institutions, à partir du « désir mimétique » ; à partir, en somme, tout à la fois de l'admiration et de la jalousie ! Seule la passion du Christ aurait mis fin au mensonge des mythes et nourrirait toujours l'évolution présente de la planète. Si on cherche alors à faire dire au philosophe « vers quelle fin », il n'hésite pas à répondre en souriant : « peut-être l'Apocalypse ». Si tous les hommes sont égaux, il n'y a aucune raison que survive ce monde si injuste. Si un Brésilien vaut un Français, et c'est le cas, pourquoi préférer un ouvrier de Guerlesquin à son frère de Sao Paulo ?
Qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas. Je ne propose pas pour autant de nous barricader derrière nos frontières. Au contraire. Je me demande « seulement » s'il ne faut pas nous préparer à des bouleversements considérables de notre environnement ; et notamment à des changements de notre Bretagne.
La faille, s'il y en a une, c'est que les morales universalistes oublient trop une dimension de l'homme, intermédiaire ente l'individu et l'humanité entière : l'identité culturelle, qu'on peut vouloir défendre aussi en faisant des poulets à Guerlesquin, pour continuer à y parler breton. Aucun État n'est moins bien outillé que la France pour envisager ce niveau. Un homme est un être pensant, parce que parlant. Pour parler, il faut une langue, laquelle est le trésor d'une communauté : mot interdit en France. Il est vrai que c'est une notion dangereuse si on s'en sert pour fermer et pour exclure. Mais sur ce terrain l'hypocrisie française est sans égale. Pour des esprits jacobins, toutes les communautés sont condamnables sauf la communauté française qui est admirable puisqu'elle représente l'humanité entière… Doctrine commune à la gauche robespierriste, à la droite bonapartiste, à l'extrême droite lepéniste.
Aux Bretons de savoir rester eux-mêmes, de « négocier leur différence », tout en s'ouvrant à celles des autres. Bon, on accepte quel pourcentage d'immigrés ? 75% ?
Michel Treguer
■S'ouvrir sur le monde, les Bretons sont plus un exemple qu'un contre exemple.
Les hommes se valent, oui, mais attention le problème c'est que tous les hommes ne pensent pas ainsi!
Et puis, si tous les hommes se valent, pourquoi acheter chez mon voisin ce qui peut être fait ailleurs...! (Bonjours l'idée de société humaine...)
L'égalité entre les hommes, c'est quoi au juste...? L'égalité des chances ou l'assistanat pour tous?
Le social-libéralisme ou le soviétisme!
A moins que ce ne soit l'égalité culturelle et politique, comme c'est le cas avec la République Française!
On adopte le standard officiel, et hop, plus d'inégalité... (Car dans l'Hexagone, on le constate, il n'y a plus d'inégalité...! Plus, ou PLUS!!!)
Sauf, que j'en connais qui voient comme modèle universel et égalitaire un autre profil culturel et politique que le Français Républicain,... le Musulman Islamiste! (Ca tombe bien, c'est d'actualité...)
Bien oui, si le seul but de l'humanité est l'égalité... c'est mal parti, on a déjà 2 modèles universaux (le Soviétique ayant échoué...)!
Et puis, en quoi le monde serait plus juste, si au nom de l'égalité, les indonésiens ou Maliens venaient s'installer massivement en Bretagne?
Un Breton aime voyager, il aime parfois s'installer dans l'un des nombreux pays du monde, mais il aime aussi et surtout vivre chez lui en Bretagne!
En quoi, ce souhait des Bretons serait différent pour les autres peuples???
En quoi, un autre humain ne serait heureux qu'en quittant son pays (pour venir dans un pays occidental)?
Ben oui, un Malien peut décider de vivre en Bretagne car il aime ce pays, OUI ça peut se comprendre!
Mais il serait très surprenant que l'ensemble des Maliens souhaitent quitter le Mali... car dans ce cas, c'est que le Mali n'existe pas ou plus, donc que les Maliens n'existe plus!
(Les Maliens ne seraient donc plus que la matière première humaine... charmant!)
Ben oui, si les Malins existent c'est que vivre sur ce territoire et y développer une culture et un peuple est possible! Alors, pourquoi cela devrait subitement devenir impossible?
Si nous Bretons avons quitter la Bretagne (l'Île), c'est en raison principalement d'un envahisseur qui n'avait rien à y faire...
Mais tous les Bretons ne sont pas partis, ils en restent encore beaucoup sur l'Île! (plus qu'en Petite Bretagne)
Et de plus, la péninsule armoricaine (ou ibérique) qui nous a accueilli ne nous était pas particulièrement étrangère bien au contraire...
Donc, certes la migration a toujours existé, mais c'est la forme massive qu'elle connait aujourd'hui qui n'est pas normale pour des Êtres Humains!
