Retour en code rouge pour le Maxi Banque Populaire V
Passés en code vert hier matin, les hommes du Maxi Banque Populaire avaient plus que jamais les yeux rivés sur les fichiers météo de la fenêtre qui paraissait alors bien décidée à mettre fin à un stand-by entamé le 12 novembre dernier. Jusqu'à hier matin, la fenêtre était conforme aux attentes du Team.
Reste que ces 12 dernières heures, la situation s'est détériorée. Particulièrement menaçant avec des vents moyens de 40 nœuds (72 km/h) imposant une navigation pratiquement face au vent dans une mer très formée, le phénomène attendant l'équipage dans deux jours au passage de Madère représentait d'heure en heure une difficulté majeure.
Ce matin, devant la dégradation inexorable des conditions, Pascal Bidégorry, Marcel van Triest, Jérémie Beyou et l'ensemble du Team n'ont pas d'autre choix que d'attendre une autre opportunité de départ.
Tout était prêt et, depuis 24 heures, l'équipage du Maxi trimaran aux couleurs de la Banque de la Voile attendait la confirmation d'un rendez-vous fixé de longue date avec le Trophée Jules Verne. D'abord jugée conforme aux attentes et réunissant les conditions propres à une belle entrée en matière, la fenêtre météo choisie avait commencé à donner quelques signes d'inquiétude hier à la mi-journée.
Au fil des fichiers, et jusqu'à ce matin, la situation n'a eu de cesse de se dégrader. En cause, une dépression positionnée sur Madère et attendant de pied ferme les treize hommes du bord d'ici à 48 heures ainsi que le confirmait Ronan Lucas, directeur technique du Team Banque Populaire, à la sortie d'une réunion avec les navigants :
« Nous avons décidé de ne pas y aller parce que les conditions météo se sont sérieusement dégradées ces dernières 24 heures pour les jours à venir. Autant au Cap Finisterre nous nous attendions à des vents de 40 nœuds moyens [72 km/h] au portant (soit le vent dans le dos), le bateau étant conçu pour ça, reste qu'à l'approche de Madère, nous aurions été amenés à rencontrer des vents contraires au moins de la même intensité et avec un état de la mer se dégradant rapidement et présageant des vagues de travers et des creux de 8 à 9 mètres».
« Nous n'avons pas d'autre choix »
Une fois encore le Team Banque Populaire va devoir s'armer de patience. Si la déception est grande ce matin à Brest, la raison l'emporte, tant il aurait été risqué de soumettre le Maxi à ces conditions dantesques dans les premières 24 heures.
Mais l'aventure et le départ ne sont aujourd'hui que différés, comme le précise Ronan : "C'est une grosse déception parce que tout l'équipage était préparé à y aller. Nous avions tous mis nos sacs à bord. Nous sommes restés en code vert jusqu'à ce matin parce qu'il y avait encore un mince espoir. Nous continuons de regarder toutes les opportunités qui pourront se présenter pour les jours à venir. Notre motivation est intacte et plus que jamais tout l'équipage veut partir à l'assaut de ce Trophée Jules Verne ».
«Nous avons pu voir ces dernières années que le Trophée Jules Verne est un défi très difficile. Comme je l'ai toujours dit, notre but est d'abord de réussir le Tour du Monde et ensuite de battre le record. Aujourd'hui, nous n'avions pas d'autre choix que de renoncer à cette fenêtre trop risquée pour les hommes et le bateau », résume et conclut Pascal Bidégorry.
Temps de référence à battre : 50 jours 16 heures 20 minutes à 17,89 nœuds de moyenne, détenu depuis 2005 par Orange 2.
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