ABP a déjà parlé de Yann LeCun, ce Breton né en région parisienne dont le père était de Rennes et le grand-père de Guingamp et qui a aussi des ancêtres auvergnats comme Alan Stivell ou Nolwenn Leroy. Sonneur de bombarde quand il était jeune il passait tous ses étés dans la maison de ses grands-parents à Lancieux et adorait les festoù noz.
Diplômé en mathématiques et en informatique il est devenu professeur à l'université de New-York (voir notre article). Aujourd'hui le directeur de recherche en Intelligence Artificielle de Facebook, il avait eu la force de caractère de poser ses conditions à Marc Zuckerberg, le jeune fondateur du plus grand réseau social au monde : «Ok pour travailler pour vous mais je reste prof à l'université de New-York et toutes nos recherches seront open source». Yann LeCun est un de ces rares scientifiques qui, non seulement ont compris que «partager» fait avancer la science bien plus vite que les secrets industriels des entreprises, mais en plus, il est de ceux qui en ont fait un principe, une philosophie de vie, devenus partie intégrante de son travail au bénéfice des progrès de l'humanité tout entière comme le montrent ses nombreuses conférences à travers le monde.
Paradoxalement, c'est alors qu'il travaillait pour les laboratoires AT&T-Bell dans les années 80 qu'il avait été remarqué par sa mise au point d'algorithmes pour analyser les images, un domaine qui intéresse bien sûr Facebook, mais aussi les banques et, pas la peine de le cacher, les polices du monde entier. La technique des réseaux de neurones convolutifs pour la reconnaissance d'images est une technologie qui a été mise en application rapidement par le Crédit mutuel de Bretagne pour la lecture optique de chèques.
Aujourd'hui, Yann investit les mécanismes de l'apprentissage profond (deep learning) et de l'apprentissage automatique, et bien sûr, tout ce qui touche au raisonnement et en premier lieu son fonctionnement neurologique dans notre cerveau.
Le prix Turing est en hommage au Britannique [[Alan Turing]] (1912-1954), l'inventeur de l'informatique. Il est attribué tous les ans depuis 1966 à une personne sélectionnée pour sa contribution faite à la communauté informatique. Co-lauréat avec le Britannique Geoffrey Hinton et le Canadien Yoshua Bengio, il est le premier Français à l'obtenir.
Yann a déclaré être «très honoré» de se voir attribué ce prix prestigieux.
■Si je me souviens bien de ce que j'ai eu l'occasion d'entendre ici ou là Turing serait celui qui aurait montré que l'on peut réduire, par décompositions successives, toute machine à une machine simple. Formidable résultat.
A contrario, et à propos d’un expérience simple, il aurait tiré une conclusion qui m’étonne de la part d’un esprit réputé intelligent.
L’expérience est la suivante : placez un être humain face à un rideau derrière lequel se trouve situe ou bien un autre être humain ou bien une machine. Si à la suite d’un échange de questions-réponses (peu importe le mode, pas forcément verbal)
Le sujet initial se déclare incapable de trancher sur la nature (homme ou machine) de son vis-à-vis – et dans le cas où ce vis-à-vis serait une machine –alors on peut considérer que cette dernière serait dotée d’intelligence artificielle, et nous aurions la preuve qu’une intelligence artificielle est possible.
Tout le monde répète cette belle histoire à l'envi dans les formations informatiques, ce que je considère comme notoirement insuffisant, pour ne pas dire foncièrement erroné en matière de démonstration.. L'occasion de redire que les techniques d'IA (Intelligence Artificielle), pour formidables et utiles qu'elles soient, sont très mal nommées. Un ordinateur, quel qu'il soit, reste une machine.
Si les journalistes l'avaient compris, on entendrait beaucoup moins de bêtises, à ce propos dans nos médias.
Un urzhiater n'eo nemet ur benveg! Ha netra all! Ha gourc'hemennoù d'hon skiantour aet ar maout gantañ! :-) Dans tous les cas, bravo au récipiendaire du prix.