(Colonisation de l'Amérique mis à part... mais qui était un territoire avec des richesses et une très faible densité de population, comme la Sibérie ou l'Australie, ce qui n'est pas le cas pour l'Europe ou l'Asie)
A mon avis, Légalité c'est une négation de l'Etre humain, de sa diversité, de sa créativité, des cultures qu'il s'est construit, des territoires dans lesquels il s'est implanté et qu'il aime...
A mon sens, il n'y a qu'une seule égalité qui prévaut, celle d'avoir le droit de décider pour soit, en tant qu'individu ET en tant que peuple (Somme d'individus se reconnaissant dans un lien spécifique historique)!
Ben oui, ce n'est pas parce qu'on est Breton ou Malien que l'on ne peut pas avoir la même égalité d'être nous même et de constituer un peuple, une nation!
2 points qui à nous Bretons, nous sont actuellement refusés par le modèle universaliste Républicain Français.
«Donc, 75% d'immigrés dans un pays et chez un peuple qui n'a pas le droit d'avoir la même égalité que les autres....
C'est peut-être possible physiquement, mais ce serait pour sûr un ENFER à égalité pour chacun des individus qui y vivraient!»
Pourquoi vouloir créer l'Enfer!
Donc plutôt que de parler d'Egalité entre les hommes, parlons plutôt de «Respect» entre les hommes!
Ce que les modèles universalistes ne nous proposent pas...!
Un sujet qui va donner une avalanche de commentaires, j'en prends le pari.
Pour ma part, je ne crois pas qu'une telle société sera apaisée. De telles sociétés sont multiconflictuelles, multiracistes. L'apport en masse de populations étrangères est utilisé pour créer cette division afin de permettre un meilleur control par l'oligarchie. Sous convert des droits de l'homme et toute la rhétorique développée depuis 2 siècles, il s'agit en fait de nous paraliser et culpabiliser.
Un peuple pour s'apanouir a besoin d'un territoire sanctuaire dans lequel il peut donner libre cours à son art, architecture etc...
Bien évidement cela n'empêche pas les échanges avec les autres, au contraire la découverte de l'autre est bien plus excitante que la découverte du même.
Il y a cependant un gap entre le philosophie et les contrats passés. Nos sociétés judéo-chrétiennes ont inventé des dispositifs visant se prémunir contre les accidents de la vie et de la vieilesse. Ce sont les assurances sociales, les responsabilités civiles, les cotisations retraite etc ... qui fait qu'une génération paye par exemple pour que celle qui lui aura donné vie aient un chemin décent vers la fin de vie. ça c'est le contrat social et ceux qui cotisent sont censés savoir pourquoi.
Nos sociétés ont même inventé des impots et des taxes mais ça c'était bien avant l'invention du social.
Aujourd'hui la question se pose de savoir si ceux qui cotisent pour le social versent pour une cause autre que celle prévue au contrat.
Beaucoup le pensent car la générosité universelle telle qu'elle est proposée n'est pas assortie du contrat qui va avec.
En effet, le cosmopolitisme généralisé fait disparaître les différences culturelles. La culture bretonne, profondément originale, n'a pu se développé et prospéré que dans le cadre de la société autarcique des campagnes bretonnes. Dès que les changements économiques portés par la France ont imposé plus de mobilité et d'ouverture, elle a commencé à dépérir.
Longtemps gardée en réserve, l'émotion d'alors s'est trouvée soudain réactualisée par les évènements sanglants de Charlie Hebdo. Est-ce parce qu'ils illustrent un échec face aux généreux idéaux caressés plus tôt ?
Tout porte à le croire, puisque, au fond, tout pourrait très bien se passer, ainsi que nous l'allons voir.
Premier témoin : cet idyllique village de Calabre, construit par des Albanais, avec ces jeunes femmes érythréennes dont «l'apport de sang neuf» et les mariages futurs préfigurent l'avenir de l'Europe, tout en égayant les «souchiens», vieux travailleurs émigrés revenus s'éteindre au pays...
Et en plus, c'est tout bénèf : cela coûte trois fois moins cher que le centre de rétention !
Si c'est là le seul schéma structurant et l'unique principe de régénération, on fonce tout de suite, même si les plus grincheux, comme autant de Saint Thomas, demanderont sans doute à aller vérifier sur place. Et du coup, on ne voit pas pourquoi on hésiterait à proposer à tous ce modèle édifiant d'harmonie unanimiste, certifié sur film.
Notamment aux Bretons, n'est-ce pas, qui, pour partie du moins, sont héritiers des migrations historiques de Grande Bretagne vers l'Armorique. Contrées à l'époque il est vrai toutes deux romano-celtiques à des degrés divers et entre lesquelles l'inter-compréhension était possible, ce qui reste quand même sensiblement moins pointu que l'exemple calabrais...
Idem pour le petit village léonard qui s'imagine déjà en reflet du modèle calabrais et qui trouvera sans problème dans l'accueillant concept, assez de clients pour ses quatre restos «colorés» et assez de spectateurs pour alterner les soirées exotiques avec les festoù noz. Il ne manque plus au tableau qu'une pagode et/ou une mosquée pour que le bonheur soit complet.
