Un nouveau prix de poésie pour le Breton Yann Morel

Article publié le 2/05/12 0:58 dans Cultures par Louis Bouveron pour Louis Bouveron
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Après avoir obtenu dernièrement le 1er prix Arthur Rimbaud (voir notre article) ainsi que la meilleure note attribuée par le jury pour le concours international francophone 2012 Richelieu à Châtelguyon (Puy-de Dôme), Yann Morel obtient également (le 23 juin) le second prix du concours international Verlaine à Metz pour une poésie écrite à propos du TK Bremen. La poésie bretonne portée jusqu'en Lorraine !


La cité messine verra en juin prochain la réouverture officielle de la maison natale de Paul Verlaine après d'importants travaux de restauration. Ce monument historique devient un musée ainsi qu'un lieu de rencontre et d'échange pour les poètes du monde entier.


Yann Morel est sociétaire de la société des poètes français, membre du conseil d'administration de Glenmor an distro - Glenmor le retour, membre des « Amis de Verlaine Metz ». Prix national Blaise Cendrars 2005. Grand prix de poésie + médaille de la ville de Vannes 2011.


Nous joignons la poésie de Yann Morel au sujet du TK Bremen, pour l'appréciation de nos lecteurs :

Cargo Bremen

Il est là.

Désarticulé. La dune pour gisant.

Pantin de métal rongé. Vaincu. Un soir de « force 9 ».

Les vents hurlent de plaisir,

Tempêtent sur l'ajonc atterré.

Le sable étouffe le chemin de terre.

Ébouriffe le genêt endormi. Le monstre vit encore.

Gouvernail égaré. Coque bombée. Déformée.

Rostre épuisé. D'avoir lutté toute la journée.

Dans les courreaux au large de Lorient.

Hélice impudique, dénudée. Aux rafales, livrée.

Implorant un impossible pardon. De Neptune. Ou d'une sirène écervelée.

Il gît là. Flancs fissurés. Hémorragie de mazout noirâtre.

La mâture s'agite. Roule, tangue.

Tango pour timonerie abandonnée.

Danse macabre de l'échoué.

Ex-voto grandeur nature. Exhibé en la cathédrale du monde maritime.

Puis, à l'assaut des remparts rouillés,

Monte la mer,

Écume nerveuse, à la commissure des lèvres amères.

Dentelle blanche en épousailles de violente marée.

Sur son front d'algues, dans le soleil couchant, luit sa vengeance d'océan.

Pour effacer l'affront, la souillure.

Yann Morel


Vos commentaires :
Pascale
Vendredi 15 novembre 2024
La lecture d'un poème est toujours un instant privilégié, la rencontre d'une sensibilité qui nous heurte, nous remue et nous invite au rêve, à l'introspection.
Bravo pour ce poète.
J'aime aussi Hanternoz, autre poète primé, décidément, la Bretagne qu'on dit terre de légendes sait faire toute place aux âmes poétiques !

YANN MOREL
Vendredi 15 novembre 2024
Sans auto-promo,merci à vous Pascale, et à tous ceux et celles prenant le temps de lire et d'écouter la poésie et les poètes.

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