Tour de Bretagne à la voile, le duo vainqueur à Douarnenez : Thierry Chabagny et Alexis Littoz

Communiqué de presse publié le 12/09/11 4:00 dans Sport par Laurence Caraës pour Laurence Caraës
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Thierry Chabagny et Alexis Littoz (Gedimat).
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Éric Péron et Simon Troel (Macif).
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Adrien Hardy et Pierre Leboucher (Agir Environnement).


Impressionnant, magnifique, génial : Malgré la fatigue qui marque les visages, les skippers ne tarissent pas d'éloges après cette première étape très ventée qu'ils viennent de conclure à Douarnenez après 100 milles et 15 heures et 40 minutes de course. Ce sont les trois bateaux qui ont joué au plus près des cailloux de la côte des Abers, qui ont créé et conservé une avance suffisante sur le reste de la flotte pour s'offrir le podium. Thierry Chabagny et Alexis Littoz (Gedimat) remportent l'étape à 23h 54' devant Macif d'Éric Peron et Simon Troel et Agir Recouvrement d'Adrien Hardy et Pierre Leboucher.

La côte des Abers : un choix décisif

De l'avis de tous, c'est en  début d'après-midi dimanche, au nord de l'île Vierge et de la côte du pays Pagan qu'il fallait faire son choix : rester au large ou virer de bord pour se protéger du courant puis naviguer, le long de la côte des Abers, au plus près des cailloux. Et dans ce pays de naufrageurs, mieux vaut savoir où l'on met les pieds, et sa quille ... A ce petit jeu, ils sont trois duos à tenter le diable et à ne pas se lâcher d'une longueur. Si cela leur a permis de faire la différence, il fallait toutefois ne rien lâcher dans la deuxième partie de l'étape. Avec un courant favorable dès 19 h 30, la flotte des 30 duos franchit le chenal du Four puis la pointe Saint-Mathieu rapidement et sans encombre. La descente en route directe vers le cap de la Chèvre ne permettait aucune option, seuls le réglage des voiles et la conduite du bateau pouvaient faire la différence. Dès le cap de la Chèvre franchi, la flotte accélère en baie de Douarnenez, pour atteindre 13 noeuds sous spi. Le premier, Gedimat, a franchi la ligne 6 minutes et 52 secondes avant le deuxième, Macif, précédant le troisième, Agir Recouvrement, d'une minute exactement.

Frayeur

Anna Corbella et Gérard Marin ferment la marche sur Gaes. La skipper espagnole et son co-skipper se sont fait une grosse frayeur en “chalutant” peu de temps après le passage de la ligne d'arrivée. Dès lundi matin, ils devront trouver une voilerie pour réparer le génois passé sous la quille de leur bateau.

Lundi, en baie de Douarnenez...

Les deux premières étapes ayant été transformées en une seule étape, le programme de la journée de lundi s'en trouve modifié. Le départ d'un parcours côtier en baie de Douarnenez est programmé à 15 h.

Commentaires de skippers

1er – Thierry Chabagny, Alexis Littoz (Gedimat) : « Sur cette étape, il y a eu trois points clés. D'abord, le départ au portant était un peu sport, mais Alexis, à la barre, s'est bien débrouillé. Ensuite, il fallait choisir le bon moment pour virer de bord au large de la pointe de Bretagne. A ce moment-là, nous étions dans le paquet de tête. Puis on est allé à la côte, mais on a viré un quart d'heure en retard. Ce qui nous a marqué également, c'était la houle longue et tubulaire. C'était très impressionnant de se retrouver dans le creux de la vague et de voir le mur d'eau s'élever devant nous. A ce moment-là, il faut prendre de la marge pour anticiper l'effet de succion provoqué par la vague. Avec les cailloux qui sont dessous, là, tu ne joues pas. »

2e – Éric Peron, Simon Troel (Macif) : « Après la ligne de départ, nous n'avons pas pris la meilleure des options. Mais à la sortie de Perros Guirec, devant Ploumanach, nous étions déjà revenus dans les 15 premiers. Le moment le plus délicat de l'étape était le choix de faire le bord à terre avant les autres. Ce que nous avons vu dans les cailloux, c'était magnifique, ça déferlait sur les cailloux. Le plus délicat de l'étape c'était de choisir, quand tout le monde était à bâbord au large de l'ïle Vierge, si on lâchait la flotte pour venir à la côte. C'est ce qu'on a fait et on est content. C'est notre première nav' tous les deux et elle a plutôt bien marché ! ». 

3e – Adrien Hardy, Pierre Leboucher (Agir Recouvrement) : « Le plus difficile dans cette étape était la remontée au près dans les cailloux. Il y avait beaucoup de mer et dans ce coin là ça lève vite de grosses déferlantes. C'était surtout impressionnant et nous devions rester concentrés sur les manœuvres. Le vent est monté jusqu'à 30 nœuds et on a dû changer de voile d'avant un peu dans les cailloux. Une fois engagé dans un passage, il ne faut plus hésiter et il faut aller jusqu'au bout. Je pense qu'on a un peu traîné avant d'envoyer le génois après le phare de l'île Vierge et c'est dommage car c'est là qu'on perd la tête de la course. Mais le classement est quand-même positif, donc on est content ».

4e – Julien Villion, Antoine Koch (Nosi Komba) : « Dès le départ les écarts se sont creusés. Derrière ça bouchonnait et devant, un petit groupe s'est détaché. Nous avons fait le choix de revenir à la côte et nous avons beaucoup viré entre les cailloux à la pointe de Bretagne. On a peut-être été trop prudent ! ».

5e – Franck Le Gal, Armel Tripon (Far Away) : « Le moment délicat de l'étape, c'est quand il a fallu remonter à la côte pour avoir le courant favorable. On a viré en même temps que “Gedimat” et “Macif”. Nous avons apprécié la liberté du parcours qui nous a permis d'aller virer au ras des cailloux, c'était splendide ».

7e – Morgan Lagravière, Gildas Mahé (Vendée) : « C'était sympa mais nous avons tardé à virer à terre. Nous avons joué la renverse mais le vent n'est pas venu comme on l'attendait ».

11e – Anthony Marchand, Ronan Treussart (Bretagne Crédit Mutuel Espoir) : « L'instant clé était de choisir le moment idéal pour aller à la côte. Il fallait trouver le bon compromis entre la bascule de vent et la renverse du courant. Nous avons tardé à virer à l'île Vierge mais on a doublé cinq bateaux jusqu'au Four. Ça n'a pas suffi, c'est dommage mais c'est le jeu ».

17e – Nicolas Lunven, Dimitri Deruelle (Generali) : « Au départ, nous étions dans le premier peloton mais nous avons pris l'option du large et elle ne s'est pas avérée payante. La mer était bien agitée et ça fait du bien quand ça s'arrête ! »


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