Traitement des odeurs et séchage des algues vertes de l'usine de tri-compostage de Lantic

Communiqué de presse publié le 20/07/10 7:47 dans Environnement par Isabelle Helleu pour Isabelle Helleu
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Le SMITOM de Launay-Lantic et le Groupe CNIM inaugurent les nouvelles installations de traitement des odeurs et de séchage des algues vertes de l'usine de tri-compostage de Lantic en présence de M. Bruno Le Maire, ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche et de Mme Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'Écologie.

L'usine de tri-compostage de Lantic, qui date de 1979, entièrement modernisée en 2004, a été la première en France à produire un compost d'ordures ménagères de qualité, conforme à la norme 44.051 et certifié CERAFEL.

En 2008, le SMITOM a lancé un dialogue compétitif portant sur la mise aux normes odeurs et l'exploitation de l'usine de Lantic. En 2009, à l'issue de la procédure, c'est le Groupe CNIM qui a été retenu. Le projet initial prévoyait déjà le traitement des algues vertes des communes du SMITOM dans des box ventilés et confinés.

Suite aux accidents survenus dans l'été 2009, une étude de l'INERIS réalisée à la demande de Mme Jouanno sur la plage de Saint Michel confirme la dangerosité des algues vertes en putréfaction du fait de la production d'hydrogène sulfuré. Le ramassage des algues devient donc impératif pour maintenir les plages ouvertes au public en toute sécurité. Mais dorénavant, il faut être en capacité de sécuriser toute la filière, du ramassage au traitement et cela pour les 50 000 tonnes d'algues ramassées en 2009 sur les plages des Côtes-d'Armor.

C'est dans ce contexte et par solidarité avec les communes touchées par les marées vertes que le SMITOM de Launay-Lantic, qui traite les algues de son territoire depuis 2000, a demandé au Groupe CNIM d'étudier l'adaptation des box de fermentation du compost au traitement spécifique de grandes quantités d'algues vertes dans des conditions sécurisées pour le personnel et respectueuses de l'environnement et des riverains.

Le procédé de traitement adapté par le Groupe CNIM aux algues vertes est basé sur la déshydratation par ventilation d'air chaud (produit par un générateur d'air chaud à bois). Les nouveaux box confinés vont permettre d'éviter les odeurs, de supprimer la production d'hydrogène sulfuré grâce à l'oxygénation permanente et de traiter 25 000 tonnes d'algues vertes.

Le montant des travaux s'élève à 2 100 000 € pour la mise aux normes odeurs de l'usine et à 3 600 000 € pour les box de traitement des algues vertes.

Lancée en mars grâce au concours financier et administratif de l'État, la construction de ces box, réalisée dans un délai record de 4 mois par le Groupe CNIM, va permettre de traiter jusqu'à 20 000 tonnes d'algues dans des conditions environnementales maîtrisées, dès cet été.

Le SMITOM de Launay-Lantic a passé un marché de construction-exploitation pour son usine de compostage en 2009.

Ce marché concerne en tranche ferme l'exploitation de l'usine de compostage pour sa capacité actuelle et la construction des équipements permettant une meilleure gestion du compostage en aérobie et une gestion des odeurs conforme à la nouvelle réglementation de 2008. Cette tranche ferme comprend le traitement des algues vertes collectées sur le territoire du syndicat soit 2500 t/an en mélange avec les végétaux et le compost d'OMR.

Ce marché intègre aussi une tranche conditionnelle relative à une extension de capacité de l'usine de compostage qui comprend la construction de 2 casiers ventilés avec traitement d'air pour le compost supplémentaire.

Dans ce cadre, moyennant des adaptations techniques spécifiques aux algues vertes, ces casiers pourraient être réalisés dès le printemps et permettraient de traiter 10 000 tonnes d'algues dès 2010.

Méthodologie de traitement des algues:

Les quantités de déchets broyés disponibles ne permettent pas de traiter 10 000 tonnes d'algues par an. Les algues seront donc stabilisées en mélange avec un substrat ligneux (refus de criblage de végétaux, broyat de palettes ou autre) qui sera récupéré par criblage pour être ensuite réutilisé. Un stock de ce substrat devra être constitué à cet effet.

La problématique principale du traitement des algues d'échouage est leur composition : essentiellement de l'eau, du sable et un peu de matière organique, mais extrêmement fermentescible.

