Trophée Jules Verne. Jour 35, sauts d’obstacles et 1.000 milles d’avance

Communiqué de presse publié le 28/12/11 8:00 dans Sport par Virginie Bouchet pour Virginie Bouchet
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Au 35e jour de mer, nouveau passage au delà de la barre symbolique des 1.000 milles d'avance sur le temps de référence du Trophée Jules Verne.


Une bonne nouvelle qui vient s'associer à la négociation sans trop d'encombres des deux premiers “pièges” tendus sur la route atlantique. À l'heure où les alizés font ressentir leurs prémices, il reste encore à Loïck Peyron et ses hommes deux écueils de taille à contourner sur ce chemin vers Ouessant. Mais d'ici là, l'été s'installe sur les filets du trimaran géant, rendant la navigation au près étonnamment réjouissante pour les marins.

Depuis leur départ à la conquête du tour du monde en équipage sans escale, il est souvent question de cette discipline plutôt équestre qu'est le saut d'obstacle. En effet, qu'il s'agisse d'appréhender un phénomène météo de nature à faire chuter l'avance engrangée, de voir s'échapper le rendez-vous avec un système attendu ou encore d'esquiver les dangers avérés d'une navigation au beau milieu des icebergs, Loïck Peyron et son équipage sont passés maîtres dans l'exercice.

Sur les quatre «barrages» installés sur l'Atlantique pour cette remontée vers la ligne d'arrivée, deux sont déjà dans le sillage du trimaran géant. Un tour de force possible notamment grâce à l'ange gardien de l'équipe, le routeur à terre, Marcel van Triest : « Avant hier, il restait encore quatre obstacles avant de rentrer à la maison. On en a franchi deux, l'anticyclone hier et le font froid au large de Rio la nuit dernière. Aujourd'hui, ils sont au près pour rejoindre les alizés. Il y aura peut-être deux ou trois heures de bâbord et après c'est tout droit jusqu'à l'équateur. Il ne devrait pas y avoir de secret d'ici là. On peut presque dire qu'ils sont déjà dans les alizés, car ils ont actuellement du nord-est, qui va tourner est/nord-est avant de finir au sud-est. Après ça, il restera encore deux obstacles avant l'arrivée : le Pot au Noir et surtout l'anticyclone des Açores. On vise l'ouest de l'anticyclone. On ne cherche pas à pointer l'étrave directement sur Ouessant ».

Chaleurs et concentration

Au près le long des côtes brésiliennes, les marins bénéficient donc actuellement d'un vent de nord-est d'une bonne quinzaine de nœuds, qui leur permet de consolider une avance qui se porte désormais à plus de 1.000 milles. Dans des conditions loin d'être les plus propices à la performance optimale de la monture, les moyennes tiennent toutefois bon. Ajoutées à des températures estivales, les données du moment sont propices à une navigation placée sous le signe du plaisir mais aussi parfois à une légère relâche... sitôt auto-jugulée par les équipiers, bien conscients du fait que le travail est loin d'être achevé.

Barreur du bord, Thierry Chabagny évoquait ce midi un tableau pour le moins enviable : « Nous avons un grand soleil, il fait chaud. La mer est chaude, au dessus de 20° et l'air est à 24° environ. C'est super agréable. Tout à l'heure, j'étais à la barre en short et tee-shirt. Nous sommes au près, notre vitesse n'est donc pas incroyable mais ça ventile bien. C'est sympa de retrouver ces latitudes. Nous sommes en tee-shirt blanc pour ne pas chauffer dans le dos. On a sorti la crème, les lunettes. Tout le monde est en crocs, pieds nus. C'est un vrai bonheur ! Du fait de ne plus être dans les 40èmes, il y a naturellement une baisse de pression et le fait d'être dans les alizés fait qu'on a tendance à se relâcher un peu, or il ne faut pas oublier que dans ces records, la moindre petite inattention peut coûter cher ».

Engranger les milles pour la suite

Ce régime favorable et relativement simple devrait encore durer toute cette journée de mardi, mais également demain mercredi. L'occasion pour Loïck Peyron et ses comparses de consolider leur matelas de milles à bon escient pour la suite, ainsi que le confirmait Marcel van Triest : «Banque Populaire va accroître son avance considérablement parce que Groupama 3 avait enchaîné deux mauvaises journées. Il faudra ça parce qu'on aura un Atlantique Nord beaucoup moins rapide que Franck Cammas. Il reste encore neuf à dix jours de mer si tout se passe bien ». Du côté des côtes brésiliennes, les quatorze marins sont plus que jamais conscients du chemin qui reste à parcourir et savent qu'il leur faudra encore adapter leur navigation à une donne changeante jusqu'au bout. Des nuits plus longues que celles du Pacifique, la disparition des glaces mais le retour des grains, et bientôt de nouveau le froid de l'hiver européen... Avant la délivrance de l'arrivée. Mais ceci est une autre histoire !

Le record en chiffres


– Temps de référence : 

Groupama 3 (Franck Cammas) - 48 jours 7 heures 44 minutes 52 secondes.


– Avance/Retard à 16 h

1021,1 milles d'avance par rapport au temps de référence.


– Les temps au Cap Horn

Le 23 décembre 2011 à 7 heures 50 minutes 30 secondes : le Maxi Banque Populaire V passe le Cap Horn. Vitesse moyenne sur le fond depuis le départ : 26,7 noeuds. Avance sur le record au passage du Cap Horn : 535 milles.


– Temps de course depuis le départ

32 Jours 7 heures 9 minutes 6 secondes


– Record à battre

Pour devenir nouveau détenteur du record, le Maxi Banque Populaire V devra être de retour au plus tard lundi 9 janvier 2012 à 17 heures 15 minutes et 34 secondes (heure de Paris).

Cartographie et vacations

Cliquez ici pour visionner la cartographie mise à jour toutes les heures :   (voir le site)

Rendez-vous demain pour la vacation video, retransmise en direct sur le site voile à 12 h 30 : (voir le site)

En photo Thierry Chabagny.


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