Son spectacle était passé à Avignon et avait fasciné Jo, le programmateur de la petite salle du Scénith, le théâtre du quartier du Bois du Château. Bonne pioche, car ce spectacle est une petite forme, unique en son genre, qui pendant une heure et demie est jouée par un personnage unique, acteur et auteur d'un texte étonnant.
C'est le récit de la vie de Jean Dubois par lui-même, un homme simple qui a réussi peu de choses dans sa vie : le certificat d'études grâce à son interprétation de l'Internationale, son chef d'oeuvre de menuisier (une table pour jouer aux échecs) et un grand livre en bois, dont il ne lui reste rien, puisqu'on ne les lui a jamais rendus.
Il promène sa mélancolie en s'adressant sans arrêt au public, en lui faisant toucher du bois de toutes sortes, en faisant allusion à l'arbre de Beckett, «personnage principal» de la pièce. Et les spectateurs passent du rire aux larmes, car derrière ce personnage presque banal se cache un grand clown qui sait tirer les ficelles des grandes émotions chez son public qui a très vite été conquis.
Jean Dubois, un menuisier que connaît bien l'auteur, ratisse tout le vingtième siècle, les espoirs ouvriers, le TNP, la JAC, les grandes utopies démocratiques, le respect de l'homme et des arbres... Tendre et dur, comme le bois dont il parle tout le temps, ce spectacle devrait tourner dans toute la Bretagne, pour le bonheur des spectateurs et une humanité rarement mise en scène de façon aussi subtile.
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Compagnie les nouveau nez
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