Le Christianisme posait déjà les bases d'une égalité entre les créatures de Dieu et d'un universalisme qui se laïcisera un millénaire et demi plus tard par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Feu vert donc, s'empresseront certains esprits échauffés. Pourquoi attendre demain ? Proclamons illico à l'échelle de la planète, le droit pour tous à l'internationalisme et au sans-frontièrisme suivis du multi-culturalisme bon teint qui va avec !
Et nous autres dans tout ça ? Jamais facile d'articuler le local et l'universel, sauf à considérer avec Garcia Lorca que «l'universel, c'est la local moins les murs».
Lorca ou pas et soucieux comme nous tous de sa chère Bretagne, l'auteur se refusera aux excès précités pour revenir sans joie aux réalités et aux contraintes, en questionnant, non sur une fermeture ou un repli sur soi étrangers à nos traditions, mais sur l'éventualité d'un pourcentage maximum, d'un quota tolérable de «néos» nécessaires....
Là-dessus, Michel Rocard eut à son heure des paroles de bon sens. Mais c'était dans le cadre d'un Etat.
Or, s'il reste aux Etats le pouvoir de réguler les flux entre le coeur et la raison, les nations sans Etat, comme nous autres Bretons, risquent, si elles ne prennent les devants, de souffrir sur un deuxième front pour leur identité propre.
A moins que...
A moins qu'elles n'acquièrent enfin les compétences politiques indispensables pour faire perdurer les anciens et intégrer les nouveaux : par le travail, les langues, l'Histoire, la culture. Ceci afin de ne pas être eux-mêmes «mangés avec (= par) les autres» comme le regrettait en substance à un micro l'un des frères Morvan à propos de bretonnants...
Ces compétences en main dans un territoire réunifié (statut particulier, fédéralisme républicain, mieux encore peut-être ?) : plus de réticences. Car c'est une Histoire et une culture singulières qui nous unissent, bien plus que le sang (fût-il mâtiné de Viking !), avec bien sûr une volonté de se projeter ensemble vers l'avenir.
Et dans ce cadre, je vois bien pour ma part des équipes de pionniers enthousiastes et laborieux venus de chez nous mais aussi d'ailleurs, ré-investir un Centre Bretagne dépeuplé pour y créer des activités novatrices, y bâtir des cités, et y faire à nouveau bourdonner la vie...
Quant au quota d'admis, cher Michel Treguer, ce n'est pour le moment pas nous qui le déterminons...
En France, l'ouverture sur le monde est réussie. Charlie Hedbo est interdit sur la moitié de la planète y compris à côté en Irelande : loi sur le blasphème. Je viens de lire dans un hotel : The Financial Time; un article explique qu'un juge Turc bannit Charlie Hebdo.
On peut traduire Camus, Zemmour, Le Pen en arabe, russe, chinois, turque, iranien ... je doute qu'il se passe quelque chose.
L'ancien débat est 2 blocs d'expression qui s'affrontent. Le pro immigration et l'anti. Zemmour conforte son camp.
«You can't win an argument» says Dale Carnegie.
La manipulation dans les médias est partout. Il faut étudier la psychanalyse pour décoder. Il faut lire «Psychologie des Foules».
Deni d'autrui, déni de soi-même, projection. Qui décode la technique des slogans flous ? Un politique (et ses consultants) lance une expression comme «repli sur soi», «ouverture sur le monde», «page sombre de l'histoire», «repli identitaire» et on l'on retrouve ces expressions utilisées par les foules.
Et puis arrive Houellebecq et sa contre manipulation, qui est aussi une manipulation.
La technique du cheval de Troie. On ne peut plus débattre comme avant avec Houellebecq sur les plateaux TV. Qui a essayé ?
En marge, je pense à une expérience vécue. Un patron démotivé se soumet à ses employés et leur annonce qu'ils choisiront leur augmentation. Selon les manuels de psychologie sociale, dans une telle situation les employés optiennent moins. Ce fut le cas.
Techniquement, il est tout a fait possible d'accueillir 50 millions d'immigrés en France.
Avec un PIB de 30 k¤ / habitant il y a moyen de partager et même de passer à 20k¤ / hab.
Il y a 1 milliards de gens dans la pauvreté.
Les anti ayant répondu 0%. Michel Treguer contre manipule et se «soumet» à la sincérité des pro immigration. Vous voulez 75% ?
