Un Trait au large
Reportage publié le 15/07/20 14:21 dans Mer par Stephane Delahaye pour Stephane Delahaye
À bord de l'Andreas, depuis 16 heures. Il est 23 heures, c'est la deuxième remontée de chalut. Le deuxième "trait", Renaud surveille le bon déroulement de l'opération.
ce soir on pêche araignées, turbos, encornets, margates, soles, raies...
Agenouillé sur le pont, Renaud trie la pêche et "dispatche" celle-ci dans les bacs.
Le chalut est vidé et remis immédiatement à l'eau. Renaud met en place les lests qui vont envoyer le filet sur le fond sablonneux de la baie de Saint-Malo.
C'est la troisième fois que l'équipage remonte le chalut. Au total, il sera remonté quatre fois, à chaque fois il restera au fond pour une durée de trois heures. Pendant la remontée du chalut, Marc le patron commande et surveille la manoeuvre depuis le poste de pilotage.
Pendant le tri, les mouettes et les goélands suivent le bateau à l'affût de tout ce qui sera rejeté à l'eau : poissons ou crustacés hors-côte ou hors-saison.
C'est l'aube, c'est le quatrième et dernier "trait" de la marée. Marc remonte le chalut une dernière fois sous l'oeil de son matelot.
10 heures du matin, cale de Dinan à Saint-Malo. Sabrina, l'épouse de Marc, nous rejoint pour réceptionner la pêche qui ce matin partira directement à la criée du port. Mais le samedi, après 24 heures de mer et tout juste deux heures de sommeil pour Marc, tous les deux partent au marché vendre la marchandise directement aux clients.
Des journées de 15 heures, par tous les temps, toute l'année, c'est le quotidien des pêcheurs côtiers. Le Covid a bousculé l'emploi du temps, leurs habitudes. Les marchés ont fermé, la grande distribution a joué la solidarité et pris le relais pour vendre la pêche. Mais sitôt le 11 mai, les supermarchés ont repris leurs belles paroles et leurs mauvaises habitudes.
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