Les 600 m2 que 3 acteurs importants de la culture bretonne en Loire-Atlantique se partagent, depuis 2008, à Saint-Herblain/Sant Ervlan, ville de 44 000 habitants à l'Ouest de Nantes, sont devenus trop étroits.
Dans un bâtiment de bureaux, au milieu d'une zone d'activités, au 13 de la rue du Rémouleur, le Collège Diwan 44 a pris son essor et scolarise 47 élèves, le Centre culturel breton Yezhoù ha Sevenadur organise des conférences, des expositions et des stages de langue et de musique, et la médiathèque Kreizenn dafar sevenadurel keltiek (KDSK) attire les lecteurs intéressés par la culture bretonne et le breton, mais, aussi, par des romans en français, l'entrée étant gratuite pour y consulter les 15 000 documents. Cette installation avait déjà été soutenue avec vigueur par la Ville de Saint-Herblain, épaulée par le Conseil général de Loire-Atlantique. (voir notre article)
Voici que le réaménagement du quartier du Sillon de Bretagne dans cette même ville permet d'envisager de faire plus et mieux. Jusqu'à 3 600 m2 seront disponibles, grâce à la désaffectation d'une école primaire, celle de l'Angevinière, qui sera remplacée par un bâtiment plus moderne (voir le site) Le quartier est à l'ombre du plus imposant bâtiment HLM de la moitié Ouest de l'Hexagone, le «Sillon de Bretagne», qui, même s'il passera de 780 à 500 appartements en 2014, restera un lieu emblématique avec son parc public proche et sa station de tramway à son nom.
L'ambition d'Yves Averty, le président de Yezhoù ha Sevenadur, est d'inciter à rassembler en ce lieu, non seulement, les trois structures mentionnées, mais, tous les organismes liés à la culture bretonne dans l'agglomération nantaise qui le souhaitent.
Il espère que ce lieu pourra accueillir une crèche en breton, un centre de loisirs en breton, le bagad d'Orvault (Orvault est tout proche), une école de musique irlandaise, un pipe-band, une fédération de musique bretonne, l'Office public de la langue bretonne, peut-être, l'Agence culturelle bretonne et même une école Diwan, dont le projet est soumis à Diwan Breizh pour une décision à la rentrée 2014. La seule médiathèque pourrait passer de 320 à 900 m2 et pourrait être un des services communs du pôle.
Dans ses documents publics, la mairie, pourtant l'une des plus bretonnes de Loire-Atlantique, ne communique pas sur le centre culturel breton, mais indique que la nouvelle école devrait être ouverte à la rentrée 2015.Saint-Herblain arbore le drapeau breton sur sa mairie et a signé la charte de l'Office public de la langue bretonne Ya d'ar brezhoneg. (voir notre article)
La présence la la ligne de tramway garantit l'accessibilité au niveau de l'agglomération de Nantes. Il est à noter que Nantes aurait du disposer de ce type de pôle culturel qui existe dans plusieurs villes de Bretagne (Brest, Quimper, Lesneven pour les mieux dotés), car la Région Bretagne a une politique dans ce domaine, ce qui n'est pas le cas des fantômatiques Pays-de-la-Loire.
Christian Rogel
Notes :
La médiathèque du KDSK pallie une carence connue de la Médiathèque municipale Jacques Demy, à Nantes, qui accorde une place insuffisante à ce qui concerne la Bretagne dans sa capitale historique. Il y a vingt ans, le breton était classé parmi les langues étrangères, avant que les livres soient mis à l'écart des rayonnages publics ou envoyés à Rennes.
Le milieu des bibliothécaires professionnels est, à l'évidence, un bastion du jacobinisme.
Le Sillon de Bretagne est le nom officiellement employé par les géographes pour nommer une chaîne de collines longeant la côte Sud et qui prolonge les Montagnes Noires et les Landes de Lanvaux
■La revue Al Liamm est présente sur les rayonnages des magazines, qui sont classés par ordre alphabétique.
Jusqu'à tout récemment, elle voisinait avec une feuille imprimée intitulée «la libre pensée». Sans doute était-ce le L de Liamm qui avait été retenu plutôt que le A?
Au fil du temps, j'en fis la remarque par deux fois aux bibliothécaires.
Comment une revue littéraire, unique en son genre, outil emblématique de la littérature bretonne contemporaine, datant de l'immédiat après-guerre, et griffée du Centre National du Livre, pouvait-elle voisiner avec la fanzine d'un groupuscule dont le nom même trahit la vacuité?
Ce voisinage était choquant. Et provoquant.
Enfin, l'arrivée d'un nouveau magazine en rayon a provoqué un décalage de présentation dans les casiers en bois.
Aux dernières nouvelles, Al Liamm ne voisine plus avec une feuille douteuse. Pensée ou Liberté chez ces messieurs? Pas sûr!
La question reste: pourquoi les bibliothécaires n'ont-ils jamais réagi à ma remarque? Inculture? Ignorance? Ou parti-pris délibéré de leur part?
Ra vevo Al Liamm e-pad pell!
Le classement avait été fait par quelqu'un qui savait que Al est un article et avait appliqué la règle traditionnelle en bibliothèque qui est e renvoi de l'article en queue de titre.
Cette règle est bousculée par le classement par les ordinateurs qui sont moins intelligents que les humains.
Le voisinage était fortuit et donc non modifiable.