Le président du Conseil général de Loire-Atlantique réagit aux événements qui se déroulent au Japon depuis vendredi 11.
Tout d'abord, et alors que le débat franco-français semble ne tourner qu'autour de la question nucléaire, je veux souligner qu'une catastrophe, bien réelle, a déjà eu lieu : le tremblement de terre et le tsunami qui s'en est suivi ont fait des milliers de victimes et des dizaines de milliers de disparus. Plutôt que de consacrer un temps précieux à spéculer sur la suite des évènements et multiplier les hypothèses, c'est aux victimes qu'il faut aujourd'hui adresser nos pensées et apporter notre aide. Je formule mes condoléances aux autorités japonaises et assure la population japonaise des sentiments fraternels des habitants de Loire-Atlantique.
Ensuite, le volet nucléaire de cette catastrophe doit bien naturellement interroger la France, sans catastrophisme ni urgence, mais sans aveuglement non plus. Les événements japonais mettent en évidence les limites – nouvelles - de la production nucléaire : il est maintenant avéré que dans des circonstances critiques, un réacteur nucléaire peut s'emballer de façon tout-à -fait imprévisible et difficilement maîtrisable. Ajouté aux questions du traitement ultime des déchets et du démantèlement des installations désactivées, ce nouveau point doit renforcer la prise de conscience collective sur les risques liés au nucléaire, et probablement conduire notre pays à se défaire de sa dépendance atomique.
D'ores et déjà , je demande que le Gouvernement dresse rapidement un état contradictoire, associant une pluralité de points de vue, sur les risques naturels (sismiques et de submersion en particulier) encourus par les centrales françaises, ainsi que sur leur vieillissement, voire la vétusté de certaines au regard de ces risques nouvellement perçus.
Je rappelle que c'est sans attendre que se produisent de tels accidents que les élus socialistes en particulier et de Gauche plus généralement ont refusé nettement tout projet d'installation nucléaire en Loire-Atlantique et en région Bretagne. C'est parce que la mobilisation populaire s'est ajoutée à notre travail politique résolu que François Mitterrand a décidé l'abandon du projet de Plogoff en 1981, et que nous avons obtenu du gouvernement de Lionel Jospin l'arrêt du projet de centrale sur le site du Carnet en 1997.
Dans ce contexte, j'exprime à nouveau mon incompréhension totale quant aux obstacles au développement des filières énergétiques alternatives, qui ont été mis ces derniers mois et semaines par le Gouvernement et sa majorité UMP. Après que le Grenelle 2 a appliqué des critères particulièrement restrictifs à l'implantation de nouveaux parcs éoliens terrestres, la nouvelle réglementation imposée la semaine dernière au secteur photovoltaïque va avoir des conséquences très néfastes sur le développement de cette production, du savoir-faire et des emplois français.
Avec l'alternance que j'appelle de mes vœux pour 2012, la Gauche devra profondément transformer le modèle énergétique français et réaliser de véritables avancées sur tous ces points »
Patrick Mareschal, président du Conseil général de Loire-Atlantique