Déception pour la Fédération Alto lors du comité de suivi du projet LGV qui s'est tenu jeudi 12 mai sous la présidence du nouveau préfet de la Sarthe.
Pour le moins, le préfet n'est pas un « Préfet aux champs », en effet il semble faire peu de cas des interrogations légitimes des associations représentants la campagne Sarthoise fortement impactée.
« Cette réunion n'a pas permis d'avancer sur de nombreuses questions tant sur le fond que sur la forme. »
Des zones d'ombre demeurent, telles la bretelle de Sablé avec une étude de faisabilité toujours absente ou le financement du projet avec des travaux confiés sous forme de partenariat au groupe Eiffage. (les conclusions des études socio économiques de faisabilité pour l'aménagement de la LGV pour faire circuler des TER ne sont toujours pas communiquées) .
Si le projet est estimé à 3.4 milliards d'Euros, c'est bien sur le financement du différentiel attendu (entre 15 et 30% en plus du coût initial), que le Préfet est resté sans réponse, question qui fâche assurément ! Quand au partenaire pressenti pour la construction de cette ligne, seul maître à bord dès la signature du contrat, Eiffage entend réaliser la construction au moindre coût.
« L'absence d'instance de régulation fait craindre le pire pour les riverains et exploitations impactées qui seraient donc démunis et privés de toute possibilité de recours, lors de la phase éventuelle de travaux. » Ce procédé est dénoncé par la FÉDÉRATION ALTO qui demande à nouveau au Préfet de la Sarthe la mise en place d'une cellule de coordination pour les phases à venir.
En tout cas, tout est fait pour que la marche forcée continue alors que partout des voix s'élèvent, y compris au sein de RFF et de la SNCF, pour souligner l'urgence de la rénovation des lignes existantes.
Ainsi, le 1er décembre 2010, Hubert du Mesnil, président de RFF, lançait un cri d'alarme sur la situation des voies ferrées françaises, en concluant : « en France, on aime beaucoup les grands projets. Les projets que nous préférons, c'est la modernisation du Réseau. »
Nul doute qu'Eiffage aurait aussi beaucoup d'argent à gagner avec la rénovation des 30 000 km de voies ! Et même si son Président a fait miroiter des retombées économiques en citant pour exemple le viaduc de Millau, en vérité, les Sarthois n'auront rien à gagner avec cette LGV mais beaucoup à perdre, en particulier par l'apport financier injustifié de la région administrative Pays de la Loire et du département de la Sarthe.
■