Ti ar Gouren doit pouvoir maintenir ses activités à Berrien

Ti ar Gouren accueille chaque année à Berrien 2 à 3 000 stagiaires, dont les cadres de la fédération de Gouren en formation, et initie plus de 4 000 scolaires à la lutte et aux jeux traditionnels bretons. Depuis sa construction en 1984, Ti ar Gouren a permis à la lutte traditionnelle, qui est une des expressions les plus marquantes de l’identité bretonne, de se transmettre de génération en génération et de s’ouvrir à de nouveaux publics, y compris à l’international. Il s’agit d’un héritage immatériel précieux pour le peuple breton mais aussi pour l’humanité toute entière. L’accueil à Saint-Renan de la prochaine édition du championnat d’Europe des Luttes Celtiques, les 19 et 20 avril 2025, témoignera de ce rayonnement. D’ailleurs, Ti ar Gouren est le siège social de la Fédération internationale des luttes celtiques, réseau de 12 fédérations européennes, et depuis peu celui de l’Association européenne des sports et jeux traditionnels, qui réunit 105 structures dans 19 pays.

Depuis 40 ans, ce sont les usagers de la Fédération de Gouren qui ont assuré les aménagements intérieurs des bâtiments à Berrien, en donnant de leur temps et de leur argent. Pour autant, l’association gestionnaire du lieu et la Fédération de Gouren ne disposent pas de la surface financière et des ressources humaines nécessaires pour acquérir les lieux et en assurer la gestion immobilière. Dès lors, si le Parc naturel régional d’Armorique veut confirmer son intention de céder ce patrimoine bâti, il appartient aux collectivités concernées de trouver une solution pérenne pour sécuriser Ti ar Gouren. Cet équipement est aussi une structure d’hébergement de 42 places, avec salle à manger et cuisine, qui, tout en confortant sa vocation première qui est de faire rayonner la lutte et les jeux traditionnels bretons, peut donner tout son sens au tourisme durable que la Région et Tourisme Bretagne, le Comité régional du tourisme, affirment vouloir développer en investissant davantage l’héritage immatériel propre à la Bretagne et les valeurs humaines qui s’y rattachent. Or, la Communauté de communes des Monts d’Arrée et le Département du Finistère sont tout autant concernés que la Région par cet enjeu d’un tourisme durable qui est aussi un enjeu de développement économique pour le centre-Bretagne. Le tour de table qui s’impose doit démontrer que comme avec le Rugby Club de Vannes, pour l’avenir de Ti ar Gouren le « pack breton » a du sens.

Christian GUYONVARC'H, conseiller régional de Bretagne