C'est à 12 heures 17 minutes 30 secondes (heure française) que Loïck Peyron et ses équipiers ont franchi l'Équateur pour la seconde fois dans ce Trophée Jules Verne et deviennent détenteurs d'un nouveau record (1), celui de la distance Équateur / Équateur.
Le Maxi Banque Populaire V aura mis 32 jours, 11 heures, 51 minutes et 30 secondes pour parcourir la distance Équateur / Équateur, soit 1 jour, 4 heures 14 minutes et 30 secondes de mieux que le catamaran Orange de Bruno Peyron qui détenait jusque-là le record absolu sur ce partiel.
Avec 38 jours, 2 heures, 45 minutes et 48 secondes depuis le départ de Ouessant, le Trimaran détient ainsi 3 jours, 14 heures et 11 minutes d'avance sur le record de Groupama 3 en 2010. Franck Cammas et son équipage, détenteurs en date du Trophée Jules Verne, avaient mis 41 jours 21 heures 9 minutes pour franchir l’Équateur à la remontée.
Depuis le début de cette tentative, les 14 hommes ont effectué 24.063 milles à la vitesse moyenne de 26,31 noeuds.
Avec cette performance exceptionnelle, le Maxi Banque Populaire V accroche non seulement une nouvelle distinction à son livre de bord, mais améliore également le partiel Équateur/Équateur de 3 jours 18 heures 24 minutes par rapport au temps de Groupama 3 en 2010 et vient surtout inscrire son nom dans le livre des records en devenant le plus rapide de tous les temps sur cette portion de parcours du Trophée Jules Verne. De bon augure alors même qu'il ne reste plus qu'une semaine de mer aux quatorze marins.
Les points de passage défilent et avec eux de nouveaux faits d'armes pour Loïck Peyron et ses équipiers. Ainsi, le franchissement de l'Équateur dans le sens Sud/Nord, à la mi-journée ce vendredi, est-il venu fleurir de nouveaux lauriers le tableau arrière du trimaran aux couleurs de la Banque de la Voile. 32 jours 11 heures 51 minutes et 30 secondes (1) après leur entrée dans l'hémisphère sud, les quatorze chasseurs de records ont ainsi fait voler en éclat un chrono établi en 2005 par Bruno Peyron à bord d'Orange II, en l'améliorant de plus d'une journée.
Bénéficiant de conditions toujours aussi clémentes, l'équipage, par la voix de son skipper, savourait ce moment si attendu du retour dans son jardin : « Nous avons passé l'Équateur à grande vitesse. Nous sommes à 35 nœuds, sur une mer quasi plate, ce n'est que du bonheur. Le bateau ne souffre pas, les bonhommes encore moins. Tout le monde est ravi, surtout les jeunes cap-horniers. Bonjour l'hémisphère nord ! Ce n'est pas mal du tout ce record ! Ce sera de plus en plus difficile à prendre mais ce sera encore faisable et c'est ça la bonne nouvelle...».
Un enthousiasme naturellement partagé par Thierry Duprey du Vorsent, barreur/régleur du bord, joint à la vacation du jour : « Nous sommes dans l'hémisphère nord depuis quelques minutes et on a l'impression d'être de retour dans notre terrain de jeu habituel. Cela faisait trente-deux jours qu'on avait quitté l'hémisphère nord, en gros, ça représente les trois quarts du temps dans le Sud et un quart dans le Nord. Cela nous rapproche de la maison, c'est bien. Les conditions sont superbes, la mer est complètement plate et on est quasiment en route tout droit. Il y a très peu de grains, les nuits sont tranquilles, étoilées... On a vraiment des conditions exceptionnelles. On ne pouvait rêver mieux, notamment pour le bateau. Cette météo fait qu'on peut battre le record. Maintenant, notre angoisse c'est la technique. On a fait 20.000 milles sans arrêt au stand, il faut que le matériel tienne ».
Ce retour au Nord ne signe pas pour autant la fin du parcours et à bord, on sait particulièrement que même après 24.063 milles déroulés sans anicroche dans le sillage, rien n'est encore joué. La vigilance reste donc plus que jamais de mise, alors que les conditions pour la dernière ligne droite s'annoncent de belle manière.
