Monsieur Marc Moinard secrétaire général du Ministère de la Justice, ainsi que la mission «carte judiciaire» ont effectué aujourd'hui un bref passage au Tribunal de Grande Instance de Guingamp afin d'exposer aux magistrats et personnels des greffes les modalités pratiques de mise en œuvre de la réforme dans notre région.
Le programme de la visite prévoyait une éventuelle rencontre avec «le bâtonnier et ses représentants» (limités à deux ou trois membres du Conseil de l'Ordre), uniquement «en présence des chefs de cour et de juridiction».
Cette invitation au «dialogue» sous conditions intervenant bien tardivement (les décrets supprimant les tribunaux de Guingamp et Lannion ayant été publiés le 17 février 2008), le Conseil de l'Ordre du barreau de Guingamp a décidé de ne pas déférer à cette convocation et de demander à tous les avocats de venir accueillir Monsieur Moinard, ce jour, à la gare de Guingamp.
L'association «Justice en Tregor-Argoat», déplorant le caractère aussi tardif qu'inutile de cette visite, s'est jointe à cet appel à la manifestation, en rappelant qu'aucune concertation n'a eu lieu avant la réforme Dati et que des recours ont été déposés devant le Conseil d'Etat contre les décrets précités.
La manifestation, qui a débuté ce matin, à la gare de Guingamp s'est poursuivie dans les rues de la ville puis à l'intérieur du Tribunal.
«Justice en Tregor-Argoat», par l'intermédiaire de sa présidente, Madame la députée Marie-Renée Oget (accompagnée de Madame Annie Le Houerou, maire de Guingamp) a brièvement rencontré les représentants de la Chancellerie et rappelé les raisons objectives plaidant en faveur du maintien du Tribunal de grande instance de Guingamp et du Tribunal d'instance de Lannion, sans succès, Monsieur Moinard s'étant présenté comme un simple exécutant (exécuteur ?).
Il faut en effet rappeler que Monsieur Moinard est connu pour avoir été «l'homme de l'hélicoptère», qui avait dépêché en 1996 un appareil dans l'Himalaya afin de retrouver le procureur Laurent Davenas, et d'éviter ainsi l'ouverture d'une information judiciaire contre l'épouse du maire de Paris, Xavière Tiberi, dans l'affaire des emplois fictifs du Conseil général de l'Essonne.
Les manifestants ont eu beau scander qu'ils étaient tous des «Xavière Tibéri», aucun sauvetage (en hélicoptère ou par tout autre moyen) ne semble envisagé par la Chancellerie pour les tribunaux de Guingamp et Lannion...
A ce jour, 200 recours ont été déposé devant le Conseil d'État contre les décrets du 15 février 2008.
blog: (voir le site) pour suivre l'actualité de l'association «Justice en Tregor-Argoat» au jour le jour.
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