Oui, des États « colorés », qui fortement « métissés » comme ceux que l'on dit Unis, comme le Brésil et autres certains états D'Amérique du Sud, l'Afrique du sud, …
Des régions comme l'Ile De France, PACA, Rhône Alpes, le Nord-Pas de Calais…
Des villes comme Massalia (Marseille) au métissage pourtant vieux de plus de 2000 ans (insuffisant apparemment), qui reste la ville très fortement criminelle, sinon la plus criminelle. N'oublions donc pas Paris, Lyon, Grenoble et leurs banlieues Etc…
Les observations intéressantes ( :0) de cette évolution « métissique » galopante qui apporte tant de bienfaits, qu'un métissage universelle est appelé de tous leurs v½ux par tellement « d'amis » qui veulent faire notre bonheur… Teeenndre vers l'Un et Indivisible : LE MÉTIS u-ni-ver-sel ! Français bien entendu. Si possible ! Un neurone, une couleur, un drapeau…
Absolument ne pas oublier les « métissages » d'une richesse incomparable, des âges, des ethnies, des religions, des partis et objectifs politiques etc… de notre Assemblée Nationale.
Ne pas oublier « cette mère de toutes nos bonnes lois », qui permet aux dégénérés « consanguins » dont je fais partie, de bénéficier _à défaut de pouvoir les apprécier_ des apports intellectuels, dynamiques, novateurs et progressistes de ce bouillon de culture(s) !
Une Réussite totale qui autorise le président perché Bartholome de dire tout le bien qu'il pense du « métissage » national. Qu'il recommande j'en suis certain (Comme vous Mr Treguer ?) sans doute aux campagnes bretonnes, berrichonnes, basques, alsaciennes, flamande et… j'en oublie (Pouah !!! Que d'uniformité en ces pays vaincus !)
Quel peut être le problème Mr Treguer, au pays de Gandhi, qui lors de sa décolonisation rendit nécessaire la création de zones attribuées aux musulmans, le Pakistan occidental et le Pakistan oriental (Bengladesh) ?... Une réflexion pour l'avenir de l'Europe ?...
Outre la violence des termes employés et l'utilisation du terme dégénéré qui nous renvoie à des théories de races pures et supérieures, il serait bon que les personnes qui écrivent ce genre de propos se renseignent un peu sur le travail et l'engagement des uns et des autres avant d'asséner de telles contre vérités.
Michel, mes salutations et mes meilleurs voeux pour cette année qui commence dans le tumulte et cette ignorance des autres, de leur culture, de leur identité et que tu as souvent combattus. combattu
Je trouve encore plus étonnant que l'auteur de ce commentaire considère que ces termes –avec « criminel »_ sont lancés de ma part comme un agression, une insulte à l'encontre de Michel Treguer, et tend à le faire penser aux internautes d'ABP.
En dehors du fait que je me suis peut-être mal exprimé et donc mal fait comprendre, je me pose la question de savoir quels sont objectifs éventuels d'une telle attitude.
Bref je n'ai pas de temps à perdre avec Philippe Guilloux qui se fait peut-être un film… de propagande pour une cause quelconque qui ne convient certainement ni à la Bretagne, ni aux Bretons !
Ceci dit, de deux chose l'une : Ou bien Michel Treguer ne voit pas dans mon commentaire ce que P.Guilloux veut y trouver, ou bien malgré tout, étant très respectueux de la « liberté d'expression » il a choisi de le mettre en ligne !... La décision dans le système d'ABP, lui appartenait entièrement.
Je préfère personnellement que ce soit la première option qui se soit imposée à lui. Car c'est la bonne…
Michel Treguer, que je salue, a largement les armes pour me répondre si ce n'est pas le cas, et bien meilleures que les miennes !
Et ma foi, les lecteurs d'ABP peuvent également en être juges, ce qui est bien.
«Il assez étonnant de lire que l'auteur de cet article serait dégénéré»
Le terme «dégénéré» utilisé par Léon-Paul Creton ne s'appliquait pas à l'auteur Michel Treger mais à ... Léon-Paul Creton lui-même.
Je ne doute pas une seconde que vous aurez à coeur de vous excuser pour votre accusation infondée.
Un peu de sang froid ne fait de mal à personne.
Alwenn
Par contre, en ce qui concerne la cause que je servirai, il me semble que cela relève du procès d'intention. Vous n'avez pas, ou alors il faudra me dire à quel titre, à juger de la sincérité des mes engagements pas plus que vous n'avez à justifier des votres. Je l'ai déjà écrit sur ce site : chacun fait ce qu'il juge utile et important.
A l'avenir, peut-être serait-il judicieux de ne pas utiliser de pseudos pour écrire des phrases lapidaires ?
« Tout ce que l'homme à Rêver est devenu ou deviendra Réalité » disait un jour quelqu'un.
Pour le meilleur et bien souvent pour…Le pire dramatiquement lorsque le pouvoir en est donné _ou pris_ à des hommes d'exaucer leurs…Phantasmes ;
Le rêve « éveillé » est rêves-pensées, conscience, donc hors du sommeil. Hors des rêves de nuit et cauchemars débridés pris en des temps anciens pour les messages « des Dieux » et transmis par intermédiaires adéquates au bon peuple : Grands prêtres et prêtresses, pythies, prophètes en tous genres, chamans, sorciers, diseuses de bonnes aventures, médiums, lecteurs de message en marc de café et entrailles de poulet, et j'en passe… Il nous en reste un aujourd'hui de prophète _au moins un qui nous vient du font des âges, au message virulent_ qui témoigne que le chemin est long, très long de la pierre taillée à la fraiseuse à programmation numérique.
