Stéphane Olijnyk, président du festival COMBAT, cinéaste cosmopolite amoureux de Josselin

Communiqué de presse publié le 31/10/18 16:15 dans par pour

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Stéphane Olijnyk travaille à Josselin, Strasbourg et Paris, tourne à Rio de Janeiro, s’envole pour des projections de ses courts-métrages en Europe et en dehors… et a choisi les terres du Morbihan pour s’installer. Métier et passion, le cinéma est au cœur de sa vie, mi-josselinaise mi-cosmopolite.

L’âme de Bretagne le touche

« Je suis arrivé ici, en Bretagne, à Josselin, par amour. J’avais beaucoup voyagé avant cela, mais ici, il y a eu quelque chose de différent. » Quand sa relation amoureuse se termine, il repart sur les routes pour mettre de la distance avant de revenir très vite à Josselin, une ville qui lui a manqué plus qu’il n’eût cru, lui l’homme sans racines. « J’ai découvert un patrimoine humain particulier. Il y a, ici, une vraie richesse humaine nourrie par des échanges souvent passionnants et surtout une chaleur sincère, une vraie curiosité de l’autre. On est dans le partage. L’entraide et la solidarité sont plus fortes ici parce que nous vivons au milieu d’un territoire enclavé. C’est tout ce patrimoine humain qui m’a fait rester. C’est aussi ce patrimoine humain qu’il faut préserver et valoriser, autant voire plus que les patrimoines matériels, architecturaux souvent mis en avant dans les brochures touristiques… » Stéphane compare son aventure parisienne et josselinaise, et la balance penche indéniablement en faveur de la seconde. « À Paris, en 10 ans, je n’ai pas réussi à m’épanouir autant qu’ici. À Josselin, j’ai pu créer un festival de courts-métrages et trouver l’inspiration pour mes projets de film. Ici, j’ai pu me réaliser beaucoup plus qu’à Paris. La capitale est devenue un espace anxiogène et saturé. En quelques années, j’ai rencontré à Josselin des personnages hauts en couleur, des personnalités rares que je n’aurais jamais croisées à Paris où c’est l’anonymat qui prime. »

Fort d’avoir pu se former en tant que technicien suite à ses nombreuses expériences professionnelles dans les grandes villes, il a décidé de continuer à œuvrer à partir de Josselin. « Nous avons à Josselin un vrai cadre professionnel où notre capacité de concentration est plus forte. Josselin offre un cadre de travail serein et propice à la réflexion. »

Une ouverture et une envergure internationales

Stéphane Olijnyk réalise et monte des bandes-annonces que l’on peut voir dans les salles de cinéma avant la projection du long métrage. Il s’agit de « ces modules d’1 minute 30  qui doivent donner envie aux spectateurs de voir un film. » Il travaille également pour le journal franco-allemand d’Arte, une semaine par mois, en tant que technicien monteur.

Stéphane Olijnyk est aussi réalisateur de courts-métrages. C’est sa passion première. Urshino est le titre de son dernier film. Celui-ci a été diffusé sur Arte en février dernier. En voici l’intrigue : « Nounours, un mulâtre introverti d’une trentaine d’années vivant avec son père handicapé dans une favela, traîne son surpoids comme un fardeau. Il aime déambuler dans le Point 202, un sauna gay de Rio de Janeiro où les taxi boys ne se réservent exclusivement qu’aux riches. En faisant le ménage dans l’appartement d’un vieil homme de Copacabana, il découvre un bel éphèbe endormi. La vision de ce corps d’albâtre ne le quitte plus. » Le tournage du film a eu lieu en avril 2017 après trois années entre Rio et Josselin. « J’ai fait un premier voyage à Rio de Janeiro en février 2014, puis une dizaine d’allers-retours pour l’écriture du scénario, les repérages et castings. J’ai travaillé uniquement avec des acteurs et techniciens brésiliens. Mon assistante et les principaux chefs de poste (directeur de la photographie, ingénieur du son, chef décorateur) étaient bilingues afin d’éviter des malentendus qui peuvent surgir quand on ne maîtrise pas bien une langue ; ce qui était alors mon cas en portugais du Brésil. » À travers son aventure en tant qu’artiste-technicien, Stéphane Olijnyk souhaite prouver également « que l’on peut réaliser un film à Rio tout en habitant Josselin, que l’on n’est pas obligé d’être à Paris pour exister dans le milieu du cinéma… Les gens se souviennent bien mieux de nous quand on dit qu’on habite un village en Centre-Bretagne ! » Son film, qui s’est finalisé fin 2017, circule actuellement dans des festivals à Boston, Londres, Atlanta, Nashville, Bruxelles, Sao Paolo, Lausanne…

