Voici la lettre que M. François de Rugy a envoyée à l'Office Public de la Langue Bretonne concernant la possible suppression de postes ouverts au concours du CAPES de langues régionales.
Madame Lena Louarn, présidente de l'Office Public de la langue bretonne, 8 bis, rue Félix Faure, 29270 Carhaix
Madame,
J'ai bien pris connaissance de votre courrier concernant le manque de postes au concours du CAPES de Langues Régionales. Comme vous le savez, je suis très attaché au respect des identités et des langues régionales. Je pense qu'il n'y a pas de fatalité au fait que les langues régionales ne soient plus parlées en France.
Je suis d'ailleurs cosignataire d'une proposition de loi relative au développement des langues régionales et était intervenu dans l'hémicycle au mois de mai 2008 pour défendre la diversité et la richesse linguistique française. Vous trouverez mon intervention jointe à ce courrier.
Les langues régionales, et notamment le breton, font partie intégrante du patrimoine de la République. Cette diversité culturelle et linguistique est la base de l'identité française, et elle doit être protégée.
Je suis très inquiet des annonces du ministère de l'Éducation nationale, concernant la possible suppression du concours du CAPES de Langues Régionales. Il est très difficile, voire impossible de maintenir une pratique vivante du breton sans un enseignement, notamment au sein de l'École publique.
C'est pourquoi, afin d'essayer d'apporter une réponse aux problématiques que vous avez bien voulu soulever, j'ai déposé une question écrite auprès du ministre de l'Éducation nationale. Dans mon interpellation, que je joins à ce courrier, je l'alerte sur les dangers d'une suppression de postes au concours du CAPES de Langues Régionales et plus particulièrement sur ses conséquences en termes de transmission des langues régionales.
Vous pourrez consulter la réponse de M. le ministre de l'Éducation nationale sur le site de l'Assemblée nationale dès que celle-ci sera parue.
Cordialement,
François de Rugy
Question n° 21-00176
M. François de Rugy attire l'attention de M. le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative sur sur le manque de postes «ouverts» aux concours du CAPES de Langues Régionales. La création du CAPES de breton en 1985 a représenté une étape très importante dans le développement de la langue bretonne. Elle a marqué une reconnaissance en termes de statut ; elle a aussi permis de développer son enseignement dans le secondaire en tant que langue vivante et de construire la poursuite des filières bilingues au collège et au lycée. Pourtant, concernant l'année 2012, les concours du CAPES de Langues régionales (basque, breton, catalan et occitan) ont été annoncés comme non-ouverts.
La mobilisation du monde universitaire, mais aussi celle des associations et des citoyens a permis que le ministère de l'Éducation nationale revienne sur sa décision pour 2012. Cette annonce a suscité une grande incompréhension partout en France, alors même que le constat est aujourd'hui partagé par tous que l'un des freins au développement des langues régionales est justement le manque de professeurs formés. Le nombre de postes ouverts au concours en conséquence a sérieusement chuté depuis les années 2000, et beaucoup de filières ont fermé en collège et lycée. L'augmentation du nombre de postes au concours paraît aujourd'hui indispensable pour maintenir la pratique vivante des langues régionales sur le territoire.
C'est pourquoi M. François de Rugy attire l'attention de M. le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative sur cette situation qui pourrait s'avérer particulièrement grave à l'avenir, si cette suppression de postes aux concours du CAPES de Langues Régionales devait intervenir ou si le nombre de postes devait rester en l'état et lui demande d'intervenir pour que soit mis en place rapidement un véritable statut des langues régionales.
(voir le site) de l'Assemblée nationale.