Aaahh, Les rêves ! D'abord reflets de désirs plus ou moins avouables, puis réfléchis toujours un peu plus avec le temps apportant des touches nouvelles, puis en parallèle mis en dessins de plus en plus élaborés, structurés jusqu'aux premiers essais de Réalisation ces désirs…Rêvés désirants…
Il en est, et a été ainsi pour ce qui concerne les techniques et industries des sociétés primitives à nos jours…
Les rêves de volonté d'organisations sociétales qui ont suivi ou devancé, dont certaines, du moins théoriquement, étaient faites _ si l'on en croit les profusions de professions de foi et pavés de papier_ pour améliorer le sort « des Hommes », se sont également développées…
Et comme toujours, là aussi les «éternels gourous » vendeurs de casseroles, comme toujours, ont grouillés. Dans les partis et églises à ras les bords de « charbonniers », avec leurs syndicats, leurs associations, leurs think tanks, embrigadant leurs jeunesses (ces braves djeunz ») dans des chevauchées bien jacobines, ou bien communistes, ou islamiques, ou encore hitlériennes ou polpotienne etc…
Je ne peux m'empêcher à ce stade de citer une maxime de Niezsche : « Il ne faut par rentrer dans une église si l'on veut respirer un air pur ! » Il y a une première partie que je place en second : «Les lieux, là où le peuple dort et mange sent mauvais. »
J'ai peur des francs-maçons qui n'ont jamais tenu une truelle et dont les liens n'ont rien à voir avec un quelconque trivial ciment…
J'ai peur des Droits de l'Hommistes qui sélectionnent dans les faits les « droits » d'avoir le droit pour certains Hommes d'avoir des « droits »…
J'ai peur des think tanks, sans particulièrement d'éthique ou morale, qui pour eux-mêmes n'ont que le souci de l'efficacité maximum, donc pour ceux qui les subventionnent ou les promeuvent…
Et j'ai encore bien des peurs ailleurs, surtout lorsque encore je lis ce matin, en ces temps troublés, sur Breizh-Infos…et « nulle part ailleurs », que pour le film « L'APÔTRE » à Nantes que : « La DGSI [Direction générale de la Sécurité intérieure] nous a vivement conseillés d'annuler notre soirée débat du 23 janvier autour de la projection du film “L'Apôtre”, devant les risques d'attentats, cette projection pouvant être perçue comme une provocation par la communauté musulmane. »…
Votre rêverie fraternelle ne me rassure pas du tout au regard de ce qui se passe dans les actualités.
J'ai peur qu'elle soit assoupissante et cache le réelle derrière un voile, un miroir au-delà du quel il faut aller courageusement et « éveillé » !
Nous avons mis des siècles pour améliorer notre pauvre « condition humaine » et nous laisserions ramener tous ce sang versé, cette sueur salée, ces souffrance insupportables à…Quoi ? Et pour qui ? Comment justifier un tel retour en arrière , une telle régression.
Au font ce qu'il y a « d'universel » semble être l'entropie, à laquelle s'opposent « l'esprit et le travail humain » qui s'acharnent toujours à vouloir combattre et réparer les « désordres » engendrés par la « dictature naturelle et/ou humaine » .
Alors pour les douces « rêveries »…Vous pouvez imaginer que je suis plutôt rétif ( mais pas De la Bretonne) !
NB (je ne marque plus PS : je viens de prendre connaissance des nouveaux commentaires notamment ceux de Philippe Guilloux, et de Alwenn qui a bien compris le sens de ma formulation et intention, et que je remercie pour son commentaire.
Monsieur Philippe Guilloux, je ne pense vraiment pas que Michel Treguer ait voulu dire que j'utilisais un pseudo, il s'agissait plutôt d'une remarque concernant ceux qui utilisent un pseudo. Du moins Je n'ai pas du tout imaginé en lisant son dernier commentaire, qu'elle me concernait.
Eh bien Monsieur Guilloux, NON ! Le nom sous lequel j'écris est bien le mien et que j'utilise depuis des années. Natif et habitant Douarnenez depuis 72 années passées depuis avant-hier…Très facile à trouver !
Quoiqu'il en soit votre remarque montre que c'est vous qui vous « enflammez », mais je ne voudrais pas vous « moucher » ! Brillez donc de votre plus belle flamme pour la Bretagne. Cordialement Monsieur Philippe Guilloux.
Qu'est-ce que vous voulez dire ?
«Les juifs ont préservé leur culture en étant dispersés dans le monde entier pendant des milliers d'années.»
Les Juifs ne sont en rien un peuple. Il n'y a même pas de culture que partageraient les Juifs du monde entier, ils n'ont en commun qu'une religion qui varie sensiblement dans ses pratiques.
