Lu sur le site de France 3 Bretagne : La culture bretonne est vivante, ouverte sur l’extérieur et sur l’avenir. C’est ce qu’affirmait la charte culturelle bretonne signée par l’Etat Français, il y a 40 ans. Grâce à cette charte, l’enseignement du breton s’est développé. La langue bretonne a retrouvé sa place dans les médias régionaux, …
Voir les autres articles de l'auteur Erwan Kermorvant.
■Pour des apprenants (dont souvent la langue bretonne est leur langue maternelle, bien qu'ils n'aient pas pu l'apprendre), il est souvent choquant de constater le nombre de personnes sachant s'exprimer en breton mais qui ne le font pas de manière public...
(Voir Diwan qui découvre les casques de conférence.... on n'ose même pas évoquer la chose chez les 2 autres écoles, ni dans les associations bretonnes...)
Les arabes eux n'ont pas ce problème, ils parlent dans leur langue autant qu'ils le peuvent, déjà parce que c'est leur langue mais aussi pour l'imposer dans le paysage... idem pour leur religion, de plus en plus visible en Bretagne tandis que les Bretons sont honteux de leur propre forme de spiritualité et sont du fait fasciné par celle des autres... quand on voit que même les brittophones pensent que Halloween est une fête américaine d'origine irlandaise et ne savent pas que leurs grands parents la fêtait (sous une autre forme, moins marketing il est vrai...) c'est édifiant...
Ce qui est intéressant de constater c'est ce slogan que l'on découvre vieux de 40 ans : «La culture bretonne est vivante, ouverte sur l'extérieur et sur l'avenir».
Un beau mensonge pour mettre fin à l'identité bretonne par le consentement : car en réalité la Bretagne est peut être ouverte sur l'extérieur mais elle est surtout fermée sur elle-même....
(reste à savoir la valeur réelle de cette ouverture sur le monde quand on ne se respecte pas soi-même...)
La preuve on peut lire «La langue bretonne a retrouvé sa place dans les médias régionaux...»
De quelle place parlons nous? Déjà le fait d'utiliser le mot «régionaux» exprime clairement la contrainte acceptée.... (un Catalan, un Flamant ou un Gallois ne s'exprimerait pas ainsi...)
Ce qui amène à l'autre mensonge, celui d'évoquer la langue comme unique marque identitaire en occultant l'histoire...
Une histoire à peine connu par 10% de la population et encore ceux qui la comprenne réellement ne sont que 2 à 3%...
(même nos écoles bretonnes ne l'enseigne pas et cela ne choque personne dans le mouvement breton... normal, on ne peut être choqué par une chose que l'on ne connait pas...)
Comme je le disais, les événements en Catalogne, le référendum Écossais ou la prise de pouvoir par les nationalistes Corse, démontrent à l'ensemble de l'Europe la dimension incroyable de l'échec et l'erreur bretonne...
On est en doit de se poser la question, si nous (les ouverts sur le monde) ne sommes pas arrivé au bout du chemin, tant l'écart avec les autres est impressionnants.
S'il se passait en Bretagne ne serait-ce que 10% de ce qui se passe en Catalogne (ces manifestations chantant l'hymne national avec des drapeaux nationaux, sans aucune présence de drapeaux d’extrême gauche) ce serait le mouvement breton lui-même qui évoquerait la dérive nationaliste et demanderait à l'état français d'intervenir au nom de la lutte contre l’extrême droite...
Oui en Bretagne, nous sommes probablement au bout du rouleau... du moins, au fond du trou...
Mais pour s'en apercevoir, il faut être réellement ouvert sur le monde...
il suffit de voir la courbe descendante et vertigineuse des locuteurs. De plus d'un million 200 mille en 1900 à moins de 150.000 en 2017, il ne reste que 10% à peine en 112 ans soit une perte de 110.000 environ tous les 10 ans dû à la mortalité.
Vu que l'État français ne fait rien pour l'arranger bien au contraire et c'est normal.
Vu que les bretons ne font quasiment rien non plus, paralysés par on ne sait quelle force, si ce n'est l'attraction
( 7.000 étudiants en Breton par an)
Il est à parier que dans moins de 50 ans elle aura quasiment disparu ou sera étudiée comme Langue morte, comme le Grec ancien, ou autres langues disparues.