Avec 1.432 milles d'avance et trois jours de mieux que Groupama 3 sensiblement au même moment, une certaine sérénité s'installe, d'autant que la zone de convergence intertropicale se présente elle aussi comme particulièrement accueillante ainsi que le rappelait Thierry Duprey du Vorsent : « Le Pot au Noir n'est pas très actif et comme on est bien décalé dans l'ouest, il va être facile à passer. Ce sera une des premières fois où je le passerai sans zone de transition, de calme plat, sur un seul bord. Encore une fois, la chance nous sourit. Il va falloir remettre des couches d'ici deux ou trois jours et ressortir les polaires et les cirés. Mais on va l'accepter d'autant plus facilement que la ligne ne sera pas loin ».
Avec 26,31 nœuds de moyenne depuis leur départ de Ouessant le 21 novembre, le Team Banque Populaire ont considérablement réduit le temps et les distances, laissant admiratifs leurs supporters. Rarement un bateau n'aura autant vu défiler les milles et fait la démonstration d'une telle fiabilité. Des qualités que le chef de bord ne manquait pas d'évoquer ce midi et qui semblaient même laisser l'un des marins des plus titrés de la planète songeur : « Hier soir, vers 18 heures, nous étions au large de Recife au Brésil et nous étions encore au large du Cap Horn il y a moins d'une semaine. Ce maxi trimaran est un avion de chasse unique sur la planète. D'ici une semaine on devrait rentrer à Brest et bizarrement ça s'annonce comme la plus longue semaine de ce tour du monde ». Mais avant de voir le bout de cette ultime semaine contre le temps, il reste à quatorze marins un Atlantique Nord avant d'entrer dans la grande histoire de la course au large.
(1) Sous réserve d'homologation et de ratification par le WSSRC (World Sailing Speed Record Council).
Avance/retard
– À 13 h : 1400,6 milles d'avance par rapport au temps de référence.
– À 16 h : 1436,2 milles d'avance par rapport au temps de référence.
Temps de course depuis le départ
38 jours 7 heures 47 minutes 26 secondes, soit 3 jours 18 heures 24 minutes de moins que Groupama 3 en 2010.
Distance Ouessant-Équateur
Le 28 novembre 2011 à 00 h 26 mn 52 sec, heure française, en 5 jours 14 heures 55 minutes 10 secondes de navigation, Loïck Peyron et ses 13 équipiers réalisent le meilleur temps sur la distance depuis Ouessant.
Distance Ouessant - Cap de Bonne Espérance
Le 4 décembre 20 à 7 h 20 mn, heure française, en 11 jours 21 heures 48 minutes et 18 secondes, Loïck Peyron et ses 13 équipiers réalisent le meilleur temps sur la distance établie entre Ouessant et le Cap de Bonne Espérance, temps de référence jusqu'alors de 13 jours 6 heures et 1 minute réalisé par Groupama 3 en 2008.
En 2010, Groupama a mis 14 jours 13 heures 31 minutes et 43 secondes à atteindre le Cap de Bonne Espérance, Banque Populaire V améliore donc le temps de 2 jours 15 heures 43 minutes et 25 secondes.
Ouessant - Cap Leeuwin
Le 10 décembre 2011 à 9 h 29 mn, heure française, en 17 jours 23 heures 57 minutes et 18 secondes, Loïck Peyron et ses 13 équipiers réalisent le record sur la distance établie entre Ouessant et le Cap Leeuwin, qui était jusqu'alors de 21 jours 14 heures et 43 secondes en 2008 par Groupama qui n'a alors pas terminé son tour du monde.
En 2010, Groupama a mis 21 jours 14 heures 21 minutes et 54 secondes à atteindre le Cap Leeuwin.
Ouessant - Cap Horn
Le 23 décembre 2011 à 7 h 50 mn 30 s, heure française, le Maxi Banque Populaire V aura mis 30 jours, 22 heures, 18 minutes, 48 secondes depuis son franchissement de ligne de départ à Ouessant pour atteindre ce passage, soit une avance de plus de 1 jour sur le temps de référence du Trophée Jules Verne.
Temps de traversée du Pacifique du Maxi Banque Populaire
10 jours 15 heures 7 minutes 15 secondes, soit 1 jour 20 heures 59 minutes 15 secondes de plus que Orange II qui détient le record de ce tronçon en 8 jours 18 heures 8 minutes.
Rendez-vous demain pour la vacation audio, retransmise en direct sur le site voile à 12 h 30. : (voir le site)
Vous pouvez aussi réécouter les vacations : (voir le site)
(voir le site) du communiqué.
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