J'ai cru au début que votre texte était beaucoup plus subtil que ce que les compatriotes internautes semblaient comprendre. Il semble que ce soit moi qui me suis trompé à la lumière de votre explication du samedi 17 janvier 2015, qui est assez décevante. Merci au passage, pour les commentaires de Kadog (succincts mais efficaces), Émilie Le Berre (14 janv.), Léon-Paul Creton (16 janv.), Yann LeBleiz et Reun Alain (14 janv.). Votre texte à cependant le mérite de susciter le débat et la réflexion et nous ne pouvons tous que vous en remercier.
Concernant l'exemple du peuple juif que vous ne citez pas pour la première fois, il est _ vous le savez _ très particulier. Le peuple juif est adoubé par l'élection d'une divinité (probablement tribale à l'origine, devenue « universelle »). L'identité juive est fédérée par un Livre qui s'appelle la Torah (elle est composée de cinq livres désignés en hébreu par le premier mot du texte et traditionnellement en français : la Genèse (Berēshīṯ : Commencement), l'Exode (Shemōṯ : Noms), le Lévitique (Wayyiqrā' : Et il appela), les Nombres (Bamiḏbar : Dans le désert), le Deutéronome (Devarim/ Deḇārīm : Choses, constitutifs de la Révélation dans la conception israélite). Elle constitue en partie, une sorte de récit « nationale » avec des faits historiques et mythiques auquel chaque juif peut s'identifier. De plus, l'identité de la diaspora juive se cimente autour de la Halakha : « (hébreu הלכה « Voie », Halokhe selon la prononciation ashkénaze, plur. halakhot) regroupe l'ensemble des prescriptions, coutumes et traditions collectivement dénommées « Loi juive ». Essentiellement fondée sur la Bible hébraïque et, dans le judaïsme rabbinique, sur le Talmud, la Halakha guide la vie rituelle ou les croyances de ceux qui la suivent et les nombreux aspects de leur vie quotidienne. Basée sur les acquis des générations précédentes et les discussions et débats portant sur les problèmes de la génération présente, elle connaît de nombreuses variantes entre les diverses communautés et factions juives, du fait de leur dispersion dans le temps et l'espace. (…) » (Source wikipédia pour « Halakha). D'autres écrits viennent compléter cette bibliothèque fondant l'identité juive.
Évidemment, transposez cela à l'identité bretonne me paraît impossible. Cependant, dans le cadre d'une Bretagne fortement autonome ou indépendante, s'inspirer de l'identité juive et de la façon dont s'organisent les communautés juives de la diaspora (1) pour consolider les liens des Breton(ne)s expatrié(e)s pour créer une véritable diaspora bretonne (qui pour l'instant est un abus de langage (2)), me semble très intéressant (3). Dans ce cadre, celle-ci aurait des représentants politiques dans notre Parlement ainsi que dans les organismes économiques et culturels. La Bretagne pourrait aider au financement d'instituts culturels bretons destinés prioritairement aux expatriés mais ouverts à tous (le modèle des instituts Confucius chinois peut être aussi source d'inspiration). Il pourrait en être de même pour la création d'écoles bilingues (dans les années à venir une école bilingue à Québec [breton / français] ou Montréal [breton / anglais] ne sera pas moins pertinent qu'une école semblable à Paris…). Au cours du XXIe siècle, de nombreuses langues et cultures, de nombreux peuples auront disparus. À la fin de celui-ci, l'intérêt sera porté à ceux qui auront su trouver des stratégies pour conserver leurs originalités. Certes pour le moment nous sommes tels des galéRIENs les pieds et les mains ferrés dans le navire France qui prend l'eau de toute part. Si nous ne voulons pas rejoindre les abysses (et c'est pour bientôt), il va nous falloir faire preuve d'anticipation (dès maintenant !), d'opportunisme, de réactivité et d'audace (le moment venu). Rien de moins.
(1) Notamment sur le plan financier ainsi que les liens de solidarité et le rôle des mitsvoth (mitsva au singulier) « bonnes actions » à l'égard de son prochain ou des membres de la communauté, dons etc.
(2) Sauf à New-York paraît-il.
(3) Il n'est même pas souhaitable d'attendre que la Bretagne devienne très autonome, voir mieux, pour s'en inspirer. Les expatriés Bretons ont _ je pense _ un rôle important à jouer dans le processus d'émancipation de la Bretagne et d'éveil des consciences de leurs compatriotes restés au pays*. Le problème est que certains expatriés, leaders associatifs de la « diaspora » bretonne, souvent très qualifiés (cadre supérieur, responsable d'entreprise etc.) désireux de faire partager leur expérience et de faire rayonner à leur échelle la Bretagne (B5) [sur les plans culturel et économique] sont considérés avec condescendance par les institutions officielles de la région Bretagne administrative (B4) lorsqu'ils ne sont pas tout simplement ignorés… (Cela va jusqu'au fait que, certains organismes de d'autres régions françaises prennent contact avec eux pour qu'ils puissent leur faire bénéficier de leur connaissances du « terrain » !…). Encore une fois, nous perdons du temps alors que nous pourrions en gagner. Encore une fois, nous n'avons pas conscience de notre force mais seulement de nos faiblesses. Ce sont pourtant des éclaireurs précieux, des interlocuteurs de valeur _ maîtrisant la langue locale et les codes sociaux etc. _ qui sont près à donner beaucoup pour la Bretagne.