Votre remarque rejoint la mienne...
En fait qui voudrait s'ouvrir à une Bretagne devenue «endophobe»...?
Un mot qu'il est temps de connaître en Bretagne...
Dans tout le milieu breton, on remarque une prise immédiate de distance dès que ce l'on évoque l'application à la Bretagne de ce que l'on admire chez les autres...
J'adopte «endophobe».
Universaliste est peut être aussi ce que sont devenus les bretons à force de se shooter aux idées des voisins de l'Est, c'est à dire le plus petit dénominateur commun de ce que peut avoir la diversité des peuples. Il n'a rien à lui, n'apporte rien aux autres, il n'est personne. Comme un outil dit «universel» ne sert à rien de précis, souvent bas de gamme, son utilisation fini par bousiller l'ouvrage sur lequel il est employé. Il tire l'ensemble vers le bas.
A propos d’alsacien :
Pour Pierre Klein, spécialiste alsacien, qui s’est exprimé récemment en public en Bretagne (Carhaix / Karaez 2017), l’alsacien est un dialecte germanique qui utilise l’écriture de l’allemand standard (hoch deutsch). Toujours selon Pierre Klein, cela ne suffit pas à assurer une bonne dynamique à l’alsacien, de nos jours.
Pour le reste, vous avez raison. Mais avez-vous vous-même vécu ce drame individuel (et collectif) ? Et si oui, êtes-vous [néo-]bretonnant ? Ou parlez-vous avec le détachement d’un observateur extérieur, non impliqué dans son être profond, ce qui est tout autre chose….
@Fañch
Vous donnez à penser au lecteur non averti que le breton a subi une décroissance linéaire. Alors qu’en réalité, il y a eu une fracture très concentrée et très nette globalement dans la décennie 1950’s (parfois localement dans le début de la décennie 60’s). Il s’agit donc d’un phénomène très particulier, très rare, évidemment politiquement voulu et/ou encouragé sociologiquement par tous les moyens. Je pensais que cela était suffisamment connu. Celui qui vous parle, néo-bretonnant tardif (encore en chemin…!) mais qui aurait dû être bretonnant natif, est exactement placé sur cette ligne de fracture. Ce qui m’étonne, c’est le silence de centaines de milliers de personnes placées, par les circonstances sociologiques, sur cette ligne de fracture (génération n+1). Autant la génération n (le « symbole », l’interdiction à l’école, etc…) a été bien médiatisée par la suite, autant la ou les générations qui ont suivi ont été complètement ignorées (un tabou, mais lequel ?) et laissées en jachère, jusqu’à la reprise timide et tardive de l’enseignement (Diwan, puis les filière bilingues…).
Cela dit, je ne vous suis pas dans votre funeste prospective. Loin de là. Je suis convaincu qu’il est possible individuellement de se réapproprier une belle langue, précise et de qualité, à condition de s’en donner les moyens. Avez-vous fait cet effort ? Où en êtes-vous personnellement ? Pour ce qui est de l’usage public, je pense que la multiplication des lieux facile d’accès et non connotés - genre « café breton » hebdomadaire par exemple, où l’on pourra venir à l’impromptu, juste pour le plaisir d’échanger entre inconnus (ou toute autre occasion-type) - est incontournable et sera déterminante.
@spered dieub
J’ai bien remarqué, au fil du temps, que vous étiez un homme au fait de l’historique politique spécifique à la Bretagne. Cependant, concernant la volonté supposée ou réelle – on trouvera toujours des idéologues, dans quelque domaine que ce soit (qu’il s’agisse d’ « emsav », de sciences et techniques, de tout ce que vous voulez…) – de créer « un » breton « standard », je recommande, à tous ceux qui se reconnaitraient dans votre propos, un excellent petit livre produit par un vannetisant, ayant étudié de près la problématique de la transmission de la phonologie dans les milieux scolaires:
Jean-Claude Le Ruyet - « Bien prononcer le breton aujourd’hui (sous-titré « les liaisons ») », 87 pages, édité en 2012 chez Skol Vreizh (ISBN 9 782915 623970).
A conseiller aux natifs, aux enseignants, à tous les apprenants adultes…Au passage, les francophones comprendront mieux pas mal de choses qu’ils ont intégré sans le savoir (inconsciemment ?)…
Ha setu tout, evit poent !