Composition des algues vertes d'échouage d'Hillion :

Sable : 30 %

MO sèche des algues 8 %

Eau : 62 %

Si l'on considère que le mélange doit être ramené à une humidité de 30 % pour être stabilisé, pour 300t d'algues traitées, il faut perdre entre 125 et 150 t d'eau en 2 semaines. Cela conduit à dimensionner l'aéraulique et le traitement des jus en conséquence.

L'air des box algues sera traité sur un biofiltre indépendant pour ne pas perturber le fonctionnement du biofiltre compost (composition des gaz différente)

Le dimensionnement des box devra être compatible avec un remplissage rapide (1 ou deux jours) de façon à éviter que le personnel d'exploitation soit amené à ré intervenir dans un box ou des algues sont en début de fermentation pour finir de le remplir (risque d'exposition aux gaz)

Descriptif du projet :

Première tranche à 10 000 tonnes.

Les box de 38 m x 10 m sont divisés en 2 parties indépendantes pour recevoir 300 t d'algues chacun.

Les algues sont mélangées à un support structurant dès leur arrivée sur le site à raison d'une tonne d'algues pour 1,5 m3 de structurant. Le mélange d'un volume estimé à 500 m3 est introduit dans un box ventilé confiné pour 2 semaines.

Le rythme de livraison d'Hillion en 2009 était de 250 t d'algues par jour, si l'on ajoute les livraisons des autres plages, un box est rempli en une journée environ.

L'air de ventilation pourra être chauffé si la montée en température naturelle du mélange n'est pas suffisante pour un assèchement suffisamment rapide des algues. La ventilation sera elle-même surdimensionnée pour accélérer l'évaporation de l'eau.

L'air des box sera capté sur toute la longueur du box pour limiter la condensation sur les parois (qui viendrait réhumidifier le produit) et traité sur un bio filtre spécifique qui sera couvert pour maximiser l'évaporation d'eau.

Les jus et condensats seront réinjectés dans les box de compost urbains pour l'humidifier et limiter ainsi la charge des lagunes de traitement. Le biofitre compost sera lui aussi couvert pour évaporer le maximum d'eau issu des jus d'algues.

Les engins intervenant sur les algues sont équipés de cabines climatisées. Leur circuit d'air sera pourvu de filtres spécifiques H2S et NH4. Les chauffeurs sont équipés d'équipements de protection individuelle (analyseur portatif et masque à gaz en cabine).

Coûts d'investissement et de fonctionnement :

Le montant global des investissements nécessaires au traitement des 10 000 t d'algues supplémentaires est de 1 700 000 € HT.

Le coût de fonctionnement (hors amortissement) est évalué entre 20 et 25 € HT/t d'algues.

Si une partie de l'amortissement doit être financée par la facturation du traitement, la question se pose de la durée d'amortissement prise en compte qui est fonction de l'évolution des marées vertes et de la variabilité entre 2 saisons.

Seconde tranche de 10 000 tonnes

Cette seconde tranche consisterait à doubler les installations (construction de 4 box de 300 t supplémentaires) et doublement de la plateforme de stockage du structurant.

Cette tranche supplémentaire pourrait être opérationnelle en juin et porterait la capacité du site à 20 000 t. Cela solutionnerait une bonne partie de la problématique pour 2010.

Son coût peut être estimé en première approche à 1 700 000 € (sous réserve qu'un transformateur supplémentaire ne soit pas nécessaire)

Par ailleurs dans le cadre d'une gestion organisée par le SMETTRAL sur 3 plateformes de 10 000 t, ces box permettraient à terme une absorption des plus gros pics de production d'algues sur Hillion.

En cas de gestion des algues par le SMETTRAL autour de 3 plateformes, le fonctionnement pourra être organisé comme suit : les algues seront dirigées sur chaque plateforme à tour de rôle (une semaine sur trois). Une équipe mobile tournera sur les sites accueillant les algues avec le matériel nécessaire (chargeurs et retourneur d'andains) de façon à optimiser les moyens humains et matériels. La capacité de traitement pour un chargeur et un retourneur est estimée à 250 tonnes par jour.

L'urgence pour Lantic est de donner l'ordre de service pour les terrassements (150 000 €). Les box de traitement des algues se situeront sur l'emprise d'un ancien casier de stockage de déchets qui doit être purgé et rebouché le plus tôt possible pour permettre aux fondations de se stabiliser. Cela permettra d'enchaîner les travaux de génie civil.


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