Addendum :
_ *Il serait peut-être souhaitable d'avoir une « chartre » (un peu à l'exemple du Collectif breton pour la démocratie « l'Appel de Carhaix ») dans laquelle chaque expatrié Breton dans le monde pourrait se reconnaître à l'égard de sont pays, concernant notre intégrité territoriale, une Assemblée de Bretagne (ou Parlement breton) disposant à minima d'une autonomie politique et financière dans différents domaines, le respect et la promotion de notre (ou nos) langue(s) (par l'enseignement, les institutions publiques etc.), l'enseignement de l'Histoire de Bretagne à l'école, le respect de notre culture dans tous ses aspects ainsi que celui de notre environnement terrestre et maritime. Cette « chartre » pourrait être complétée par quelques valeurs ou leitmotive non-clivantes politiquement. (Quelques pistes : « Il n'y a capable de connaître que celui qui se connaît lui-même » [Camby Philippe (présentés par), « Les Dicts du druide Cadoc », Éditions Terre de Brume, collection Petite Bibliothèque Celte, 1998, p. 38 et p. 61, p. 74] : connaît toi en tant qu'être humain mais aussi culturellement afin d'avoir quelque-chose à partager et d'avoir envie d'échanger avec les autres ; « La véritable civilisation consiste à se dominer soi-même et non pas à dominer les autres. » S.B. L. : désapprobation et refus de toute pratique ethnocidaire par un État quel qu'il soit etc.).
_ Il y a toute une réflexion à faire autour du concept de « diaspora » : du rapport à l'histoire des membres d'une diaspora, à la famille, aux valeurs, aux rites/rituels (on oublie toujours ces derniers mais ils sont beaucoup plus fondamentaux qu'on peut communément le penser !) etc. pour qu'il y ait diaspora justement. Concernant la famille, nous pouvons remarquer que les diasporas juives, italiennes et chinoises pour ne citer qu'elles, entretiennent des rapports à la famille très forts. (Les diasporas chinoises sont fortement imprégnées des valeurs confucéennes, telles que : le respect des ancêtres, la piété filiale, l'obéissance aux aînés etc.). En tant que Bretons, nous pouvons avoir un « bagage » identitaire très fort (langue, musique, danse etc.). Cependant, les Bretons ont une très mauvaise connaissance de leur Histoire et c'est un énorme handicap. Concernant la famille, il est probable que nous soyons en Bretagne déjà complètement « ajusté » (assimilé) sur le modèle français (famille nucléaire stricte avec liens distendus ou rompus avec le reste de la famille ; explosion des familles monoparentales etc.). Cela est dû à plusieurs paramètres dont celui du développement de l'individualisme caractéristique de nos sociétés modernes occidentales et de l'État Providence (plus spécifique à la France) qui se substitue aux solidarités qui pourrait encore se maintenir au sein des familles. Quand aux valeurs, elles ont été conditionnées par l'environnement péninsulaire d'une société bretonne encore très agricole et maritime jusqu'à la première moitié du XXe et de culture judéo-chrétienne avec une valorisation de l'effort et du travail. Cette culture judéo-chrétienne est en plein déclin pour diverses raisons mais imprègne encore, je pense, les mentalités et n'est pas à renier. Quand aux rites/rituels, ils étaient liés à des pratiques communautaires (ou individuelles) chrétiennes catholiques (christianisées est plus juste !) qui perpétuaient sans le savoir (le plus souvent) des rites beaucoup plus anciens (préchrétiens) : ils ont quasiment tous disparus (sauf exceptions. Merci à vous au passage, pour l'échange avec Donatien Laurent dans l'ouvrage intitulé « La Nuit Celtique » aux Éditions Terre de Brume, que j'avais énormément apprécié). Il serait peut-être souhaitable d'en recréer (en s'inspirant de ceux collectés et conservés dans les livres même si cela évoque certaines tribus amérindiennes consultant les ouvrages des anthropologues pour reconstituer des rites disparus… Ne sommes-nous pas quelque part des « amérindiens » de l'extrême occident européen ?) ou d'en réactualiser certains pour en faire des marqueurs identitaires forts. Encore faut-il leur (re)donner du sens, acceptable pour le plus grand nombre. Ils font partie de notre patrimoine et peuvent faire « lien » avec nos aïeux qui pendant des siècles les ont perpétués dans un cadre, certes, spécifique. Nous savons aujourd'hui, par exemple, à la lumière des travaux en psychologie transgénérationnelle que le « culte » ou l'hommage (collectif ou individuel) rendu aux ancêtres (en Chine ainsi que dans de nombreuses cultures. Cela à dû exister également chez les Celtes) n'est pas anodin et n'est pas sans conséquence sur le plan psychique (c'est-à-dire qu'il peut favoriser un processus inconscient de résilience…).
