Frédéric Lefebvre, ancien Secrétaire d'État, ancien porte-parole de l'UMP, et aujourd'hui Député des Français de l'étranger, partage son temps entre la France et les États-Unis. Il se présente aux primaires de la droite et du centre et était aujourd'hui au Guilvinec pour y rencontrer les Bretons du coin et les marins-pêcheurs. Lui-même est Breton : trois de ses grand-parents sont bretons et sa famille est originaire de Saint-Brieuc.
Fréderic Lefebvre constate la paralysie et le manque de confiance des citoyens envers les politiques. Sans vouloir changer les institutions, voire proposer une 6e République, Frédéric Lefebvre propose quelques mesures simples, mais ingénieuses, qui pourraient déverrouiller les blocages des partis et des conservatismes : «Un des gros problèmes de la démocratie (en France) est qu'elle est capturée par les partis politiques» déplore-t-il. Il propose un mode de scrutin secret pour délier les votes des consignes de votes. Le parti politique ne pourra plus vous sanctionner si vous votez selon votre conscience -- dans l'intérêt du pays plutôt que dans l'intérêt du parti. Il propose aussi des consultations internet qu'il appelle «votations digitales» pour une sorte de démocratie directe afin de réintéresser les citoyens. En anglais on dit empowering the citizens ... leur redonner du pouvoir.
Sur la réforme territoriale, Fréderic Lefebvre pense que la reforme de 2015 vers des grandes régions dote effectivement la France de régions ayant plus de poids à l'échelon européen mais il regrette l'affaiblissement des identités qui «composent la France». Il propose de renforcer les identités à l'échelon départemental allant même jusqu'à regrouper des départements à l'intérieur des nouvelles grandes régions. Ainsi les deux départements de l'Alsace seraient regroupés à l'intérieur du grand-Est. Dans la même logique, on devine qu'il proposerait une Bretagne réunifiée à l'intérieur d'un Grand-ouest.
■A voir !
Quand il est envisagé sous l'angle utile de l'efficacité, le «poids» est moins dans la masse que dans la cohérence. Et la cohérence est avant tout humaine, culturelle et historique, ces données n'étant évidemment pas sans conditionner le type d'exploitation économique nécessaire à la survie de toute communauté dans un environnement donné.
Donc, bravo pour la Normandie réunifiée, mais comment expliquer des régions à rallonges comme l'Aquitaine à qui manque la cohérence ? Et comment à l'inverse expliquer le maintien de micro-régions comme Brème et Hambourg, sinon par le souvenir des petits états hanséatiques du passé, habitués depuis des siècles à des fonctionnements autonomes et relativement démocratiques mais aussi coopératifs entre eux de par leur tradition marchande ?
Ne parlons pas de l'amalgame intempestif de régions-pudding comme le grand Est, qui ne laisse pas plus d'espace vital à la culture alsacienne que l'Aquitaine aux Basques, lesquels, heureusement pour eux, voient quand même leur culture s'épanouir démocratiquement de l'autre côté des Pyrénées.
Le vote secret de nos députés ? Comme simple citoyen je n'ai pas pour le moment de religion sur le sujet et j'aimerais bien entendre le point de vue d'un observateur politique objectif.
Reprenons un exemple récent, même si je me répète (mais nous avons souvent la mémoire trop courte pour certains faits impardonnables !). Donc lors du vote calamiteux de la quasi totalité de nos députés PS bretons (moins 3) CONTRE la possibilité offerte à tout département de choisir par référendum sa Région de rattachement (pour nous la L.A. évidemment) nous avons pris connaissance (notamment par ABP) de la nature des votes de nos députés, puisqu'ils étaient publics.
S'ils avaient été secrets, est-on sûr que nos «représentants» se seraient ralliés plus largement au vote POUR ?
Il faut des convictions fermes pour cela et pour le moment, nous n'avons aucune preuve de leur existence, c'est le moins que l'on puisse dire.
Et puis, au lieu d'apparaître individuellement, leurs votes seraient quand même apparus collectivement, non ? Sans doute chacun aurait-il pu alors se défausser prudemment. Ou alors, je ne vous dis pas l'ambiance entre collègues se démenant pour ne pas endosser la responsabilité du voisin ...