– Communiqué du 27 novembre à 17 h
La fin du Pot au Noir pour le Maxi Banque Populaire V
Partis lundi 22 novembre dernier au large de Brest à 9 h 31 mn 42 s, Loïck Peyron et ses 13 membres d'équipage en sont au 5e jour de mer dans leur tentative de record du Trophée Jules Verne, course en équipage sans escale et sans assistance.
Un seul objectif anime les membres du bord : battre le temps de référence détenu par Franck Cammas sur Groupama 3, en sachant jouer avec les éléments et éviter au mieux les différents pièges que comporte un tel défi ! Une course menée contre un adversaire « virtuel » qui ne ménage ni les hommes ni la machine mais qui semble bien avoir commencé.
Naviguant actuellement dans la seconde moitié du Pot au Noir qui s'est finalement révélé relativement actif, la majorité des hommes du bord n'a de cesse d'être sur le pont pour réaliser de nombreuses manœuvres. Loïck Peyron les commentait en direct pendant la vacation audio du jour : « Tout le monde est sur le pont car on a un Pot au Noir pas très gentil. Des conditions qui obligent tout le monde à être vigilant. On a des nuages qui arrivent avec des gros grains incessants, beaucoup d'eau heureusement douce et ça c'est pas mal. Il y a du vent fort que l'on voit arriver, heureusement tant à l'œil nu que sur les radars qui nous aident d'ailleurs bien la nuit à repérer les grains de pluie et de vent en général associés. On avance à 32 nœuds et nous n'avons d'ailleurs jamais eu un vent aussi fort que cela. On est surtoilé pour ces allures et il a fallu réduire la toile mais pas trop car après ça risque de mollir tout d'un coup. Il y a 35 nœuds de vent, c'est un peu chaud même si on ne se plaint pas d'en avoir, Il y a une très forte activité sur le pont. On passe en quelques secondes de 18 à 32 nœuds ! Pour la suite, on anticipe car le vent va baisser dans les prochaines heures. C'est pour cela qu'on a gardé de la toile alors que là nous devrions avoir deux ris. »
Bien qu'ayant vu un peu leur avance se réduire depuis 24 h, les navigateurs du Team Banque Populaire n'accusent pas de retard sur le record. Cette zone géographique du Pot au Noir complexe passée d'ici quelques heures, la confiance dans la météo à venir est bonne : « On va sortir dans quelques heures du Pot au Noir long et usant qu'on subi depuis maintenant 24h. On a une avance de 80 milles mais finalement tout cela est comme un élastique, ça se tend, ça se détend. En mode comparé, nos camarades virtuels ne sont pas partis à la même période que nous il y a deux ans. Ils ont eu un Pot au Noir plus sud et moins mauvais que nous. Sur notre tableau de marche, on est comme il faut, là où il faut et on voit un Sud de plus en plus intéressant nous offrant un beau potentiel ».
Ces cinq premiers jours de mer semblent confirmer les possibilités de vitesse formidables du maxi trimaran. Ce n'est pas Loïck ni ses équipiers qui contrediront cette donnée :
« Génial ! Fascinant. Le maxi a révélé un potentiel de vitesse incroyable depuis notre départ de Brest. Un Pot au Noir pas facile mais un équipage hyper rôdé qui connaît très bien son bateau, un collectif d'hommes tout aussi fabuleux que cette belle aventure ! Je suis un capitaine heureux vraiment. Il a fallu s'amariner rapidement et c'est toujours une formidable surprise que ces bateaux, chasseurs de records, procurent avec le décalage entre le temps qui passe vite à bord et la distance déjà parcourue en à peine 6 jours ! C'est fou, on vit dans une période d'évolution technologique et mécanique fantastique. Et surtout la faculté qu'on a de naviguer à ces grandes vitesses car il faut que non seulement les machines en soient capables mais aussi et surtout les hommes.
Nous n'avons aucun problème mécanique à déclarer, quelques détails, rien de grave. Tout va très bien pour l'instant. On est dans les temps moyens de l'Équateur. À cause des manœuvres incessantes de ces dernières heures, on n'aura peut-être pas d'avance sur le temps absolu réalisé par Franck Cammas il y a deux ans mais on n'en sera pas loin ».
56,8 milles d'avance par rapport au temps de référence
– Communiqué du 27 novembre à 10 h 11
Alors qu'ils possèdent une avance de 141 milles sur Franck Cammas (record 2009), Loïck Peyron et ses 13 équipiers progressent à la vitesse moyenne de 15 noeuds sur les quatre dernières heures.
Si sur les dernières 24 h de course, l'équipage a mené le maxi trimaran à une moyenne de 20 noeuds, l'entrée dans le Pot au Noir a clairement commencé à faire sentir les effets incertains et attendus de cette zone d'où ils devraient sortir dans peu de temps.
À 9 h ce matin, le bateau se trouvait à 300 milles au nord de l'Équateur. Le vent de secteur est-sud-est, mollissant hier en fin de journée hier et assez instable en force durant la nuit, a cependant permis au Maxi Banque Populaire V de poursuivre sa route.
Selon les derniers fichiers, ces conditions devraient perdurer encore quelques heures avant que les alizés de l'hémisphère sud se fassent sentir et que le vent ne s'établisse au sud-est avec en force, au moins 15 noeuds.
Si le Pot au Noir semble peu actif et l'allure à laquelle le Maxi navigue dans cette zone correcte, la prudence est de mise tant cette zone géographique complexe peut encore réserver quelques surprises. Le bateau devrait atteindre l'Équateur dans le courant de la nuit prochaine, plus vraisemblablement dans la seconde moitié de nuit, aux alentours de minuit.
Si tel est le cas, Loïck et les 13 hommes du bord pourraient rester dans le temps du record.
Zone de convergence intertropicale, également connue sous le nom de zone intertropicale de convergence, de front intertropical, de zone de convergence équatoriale ou plus familièrement pour les marins de « Pot au noir », est une ceinture, de seulement quelques centaines de kilomètres du nord au sud, de zones de basses pressions entourant la Terre près de l'Équateur.
Formée par la convergence des masses d'air chaudes et humides anticycloniques provenant des tropiques portées par les alizés, elle est aussi caractérisée par des formations importantes de cumulonimbus.
Cette zone géographique est appelée familièrement « Pot au noir » par les marins. Un « Pot au noir » désignant au XIXe siècle une situation peu claire et dangereuse.
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