_ Si certains d'entre vous ont des informations (ou références bibliographiques) sur la façon dont se structurent et s'organisent les diasporas irlandaises et écossaises (et galloises ?), je suis preneur.
Pour revenir à votre chronique, aux Bretons, à leur territoire, la Bretagne, et surtout à ce passage de votre propos du samedi 17 janvier 2015 :
« (…) 2. Que dans ce cas nos principes chrétiens ou laïques nous imposeraient d'accueillir fraternellement ces malheureux. (…) »
Je fournirais ma réponse par cette parabole :
« Le monastère et la sécheresse.
Des anciennes chroniques racontent une triste histoire qui se déroula selon certains en Afrique, selon d'autres en Amérique, ou bien encore en Asie centrale, ou même dans une île lointaine du Pacifique.
Des moines chrétiens avaient installés un monastère solide et excellemment organisés, où une trentaine de solitaires vivaient de leur travail et de leurs prières, dans une région peu christianisée. Le monastère possédait des terres vastes et fertiles, des troupeaux, des jardins, des vergers, une basse-cour et même un vivier à truite.
Il produisait du vin, du lait, du fromage, toutes sortes de confitures et de miels. Les moines y fabriquaient du pain et des galettes. Un cours d'eau capté fournissait toute l'eau nécessaire.
Il arriva qu'une sécheresse exceptionnelle s'abattit sur le pays, où toutes les récoltes souffrirent. Le monastère résista, grâce à un système d'irrigation astucieux, qui réglait le débit de l'eau en fonction des besoins des moines et de leurs cultures.
La très dure sécheresse provoqua, chez les habitants des environs, un début de famine. Un jour, une quinzaine de paysans amaigris se présentèrent à la porte du monastère et demandèrent du secours.
Le supérieur, qui était un homme de c½ur, fit aussitôt arracher un sac de légumes et égorger un cochon gras. On prépara une soupe très nourrissante qui fut distribuée aux indigènes, qu'une dizaine de leurs voisins, ou de leurs parents, avaient rejoints.
Ils remercièrent et revinrent le lendemain, mais cette fois ils étaient quarante ou cinquante, car le bruit de la générosité du monastère s'était très vite répandu.
Le supérieur fit égorger un autre cochon et même abattre un mouton, pour tenter de satisfaire toutes les faims. Les indigènes mangèrent, se retirèrent avec un sac de noix et revinrent le jour suivant.
Ils étaient plus de cent, avec femmes et enfants. Certains, qui venaient de villages éloignés, n'avaient jamais entendu parler du monastère.
Le supérieur mit les moines au travail. Ils arrachèrent un grand carré de légumes du jardin, pêchèrent des truites à l'épuisette, ramassèrent des fruits et abattirent quatre moutons.
Tout le monde put manger, non sans quelques chamailleries par moments. En fin d'après-midi, le supérieur rassembla les moines et dirigea une prière publique pour la pluie, à laquelle les indigènes participèrent selon leurs rites.
Le lendemain matin, comme la prière n'avait rien donné et que la famine devenait cruelle, les visiteurs qui imploraient de la nourriture étaient au nombre de deux cents. Il fallut que certains d'entre eux – les plus résistants – vinssent en aide aux moines pour abattre les bêtes nécessaires et préparer la nourriture.
Tant bien que mal, tous furent nourris. Les moines se dépensaient sans compter, montrant une générosité exemplaire. On renouvela la prière de la veille, en y ajoutant quelques détails païens, qui, disaient les paysans, avaient fait leurs preuves dans le passé.
Tout cela pour rien. La sécheresse persista. Les affamés furent près de mille au matin de cinquième jour, après quoi les moines renoncèrent à les compter.
Tous les légumes, tous les fruits furent cueillis, arrachés et mangés. On consomma toutes les réserves de fruits secs, de miel, de confitures, de conserves. Toutes les bêtes furent abattues. Les affamés mangèrent ensuite les chevaux du monastère et même le vieil âne que les moines gardaient par amitié dans un pré.
Ils mangèrent tout, les poulets, les canards, les chiens, même les souris qu'ils trouvèrent.
Quand il ne resta rien, ils mangèrent les moines.
L'histoire ne dit pas si, à ce moment-là, la pluie tomba enfin. »
(Source : Carrière Jean-Claude, « Contes philosophiques du monde entier. Le cercle des menteurs 2 », Éditions Plon, 2008, pp. 41-43).
Cordialement,
Mickaël COHUET