Naissance et pérennité d’un festival de courts-métrages à Josselin

Sa passion du cinéma et plus particulièrement du court-métrage a rencontré, en 2011, le souhait de la municipalité de Josselin de créer un festival. « J’avais les compétences et l’envie, ils avaient le projet : ce sont deux volontés qui se sont croisées. » Le festival COMBAT naissait en 2012. Il en est aujourd’hui à sa 6e édition. « COMBAT est un festival bénévole engagé, mais non militant. Le choix du mot COMBAT fait référence au célèbre épisode historique du Combat des Trente, d’où aussi une durée limitée des courts-métrages sélectionnés à 30 minutes », ajoute Stéphane Olijnyk. Le programme, qui se décline en 7 thématiques, se veut varié et abordable par tous les publics. « Aujourd’hui, on voit souvent le monde à travers le JT. On veut sortir de ce prisme du reportage qui regarde par le petit bout de la lorgnette. Les courts-métrages proposent une autre vision du monde moins anxiogène. Le spectateur s’identifie à un personnage principal qui sera comme une porte d’entrée dans un univers qui peut être parfois loin de celui-ci. Ce protagoniste nous amène à découvrir d’autres réalités : celle des anciens en maison de retraite par exemple, ou celle d’un immigré en Belgique, mais aussi celle d’un jeune de banlieue passionné de danse classique… Sur un temps très court, on peut aborder les sujets qui pourraient paraître arides sur 1 h 30 et qui, sur 10 minutes, sont traités de manière plus percutante et même plus pertinente. Nous cherchons à bousculer, mais de manière intelligente, sans choquer, sans provoquer de manière gratuite. » À la fin de certaines séances, les spectateurs pourront prendre le temps d’échanger avec les réalisateurs qui ont accepté de venir à Josselin. « Ces temps d’échange sont rares en festival. Ici, nous voulons laisser libre cours aux questions. »

Avec ce festival, Stéphane Olijnyk souhaite proposer une autre offre culturelle au public de Centre-Bretagne. « Ici, on sollicite beaucoup la population du territoire pour des événements traditionnels. C’est très bien, mais en dehors de cela, les tentatives sont peu nombreuses. COMBAT se présente comme une proposition culturelle complémentaire, proche de la programmation que l’on pourrait trouver dans une métropole. » Le festival jouit déjà d’une belle renommée et la qualité est au rendez-vous : 700 films reçus pour une sélection d’une trentaine d’œuvres courtes. « Combat est un festival qui rivalise sans rougir avec d’autres festivals en place. Notre force, c’est notre programmation pensée pour plaire à un large public dans un cadre idyllique, convivial et moins stressant qu’une grande ville. »

 « Il est important pour nous de garder le festival dans un territoire comme celui de Josselin. Il y a une vraie mission à défendre et à assumer même si c’est parfois difficile en tant que bénévole de pouvoir gérer en même temps sa vie professionnelle et privée. Pourquoi faudrait-il aller vers les grandes villes pour avoir une offre culturelle pointue ? Avec un festival comme COMBAT, nous œuvrons pour déplacer les centres névralgiques. Il faut revaloriser les terres : inverser le mouvement centrifuge. »

À travers COMBAT et ses choix professionnels, c’est une culture décentralisée et dépoussiérée, accessible et ouverte au monde que Stéphane Olijnyk promeut.

Festival COMBAT, du 9 au 11 novembre à Josselin, cinéma Beaumanoir

Programme en téléchargement ici :  (voir le site) «> (voir le site)

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Ce communiqué est paru sur Le blog de paul Molac


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