The BellRays aux Vieilles Charrues, Blues is the teacher, Punk is the preacher

Musique publié le 15/04/11 16:25 dans Festivals par Eric An Eost pour Eric An Eost

La programmation des Vieille charrues est tombée, ça y est, ouf.. Bon, ceux qui attendaient U2, AC/DC et consort en sont pour leurs frais mais ce n'est pas, sans doute, la majorité du public. En fait la ligne généraliste se confirme. Non point grâce au 14 juillet, au Tour de France ou du projet de film sur la révolte de l'Hôpital en folie et de son maire catapulteur mais plutôt depuis le passage aux quatre jours en 2006 et son retentissant concert de Jean-Philippe, depuis aussi l'ouverture de la grande scène aux humoristes. Le spectre large d'une programmation populaire s'est donc imposé, tout en gardant de la place pour des genres plus confidentiels, des niches très bien programmées elles aussi, sans oublier la Bretagne, Pays d'accueil. Et donc place à la fête, plus qu'à un Festival spécialisé. De toute façon le temps n'est plus ou un Festival de rock était d'abord porté par des courants sociaux, voire révolutionnaires. Les organisateurs qui en ont monté dans leur prime jeunesse le savent, c'est maintenant un business concurrentiel, très. Et donc, à l'image du Paleo Festival de Nyon en Suisse, auprès duquel Carhaix s'est appuyé pour professionnaliser son développement, qualité d'accueil, des infrastructures etc, dans les années 90, les artistes invités à Carhaix vont de la variété francophone à la world (une large place à Cuba cette année pour le Paléo), en passant par l'électro, la pop ou du rock indé (du gros quand même, style PJ Harvey), mais n'entre pas dans la danse de la course aux Police, Metallica, Rage against the machine, Dylan etc. De très gros labels internationaux s'en chargent, la marque Rock à Rio démarre en Espagne cet été, le Sonisphère fait un essai à Amnéville, tout juste quelques semaines après le Hellfest de Clisson. Alors Carhaix garde t-il quand même l'image d'un « festival rock » ? Ahah aujourd'hui ça fait presque rire de dire le mot… Mais oui mais oui, sans problème. En ça aidé sûrement par cette autre image qu'elle peut toujours légitimement revendiquer, c'est à dire avoir su; elle, petite ville révoltée par le sentiment d'abandon en Centre-Bretagne, lutter pour son développement à coup de décibels et développer contre presque (il y avait des précédents en Finistère) toute attente, un événement festif majeur dans le paysage français… allez peut-être même Européen. Là on se rapproche un peu des fermiers de Glastonburry. Et bon, c'est plus classe qu'un club de foot, quoi que de l'autre côté de la Manche les deux vont ensemble. Donc Carhaix n'est pas Glastonburry, qui lui même n'est pas Roskilde, qui lui-même n'est pas Benicàssim à Barcelone. Allez, au fait, venons à ce que cet article est censé mettre en avant : ne rater sous aucun prétexte le concert des BellRays le vendredi sur la scène Glenmor, puisqu'ils ont eu la grâce d'y être placés et que vous, majorité qui ne les connaît pas, là cette fois j'en suis sur, y sera aussi. The Bell rays, c'est Otis Redding, MC5 et Tina Turner à la fois, depuis leurs débuts et jusqu'à leur fin. Comme revendiqué au travers d'un puissant adage « Blues is the teacher, punk is the preacher », leur style est intraitable et pur, l'essence de la revendication électrifiée qui se doit de mettre en transe, puis à genou un public, même s'il n'y connaît rien. Créé en 1993, débarqués une nuit de 1999 à 3h45 aux 21èmes Transmusicales de Rennes, les californiens BellRays écument le monde depuis. Les clubs ? beaucoup.. les festivals aussi, mais là ce sera grand, très grand, très fort, comme The Hives, il y a deux ans. Et pour les déçus de AC/DC, ils reprendront un surprenant Highway to hell.


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