Les choses avaient presque tourné au pire avec les averses qui se succédaient sur Rennes dans l'après-midi. Et puis, un peu après 22 heures, tout a explosé dans un tonnerre de Brest au stade de la route de Lorient avec un fracas rythmé à réveiller les morts. Red Hot Chilli Pipers, étaient venus tout droit de Glasgow pour sonner l'ouverture de cette deuxième nuit celtique avec leur fameuse reprise de «We will rock you !» à la sauce cornemuse. Le bagad Briec, champion de Bretagne des bagadoù, enchaîna sur le même tempo endiablé. Le ton était donné pour ce grand spectacle organisé par Interceltique 3C et le Stade Rennais F.C . Le stade qui contient 25000 personnes était plein à craquer.
Jean-Pierre Pichard avait fait remettre la scène en forme d'hermine géante qu'il avait imaginée l'année dernière et qui permet quatre scènes simultanées. Les jeux de lumière étaient plus sophistiqués, plus tamisés et la production à la hauteur du génie de Pichard, qui n'arrêtera jamais de nous étonner. Le casting fut irréprochable. Les meilleurs troupes de danseurs qui avaient défilé sur les Champs Élysées pour la Breizh Touch étaient de retour pour ce fest noz géant.
La deuxième partie fut tout aussi grandiose avec le Galicien Carlos Nuñez, virtuose de la flûte et de la gaïta, devenu chef d'orchestre et chorégraphe pour l'occasion. Vers deux heures du matin, un melting pot celtique avait pris place, les danseuses irlandaises dansaient l'an dro, les choristes gallois chantaient en gallois sur l'air d'Amazing Grace des Écossais, et un Galicien faisait danser les Bretons descendus sur la pelouse. Le tout accompagné de deux cents sonneurs et talabarderion venus des quatre coins de la Bretagne, y compris et pas des moindres, ceux venus de Lann Bihoue. Avec une telle chorale, certains ont regretté un Bro Gozh va zadoù -- surtout que ces Gallois en étaient tout à fait capables vu que le Bro Gozh est une version bretonne de l'hymne national du Pays de Galles.
Certains toutefois se sont plaints de la qualité du son qui aurait été moins bonne que l'an dernier, les cuivres qui couvraient trop les bagadoù, de nombreux effets larsen
Philippe Argouarch
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